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Greenpeace érige une statue de Bolsonaro en empereur romain pour dénoncer les incendies au Brésil (vidéo)

Greenpeace érige une statue de Bolsonaro en empereur romain pour dénoncer les incendies au Brésil
© AFP PHOTO / GREENPEACE
 
 

Une statue du président brésilien Jair Bolsonaro transformé en empereur romain a été érigée dans les zones brûlées du Pantanal, au Brésil. Un moyen pour Greenpeace de dénoncer les incendies qui touchent le pays.

L'ONG Greenpeace a érigé une statue du président brésilien Jair Bolsonaro, qui ressemble à l'empereur romain Néron, en plein milieu du Pantanal, au Brésil. La zone fait actuellement face aux pires incendies depuis des décennies. Greenpeace a appelé cette statue "BolsoNero", comparant ainsi le chef de l'Etat brésilien à l'empereur qui a vu brûler Rome en jouant de la harpe.

"Tout comme Néron et sa harpe dans la Rome brûlée, la mélodie insensée d'abus et de démantèlement du gouvernement Bolsonaro symbolise le projet de destruction qui attise le feu dans les principaux biomes naturels brésiliens", écrit l'organisation non gouvernementale dans un communiqué.

La statue mesure 4 mètres de haut. Elle a le visage de Jair Bolsonaro, une couronne de laurier sur la tête, une harpe dorée dans la main gauche et la main droite levée comme pour donner un ordre. La statue porte une tunique dans un tissu au motif du jaguar, le félin principal de la zone humide du Pantanal qui est menacé par les incendies.

"Le Brésil est littéralement en feu"

Les incendies ont battu tous les records : avec 8.106 foyers, septembre 2020 est de très loin le pire mois depuis que ces statistiques ont commencé à être établies par l'INPE, en 1998. Le record pour toute une année, qui datait de 2005 (12.536 foyers) a déjà été pulvérisé en neuf mois, avec 18.259 foyers depuis janvier. La directrice du programme de Greenpeace Brasil, Tica Minami, a expliqué: "Le Brésil est littéralement en feu grâce à la politique incendiaire du gouvernement actuel qui, au lieu de présenter des actions coordonnées et efficaces pour la protection de l'environnement et la vie des populations, continue de jouer la mélodie sauvage de son projet de destruction, de menace et de brûlure de la biodiversité brésilienne et affaiblir l'économie déjà malmenée du pays".

Jeudi, le bureau de l'Avocat général de l'union (AGU), qui défend le gouvernement, a dû fournir des explications à la Cour suprême au sujet de cette recrudescence des feux de forêt. Selon l'AGU, le gouvernement n'a pas failli à sa tâche et les incendies sont dus essentiellement à la "sécheresse historique" qui touche le Pantanal et l'Amazonie.

"Les chiffres de la déforestation restent inacceptables"

La déforestation en Amazonie brésilienne a atteint plus de 7.000 km² de janvier à septembre, un chiffre alarmant malgré une baisse de 10% par rapport à la même période de 2019, l'année de tous les records. Les données officielles rendues publiques vendredi par l'Institut national de recherches spatiales (INPE) font état de 964 km2 déboisés sur le seul mois de septembre, une baisse de 34% par rapport au même mois de l'année dernière.

Avec 7.063 km2 de forêts tropicales en moins, le niveau de déforestation des neuf premiers mois de l'année reste en-dessous du niveau de 2019 (7.869 km2), la première année du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, climato-sceptique notoire. Mais ce total est nettement supérieur à celui des 12 mois des quatre années précédentes (4.951 km2 en 2018, 3.551 km2 en 2017, 6.032 km2 en 2016 et 2.195 km2 en 2015).

"Les chiffres de la déforestation demeurent très élevés et inacceptables. En septembre, une surface équivalente à deux terrains de football a été déboisée toutes les minutes", a réagi dans un communiqué Marcio Astrini, le secrétaire exécutif du collectif d'ONG Observatoire du climat.

Et même si la déforestation a baissé par rapport à 2019, le nombre des incendies a augmenté de 61% en septembre par rapport au même mois de l'année dernière, avec 32.017 foyers identifiés par les satellites de l'INPE. Sur les neuf premiers mois de l'année, le total s'élève à 76.030 foyers, contre 66.749 de janvier à septembre 2019, soit une hausse de 14%.


 

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