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Les pays de l'UE réunis à Amsterdam pour débattre du terrorisme et de la crise migratoire

Les pays de l'UE réunis à Amsterdam pour débattre du terrorisme et de la crise migratoire
Des gens brûlent un drapeau européen pendant une manifestation en faveur des migrants, dans la ville grecque de Kastanies, à la frontière avec la Turquie, le 24 janvier 2016SAKIS MITROLIDIS
 
 

Les ministres de l'Intérieur de l'UE se retrouvent lundi à Amsterdam pour débattre des menaces qui hantent le continent: du terrorisme -avec en parallèle la mise en place d'un nouvel organisme européen de contre-terrorisme- à l'effondrement de l'espace Schengen sous l'effet d'une crise migratoire sans répit.

Cette rencontre informelle, sans décision à l'ordre du jour, doit être l'occasion de marquer le lancement officiel du Centre européen de contre-terrorisme au sein d'Europol, l'office européen de police.

Il s'agit d'"une structure permanente, décidée au niveau politique, qui établit pour la première fois en Europe un centre opérationnel dédié qui travaille à travers le continent sur les questions terroristes sensibles", a expliqué samedi à l'AFP le directeur d'Europol, Rob Wainwright.

Cette plateforme doit répondre à l'une des principales lacunes de la lutte anti-terroriste au niveau européen: le partage insuffisant d'informations entre Etats ne se faisant pas suffisamment confiance pour collaborer dans le domaine sensible du renseignement.

Le terrorisme occupera une partie des discussions des ministres lundi, avec des débats sur le dossier des "combattants étrangers" et la lutte contre les trafics d'armes.

"Nous allons mettre une pression considérable sur les institutions et les Etats membres de l'Union européenne", a prévenu dimanche soir le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d'une émission sur la chaîne France 5.

Il s'agit notamment que "nous sortions de la réunion avec un projet de calendrier", avec la volonté "qu'il y ait de premières actions concrètes à la fin du premier trimestre 2016", a ajouté M. Cazeneuve.

- Schengen sur la sellette -

Les ministres de l'Intérieur, réunis pour la première fois sous l'égide de la présidence néerlandaise du Conseil l'UE, doivent également aborder lundi la crise migratoire qui n'en finit pas de diviser l'Union.

Selon des sources européennes, ils pourraient une nouvelle fois discuter de la possibilité d'étendre jusqu'à deux ans les rétablissements de contrôles aux frontières situées à l'intérieur de l'espace de libre circulation de Schengen. La période maximale de ces rétablissements est normalement de six mois.

L'Autriche -qui fait partie avec l'Allemagne, la Suède ou encore le Danemark des pays ayant réintroduit des contrôles à leurs frontières en raison de l'afflux de migrants- a agité samedi l'épouvantail d'une "exclusion provisoire" de la Grèce de l'espace Schengen.

"Des pseudo-solutions comme l'exclusion d'Etats hors de l'espace Schengen ne font rien avancer, surtout, elles ne réduisent pas le flux des migrants et divisent l'Europe", a réagi dans la presse le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

Ce n'est pas la première fois qu'une telle menace est proférée, illustrant l'exaspération de certains Etats face à l'incapacité de la Grèce à freiner les flux de migrants arrivant sur son sol depuis la Turquie et se dirigeant ensuite vers le nord de l'Europe.

L'exclusion d'un Etat de la zone Schengen est juridiquement impossible, avait déjà souligné en décembre le ministre luxembourgeois de l'Immigration, Jean Asselborn, dont le pays assurait alors la présidence tournante du Conseil de l'UE.

Les ministres de l'Intérieur doivent également débattre de la proposition de la Commission de créer un corps européen de gardes-côtes et gardes-frontières pour reprendre la maîtrise des frontières extérieures de l'Union.

Sur le principe, l'idée de l'exécutif européen suscite peu d'oppositions frontales. Mais même parmi des pays favorables, le souhait de la Commission de pouvoir faire intervenir ce nouveau corps dans un pays ne le souhaitant pas est considéré comme irréaliste.

Après les ministres de l'Intérieur lundi, ce sera mardi aux ministres de la Justice des 28 de se rencontrer à Amsterdam, pour débattre notamment de la lutte contre la cybercriminalité.

Ils évoqueront également la création d'une base de données pour partager les informations sur les antécédents judiciaires des ressortissants non Européens, proposée par la Commission européenne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.


 

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