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Obama, discours d'adieu à Chicago où tout a commencé

 
 

Barack Obama fait mardi ses adieux, pour remercier les Américains d'une "extraordinaire aventure" et tenter de réconforter sa famille politique, toujours sous le choc de l'élection surprise de Donald Trump.

Le démocrate de 55 ans, qui s'apprête à céder la place à l'homme d'affaires républicain de 70 ans, a choisi la ville de Chicago, terre de sa fulgurante ascension politique, pour prononcer son dernier discours en tant que président.

Accompagné de sa femme Michelle et du vice-président Joe Biden, il s'exprimera depuis le "McCormick Place", au coeur de la grande ville de l'Illinois (nord).

"Pour Michelle et moi, Chicago est l'endroit où tout a commencé", a-t-il souligné dans un texte publié sur Facebook quelques heures avant son discours.

"La première fois que je suis venu à Chicago j'avais un peu plus de 20 ans, j'essayais de comprendre qui j'étais, j'étais à la recherche d'un but dans ma vie", devrait dire M. Obama, selon des extraits de son discours diffusé à l'avance.

"C'est ici que j'ai appris que le changement ne se produit que si des gens ordinaires s'impliquent, s'engagent et se rassemblent pour l'exiger. Après huit ans de présidence, j'y crois toujours".

- Les billets s'arrachent -

Les billets - gratuits - pour assister à ce dernier discours se sont arrachés samedi à l'aube devant ce centre de conférences où des centaines de personnes ont fait la queue dans un froid polaire en espérant obtenir le précieux sésame. Certains se retrouvaient même en vente en ligne.

Barack Obama avait pris la parole au soir de sa première victoire, le 5 novembre 2008, quelques rues plus haut, à Grant Park, immense jardin public coincé entre le lac Michigan et des gratte-ciels.

"Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible (...) la réponse lui est donnée ce soir", avait-il lancé devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans le froid et brandissant des pancartes frappées du slogan "Yes we can".

Huit années à la tête de la première puissance mondiale ont blanchi ses tempes et émacié son visage, mais le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis entend délivrer une nouvelle fois un message d'espoir.

A l'heure du départ, Barack Obama peut s'appuyer sur une solide cote de popularité.

Selon un sondage Quinnipiac University publié quelques heures avant son discours, 55% des électeurs approuvent (39% désapprouvent) son action à la présidence, son score le plus élevé depuis sept ans.

Le résultat est presque inverse (51% désapprouvent, 31 approuvent) lorsque les électeurs sont interrogés sur la façon dont Donald Trump remplit son rôle de président élu.

- 'Un discours à part' -

"C'est un discours à part (dans une présidence), il n'y a pas vraiment de canevas", explique à l'AFP Cody Keenan, plume de Barack Obama, qui assure avoir lu ceux de tous ses prédécesseurs (la tradition remonte à George Washington).

S'il entend revenir sur son parcours et présenter "sa vision de l'Amérique", ce "ne sera pas un discours anti-Trump" assure ce dernier.

Le magnat de l'immobilier participera mercredi matin à New York, pour la première fois depuis son élection le 8 novembre, à une conférence de presse.

Les auditions des membres de son futur gouvernement ont débuté mardi dans une atmosphère mouvementée avec celle de Jeff Sessions, choisi pour diriger le ministère américain de la Justice, confronté à des accusations de racisme.

Chicago, où la famille Obama possède toujours une maison, jouera un rôle central dans la "vie d'après" du président démocrate: elle accueillera sa bibliothèque présidentielle et sa fondation.

Barack Obama a prévu de vivre quelques années encore à Washington. Mais il rappelle inlassablement son attachement à Chicago: "C'est là où j'ai trouvé une forme d'idéalisme, c'est là où j'ai rencontré ma femme, là où mes enfants sont nés".

A son retour, dans la nuit de mardi à mercredi, Barack Obama n'aura plus que dix jours à la Maison Blanche.

C'est dans ce bâtiment public, le plus ancien de la capitale fédérale américaine, qu'il a travaillé, et vécu, pendant huit ans. Et où il a vu ses deux filles, Sasha et Malia, grandir.

"C'est l'un des principaux avantages d'être président, auquel vous ne pensez pas avant d'arriver ici: cela ne m'a jamais pris plus de 30 secondes pour aller de la maison au bureau...", a-t-il raconté il y a quelques jours.


 

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