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Le terrorisme, fil rouge des vœux de François Hollande

 
 

A l'aube de 2016, dernière année pleine de son quinquennat, François Hollande présente à 20H00 ses vœux du Nouvel an aux Français avec pour fil rouge la lutte antiterroriste et la justification d'une mesure aussi emblématique que contestée à gauche, la déchéance de nationalité.

Cette allocution de 7 à 8 minutes sera empreinte de "gravité et de solennité" après une année 2015 marquée par le terrorisme, selon son entourage.

Enregistrée sous les ors du Salon Napoléon III de l'Elysée, peu avant sa diffusion à la radio et à la télévision, elle restera conforme à la tradition sur la forme.

C'est depuis ce même salon que le chef de l'Etat s'était exprimé les 7 et 9 janvier, après l'attentat contre Charlie Hebdo, puis les 13 et 14 novembre, lors d'une nouvelle vague d'attaques jihadistes d'une violence sans précédent, avec 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Dans la foulée, François Hollande rejoindra à 20H30 le PC de sécurité des Champs-Elysées déployé pour la nuit de la Saint-Sylvestre au Petit Palais, à deux pas du palais présidentiel.

Il a déjeuné jeudi en tête-à-tête avec le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a évoqué la menace terroriste "générale" qui plane sur le pays.

Dans ses voeux aux Français, le chef de l'Etat reviendra d'ailleurs "sur l'ensemble des mesures législatives et constitutionnelles de lutte contre le terrorisme mais sans entrer dans le détail de chacune d'entre elles", selon son entourage.

Parmi ces mesures, la plus controversée reste l'inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et condamnés pour terrorisme. Une mesure plébiscitée par les Français (86% sont pour, selon un sondage publié mardi, 85% dans un autre sondage publié jeudi), mais vivement dénoncée par une partie de la gauche.

Si François Hollande l'évoquera "à coup sûr", ajoute son entourage, il exhortera aussi les Français à "se rassembler, s'unir et s’accorder face aux périls qui menacent la France".

-'Contresens'-

La déchéance de nationalité heurte les consciences de certains responsables du PS, tel Olivier Faure, vice-président du groupe PS à l'Assemblée et porte-parole du parti, qui y voit un "contresens" et prédit que la majorité des trois cinquièmes nécessaire à son adoption définitive par le Parlement ne sera pas atteinte.

Elle séduit en revanche la droite et est soutenue par certains à gauche, comme le député PS et président du Conseil départemental de Dordogne, Germinal Peiro. Ce "petit-fils d'émigrés espagnols expulsés par Pétain vers les prisons de Franco" juge que "oui, dans le cas du terrorisme et de la guerre que Daech a déclarée à la France, il y a bien deux sortes de Français: l'immense majorité qui appartiennent à notre Nation et continueront de lui appartenir parce qu'ils ne la combattent pas" et "une infime minorité, voulant sa perte, qui en seront exclus parce qu'ils s'en excluent eux-mêmes".

Pour le reste, le chef de l'Etat, toujours selon son entourage, évoquera "le mouvement des réformes économiques et sociales avec la lutte contre le chômage qui reste un élément cardinal et le juge de paix" de sa politique.

Il devrait ainsi lever un coin de voile sur "les nouvelles orientations de l'action de l'exécutif en faveur de la croissance et de l'emploi".

A la mi-décembre, le président Hollande avait indiqué qu'il ferait lui-même des "annonces" début 2016 sur ces questions, au menu d'un "séminaire gouvernemental" réuni peu avant Noël à l'Elysée.

L'exercice de la Saint-Sylvestre ouvrira aussi la non moins traditionnelle litanie des vœux présidentiels à tout ce que la France compte de parlementaires ou de corps constitués.

Avec toutefois une innovation majeure, dictée là aussi par les attentats. Le 7 janvier, un an jour pour jour après l'attaque contre Charlie Hebdo, François Hollande présentera ses vœux aux forces de sécurité engagées dans l'opération Sentinelle, déclenchée début 2015 pour protéger les nombreux points sensibles du territoire national.

Il devrait également participer début janvier à plusieurs commémorations des attentats organisées par les villes de Paris et de Montrouge ou par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).


 

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