Le pape François en voyage au Caire dans un climat dramatique: les chrétiens d’Egypte sont la cible d’attaques djihadistes

Le pape François entame vendredi un voyage au Caire dans un climat dramatique pour la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient, cible d'attaques djihadistes, l'occasion pour cet avocat de la paix de prôner la tolérance au côté du grand imam sunnite d'Al-Azhar.

Sur les berges du Nil et dans le centre de la capitale égyptienne, des grandes affiches souhaitent la bienvenue au pape François. Toutes les églises ont été placées sous haute surveillance. La menace est omniprésente: les djihadistes se sont engagés à multiplier les attaques contre les coptes, majoritairement orthodoxes, qui représentent environ 10% des 92 millions d'Egyptiens.

"L’Egypte mérite de recevoir du soutien, en particulier avec ce qui se passe et les attentats terroristes et criminels dans le pays", souligne Ibrahim Isaac, patriarche copte catholique.

L’Egypte compte la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient. Les chrétiens s’y sentent persécutés. Le 9 avril dernier, deux attentats dans les villes d’Alexandrie et de Tenta ont tué 45 fidèles. En décembre, un autre attentat suicide à la bombe revendiqué par l'EI avait déjà fauché 29 personnes dans l'église copte Saint-Pierre et Saint-Paul du Caire, où François se recueillera pour une prière œcuménique en fin de journée avec le pape de l'Eglise copte orthodoxe, Tawadros II.

"Cette visite est très importante pour consolider le dialogue entre les religions"

Chaque semaine, des chrétiens prennent la route de l’exil. Ils sont environ 9 millions, soit 10% de la population égyptienne. La grande majorité appartient à la communauté copte orthodoxe. Le pape François vient soutenir les chrétiens mais en même temps montrer son ouverture réelle au monde musulman.

"Cette visite est très importante pour consolider le dialogue entre les religions", déclare Yohana Kolta, évêque copte catholique. Sœur Emmanuelle avait déjà, il y a une dizaine d’années, attiré l’attention sur ces coptes d’Égypte qui vivaient au milieu des poubelles pour les recycler. Elle les appelait "les chiffonniers du Caire".