Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo et de la jeune Mila, s'est vu décerner samedi le Prix 2022 du livre politique pour "Le droit d'emmerder Dieu" (Grasset), une version écrite de sa plaidoirie au procès de l'attentat islamiste contre le journal satirique.
"Il y a quelque chose de plus important que la justesse d'une opinion: c'est le droit de l'exprimer" dans les limites de la loi, a commenté Me Malka, 53 ans, en recevant son prix pour ce livre de moins de 100 pages, salué par le jury pour le souffle et la clarté de sa défense de la liberté d'expression et du droit au blasphème.
Les deux autres finalistes étaient "La Fracture" (Les Arènes), des sondeurs Frédéric Dabi et Stewart Chau, une analyse très fouillée des opinions et du rapport à la politique des 18-30 ans, ainsi que "On a les politiques qu'on mérite" (Fayard), de la politiste Chloé Morin, un ouvrage mêlant une analyse de la crise de la représentation et des entretiens sans fard avec plusieurs personnalités politiques.
Richard Malka succède au palmarès à Rachel Kahn ("Racée"). En 2020, le Prix du livre politique avait déjà récompensé un texte lié à Charlie Hebdo, "Une minute quarante-neuf secondes", récit de l'attaque de l'hebdomadaire satirique par son directeur Riss, qui en avait été l'un des rares survivants.
Le prix 2022 a été décerné à l'Assemblée nationale par un jury de journalistes présidé par l'historien Pascal Ory, en présence notamment du président LREM de l'Assemblée, Richard Ferrand.
"Le droit d'emmerder Dieu" est également récompensé par le prix des députés, dont les autres finalistes étaient le livre de Frédéric Dabi et de Stewart Chau, ainsi que "La France sous nos yeux", de Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely. M. Fourquet avait reçu en 2019 le Prix du livre politique pour "L'Archipel français", devenu un best-seller et une référence pour l'analyse de la France des années 2020.
Richard Malka est depuis de nombreuses années l'avocat de Charlie Hebdo.
Le 7 janvier 2015, les frères Saïd et Chérif Kouachi avaient abattu 11 personnes à la rédaction du journal. Parmi les victimes, des figures emblématiques de "Charlie", comme son directeur et dessinateur Charb, les caricaturistes Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous et l'économiste Bernard Maris. Quelques mètres plus loin, alors qu'ils prenaient la fuite, ils avaient encore tué un policier qui tentait de les arrêter.
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