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Le pèlerinage à La Mecque a commencé pour deux millions de fidèles

 
 

Des centaines de milliers de musulmans en Arabie saoudite ont commencé mardi à faire mouvement de La Mecque vers la vallée proche de Mina au premier jour du hajj, l'un des plus grands rassemblements religieux annuels du monde.

Plus de deux millions de fidèles doivent effectuer le hajj cette année, selon les autorités saoudiennes qui ont déjà été confrontées le 11 septembre à un grave accident --l'effondrement d'une grue sur la Grande mosquée de La Mecque-- ayant fait 108 morts et 400 blessés, dont des pèlerins étrangers.

Le royaume a mobilisé plus de 100.000 policiers pour assurer la sécurité du hajj qui se déroule dans un contexte de violences au Moyen-Orient, sur fond de menaces jihadistes et de risques liés à une épidémie du coronavirus MERS.

Sous une tempête de sable et une fine pluie, les pèlerins ont pris le chemin du Mont Arafat par bus ou à pied pour les plus téméraires, à la veille de la journée la plus importante du pèlerinage.

Alors que certains descendent leurs bagages des bus, d'autres tentent tant bien que mal d'installer leurs tentes malgré le vent.

La police a de son côté dressé des barrages pour contrôler les permis des pèlerins dont beaucoup affichaient une mine fatiguée.

Le stationnement sur le Mont Arafat pour une journée de prières prévue mercredi est le moment fort du hajj, l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est supposé accomplir au moins une fois s'il en a les moyens.

- 'Cadeau de Dieu' -

La majorité des pèlerins passeront la soirée dans la ville de toile de Mina érigée pour l'occasion avant de rejoindre aux premières heures de mercredi le Mont Arafat où, selon la tradition musulmane, le prophète Mahomet a donné son dernier sermon après avoir conduit ses disciples au pèlerinage.

Le fidèle se prépare au hajj par l'"Ihram": la proclamation de son intention d'effectuer ce rite spirituel. En arrivant dans un périmètre fixé autour de La Mecque, il doit être purifié et ne doit porter que des pièces de tissu blanc non cousues pour les hommes, alors que les femmes portent des habits couvrant entièrement le corps à l'exception des mains et du visage.

En arrivant à La Mecque, le pélerin effectue le "Tawaf": tournant sept fois autour de la Kaaba, autour de laquelle a été construite la Grande mosquée, et en direction de laquelle les musulmans prient cinq fois par jour. S'il le peut, il touche et embrasse la pierre noire incrustée dans l'un des coins de la Kaaba.

"C'est un cadeau de Dieu que de nous avoir choisis pour être ici", dit Walaa Ali, pèlerin égyptien de 35 ans. Et d'ajouter, les larmes aux yeux: "Je suis si heureux d'être ici".

Certains sont plus critiques comme Abou Salem, un Tunisien de 58 ans. "Le transport est mauvais, notre appartement aussi et la nourriture est vraiment mauvaise (...) et ce, alors que nous avons payé 4.000 dollars pour venir ici", se plaint-il.

Mohammed al-Mikhlafi, un pèlerin yéménite condamne lui aussi "un manque d'organisation".

Acccompagné de sa femme, dont seuls les yeux sont découverts, cet employé d'une compagnie aérienne yéménite habitant dans le royaume promet qu'il priera pour l'unité des musulmans.

Les organisations jihadistes Etat islamique (EI) et Al-Qaïda "sont en train de détruire l'islam en se battant sous sa bannière", déplore-t-il.

- Risques d'épidémies -

Les autorités saoudiennes affirment être en état d'alerte maximum cette année contre de possibles attaques terroristes, l'EI ayant commis en mai des opérations suicide contre deux mosquées chiites dans l'est de l'Arabie saoudite.

"Toutes les mesures ont été prises pour empêcher les groupes terroristes d'exploiter le hajj pour commettre des sabotages", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Mansour Turki. "Nous n'écartons aucune possibilité", a-t-il insisté.

Le hajj cette année se déroule alors que l'Arabie saoudite mène d'importantes opérations militaires au Yémen voisin contre des rebelles chiites, soutenus par l'Iran.

L'autre menace pesant sur le pèlerinage est le risque d'épidémie du Coronavirus MERS dont l'Arabie saoudite est le premier foyer au monde.

Ryad a connu ces dernières semaines une multiplication des cas de contagion et d'autres cas ont été recensés à Médine, deuxième ville sainte de l'islam, qui fait partie du circuit des pèlerins.

Le ministre saoudien de la Santé, Khaled al-Falih, a souligné qu'aucun cas n'avait été signalé parmi les pèlerins. Quelque 25.000 agents médicaux supplémentaires ont toutefois été mobilisés.


 

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