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Coronavirus: la menace se rapproche de la Maison Blanche

Coronavirus: la menace se rapproche de la Maison Blanche
L'élu Doug Collins (G) et Donald Trump à Atlanta, en Géorgie, le 6 mars 2020JIM WATSON
 
 

Le coronavirus s'est rapproché de la Maison blanche et du président américain Donald Trump, personnellement en contact avec des élus mis en quarantaine, bien que lui-même n'ait subi aucun test.

"Le président n'a pas pas été testé au Covid-19 car il n'a pas été en contact proche et prolongé avec un patient confirmé atteint du Covid-19, ni ne présente aucun symptôme", a déclaré lundi la porte-parole de la Maison Blanche Stephanie Grisham.

Pourtant, cinq membres du Congrès, dont au moins deux républicains qui ont côtoyé de près le président américain ces derniers jours, étaient en isolement volontaire lundi après avoir été exposés au virus, mais sans présenter de symptômes.

L'un a voyagé lundi à bord de l'avion présidentiel Air Force One de Donald Trump, l'autre l'avait accompagné lors d'une visite officielle vendredi.

Le vice-président Mike Pence a déclaré ne pas avoir été testé non plus, lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche de l'équipe coordonnant la réponse américaine à l'épidémie.

- "Pris de court" -

Le monde a été "pris de court" par le coronavirus, avait lancé Donald Trump lors de cette conférence de presse, en annonçant qu'il voulait voir des mesures adoptées bientôt au Congrès pour soulager l'économie américaine.

Il a notamment évoqué "une éventuelle diminution des charges salariales" qui doit être discutée mardi entre des membres de son administration et des responsables du Congrès.

M. Trump donnera mardi une conférence de presse afin de détailler ces mesures "majeures" et "de grande ampleur", a-t-il indiqué.

Il s'agit d'aider les salariés mais aussi les entreprises afin "qu'elles ne soient pas pénalisées pour quelque chose dont elles ne sont pas responsables", a-t-il expliqué, avant de marteler: "Ce n'est pas de la faute de notre pays".

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, s'est quant à lui voulu rassurant: "Les Etats-Unis ont l'économie la plus robuste du monde".

Le Congrès américain a déjà approuvé le 5 mars un plan d'urgence de 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre le coronavirus.

La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a reconnu lundi soir que "de nouvelles mesures parlementaires (allaient) vite devenir nécessaires".

En partie responsable du plongeon des grandes places financières lundi, la crise du coronavirus a déjà de graves conséquences sur l'économie mondiale.

Donald Trump a jusqu'ici eu tendance à dédramatiser, la Maison Blanche démentant lundi qu'il allait restreindre son programme officiel.

Mais en pleine année électorale, la crise pourrait profondément perturber l'agenda du républicain, qui affectionne les grands meetings, alors même que l'un des ses grands arguments de campagne pour la présidentielle de novembre, la croissance américaine, pourrait être remise en cause par l'épidémie.

- Des élus en quarantaine -

Nommé il y a quelques jours seulement par Donald Trump pour devenir son futur chef de cabinet, l'élu républicain Mark Meadows a annoncé lundi qu'il s'était mis en quarantaine volontaire après avoir été potentiellement en contact avec une personne testée positive au coronavirus. Il ne présente aucun symptôme et un test "de précaution" s'est révélé négatif, a précisé son porte-parole.

Grand allié du président, l'élu de la Chambre des représentants Matt Gaetz avait plus tôt annoncé qu'il avait côtoyé "il y a onze jours" une personne porteuse du virus. Une annonce faite juste après avoir quitté Air Force One, qui ramenait Donald Trump vers Washington lundi.

Selon le New York Times, M. Gaetz a appris la nouvelle pendant le vol et a tenté de "se mettre en quarantaine, en s'asseyant" seul.

Un autre républicain de la Chambre qui était en quarantaine lundi, Doug Collins, était lui juste derrière le président américain lors d'une visite officielle vendredi à Atlanta, et lui aurait même serré la main selon certains médias.

Ces trois parlementaires ont été exposés au virus lors d'une grande conférence conservatrice (CPAC), organisée du 26 au 29 février près de Washington. M. Trump et son vice-président Mike Pence y avaient participé.

C'est aussi lors de ce grand rendez-vous annuel des conservateurs que deux autres républicains ont serré la main d'une personne porteuse du virus: le sénateur républicain Ted Cruz et un autre élu de la Chambre, Paul Gosar.

Ted Cruz aurait rencontré Donald Trump jeudi, soit après avoir été exposé au virus, selon plusieurs médias américains.

La cinquième personne du Congrès en isolement lundi était une élue démocrate de la Chambre, Julia Brownley.

L'épidémie a touché plus de 600 personnes aux Etats-Unis et fait au moins 26 morts. Des établissements scolaires ont fermé et des grands rendez-vous ont été annulés, mais pour l'instant la campagne présidentielle n'a pas été affectée.

Connu pour sa phobie des microbes bien avant l'épidémie, Donald Trump, 73 ans, avait plaisanté la semaine dernière sur les grandes précautions qu'il prenait.

"Je n'ai pas touché mon visage depuis des semaines", avait-il lancé.


 

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