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Temple à Palmyre détruit par l'EI, un "crime de guerre" selon l'Unesco

 
 

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont fait exploser un des plus célèbres temples de la cité antique de Palmyre, en Syrie, un "crime de guerre" et une "perte considérable" pour l'Humanité, selon l'Unesco.

Le temple de Baalshamin était le sanctuaire le plus important du site de Palmyre après celui de Bêl, selon le musée du Louvre à Paris.

Sa destruction, annoncée dimanche, est intervenue moins d'une semaine après la décapitation par les jihadistes de l'ancien chef des Antiquités de Palmyre, Khaled al-Assaad, 82 ans, une référence mondiale sur cette cité antique. Son meurtre "brutal" a été vivement condamné par la communauté intrenationale.

La destruction de Baalshamin est "un nouveau crime de guerre et une perte considérable pour le peuple syrien et l'humanité", a affirmé la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova.

Selon elle, l'EI "tue des personnes et détruit des sites mais ne peut museler l'Histoire et ne parviendra pas à effacer cette grande culture de la mémoire mondiale. Malgré les obstacles et le fanatisme, la créativité humaine prévaudra, les édifices et les sites seront réhabilités et certains d’entre eux seront reconstruits".

- 'Anéantir la diversité' -

La France a également condamné cette destruction, affirmant que celle-ci confirmait "la volonté du groupe terroriste d'anéantir la diversité culturelle plurimillénaire du Moyen-Orient".

Les jihadistes de l'EI, qui contrôlent Palmyre depuis mai, ont placé dimanche des explosifs dans le temple de Baalshamin, classé au patrimoine mondial de l'humanité, et en ont détruit la majeure partie.

Le temple dédié à Baalshamin, le dieu du ciel phénicien, a été érigé en l'an 17 puis agrandi et embelli par l'empereur romain Hadrien en 130.

Selon l'Unesco, la "cella" du temple, ou partie intérieure, a été sérieusement endommagée et les colonnes qui l'entouraient se sont effondrées.

"Nos plus sombres prédictions sont malheureusement en train de se réaliser", a déploré le directeur général des Antiquités et des musées de Syrie, Maamoun Abdelkarim, en annonçant dimanche soir la destruction du temple.

Après avoir pris Palmyre aux forces du régime syrien, l'EI avait miné la cité antique en juin et exécuté dans et à l'extérieur de la ville plus de 200 personnes, dont 20 abattues dans le théâtre antique.

Ils ont aussi "détruit en juillet la fameuse statue du Lion d'Athéna (...) et ont transformé le musée en tribunal et en prison, a souligné M. Abdelkarim.

Le groupe extrémiste sunnite, qui s'est emparé de la moitié de la Syrie et de vastes régions irakiennes où il multiplie les exactions, considère les œuvres religieuses préislamiques, notamment les statues, comme de l'idolâtrie.

Il a déjà détruit plusieurs joyaux archéologiques en Irak.

En avril, une vidéo diffusée montrait des jihadistes détruire à coups de bulldozers, de pioches et d'explosifs le site archéologique irakien de Nimroud, joyau de l'empire assyrien fondée au 13e siècle avant Jésus-Christ. L'EI s'en est aussi pris à Hatra --une cité de la période romaine vieille de 2.000 ans-- et au musée de Mossoul, dans le nord de l'Irak.

- Nouvelles victimes civiles -

Plus de 300 sites historiques syriens, selon l'ONU, ont été endommagés, détruits ou pillés au cours du conflit débuté en 2011 et qui est devenu au fil des ans de plus en plus complexe, opposant désormais régime, rebelles, jihadistes et Kurdes.

Dans la Ghouta orientale, région près de Damas visée par des bombardements intenses de l'armée syrienne depuis plusieurs jours, au moins 31 civils, dont huit enfants ont péri dimanche dans plusieurs localités de ce secteur tenu par les rebelles depuis près de trois ans, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon le journal proche du régime al-Watan, "les hommes armés de la Ghouta font pleuvoir des obus sur Damas, l'armée riposte avec force". Une page Facebook qui compte le nombre de roquettes lancées chaque jour sur Damas a recensé 85 projectiles tirés dimanche.

Déjà, samedi, 34 personnes avaient été tuées dans les bombardements du régime sur le fief rebelle de Douma, principal ville de la Ghouta.


 

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