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Evacuation d'urgence de Kaboul des étrangers et d'Afghans menacés

 

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L'évacuation de diplomates, d'autres étrangers et d'Afghans ayant travaillé avec eux s'organisait lundi dans l'urgence et dans des conditions très difficiles à Kaboul, tombée aux mains des talibans.

Les membres du personnel de l'ambassade des Etats-Unis et de nombreuses autres ambassades ont été regroupés à l'aéroport de la capitale afghane, sécurisé par les soldats américains, pour être évacués. Certains ont déjà tous pu quitter l'Afghanistan, à l'instar de l'ensemble du personnel de l'ambassade de Norvège, a déclaré lundi l'armée norvégienne.

Lundi après-midi, le chaos était tel à l'aéroport de Kaboul, dont les pistes étaient envahies de candidats au départ, que les vols civils et militaires ont dû être suspendus.

Si les vols commerciaux ont été annulés, la Turquie a envoyé un Boeing 777 de Turkish Airlines pour rapatrier ses ressortissants. L'avion, avec 324 personnes à son bord, a atterri à Istanbul dans l'après-midi. Selon le site internet Flightradar24, c'est le seul avion civil à avoir décollé de Kaboul lundi.

Parallèlement, des milliers d'Afghans, n'ayant jamais travaillé pour les étrangers et n'ayant aucune chance d'obtenir un visa à ce titre se sont rués vers l'aéroport dans un climat de chaos total.

Deux hommes armés ont été tués par les soldats américains à l'aéroport. "Au milieu des milliers de personnes qui se trouvaient là pacifiquement, deux types ont brandi leurs armes d'un air menaçant. Ils ont été tués tous les deux", a dit un responsable du Pentagone.

Les Américains ont envoyé 6.000 militaires pour évacuer quelque 30.000 personnes, à savoir leurs diplomates ainsi que des civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis.

De Madrid à La Haye, en passant par Paris, Bucarest, Londres... : partout, les chancelleries s'activent pour dépêcher des moyens aériens.

La Belgique a décidé d'envoyer un appareil militaire afin de tenter de rapatrier une centaine de personnes, ressortissants belges et titulaires de visas humanitaires.

Un avion militaire est "actuellement en route pour évacuer de Kaboul en premier les interprètes, le personnel local de l'ambassade et les familles" et plusieurs vols sont prévus, a déclaré lundi la ministre néerlandaise de la Défense, Ank Bijleveld.

L'Allemagne veut, quant à elle, déployer des soldats en Afghanistan pour évacuer ses derniers ressortissants et des Afghans menacés, selon des sources parlementaires allemandes.

Berlin a identifié 2.500 personnes qui pourraient être évacuées, essentiellement des Afghans et leurs familles ayant travaillé avec l'armée allemande.

A ce chiffre, s'ajoutent 2.000 autres personnes, avocats et défenseurs des droits de l'homme. En comptabilisant leurs familles, leur nombre grimpe à 10.000, a dit Angela Merkel.

L'Espagne a de son côté annoncé l'envoi lundi de deux avions militaires à Dubaï pour "la première phase" d'évacuation de son personnel diplomatique, d'Afghans et de leur famille.

L'ensemble du personnel suédois déployé en Afghanistan (19 personnes au total) est par ailleurs parti la nuit dernière vers une base militaire américaine à Doha. La Finlande doit, pour sa part, évacuer son personnel diplomatique lundi.

A Prague, c'est un avion militaire transportant 46 Tchèques et Afghans, dont des femmes et des enfants, qui a atterri lundi. A Rome, quelque 50 diplomates italiens et 20 Afghans sont arrivés à la mi-journée.

"L'Italie travaille avec ses partenaires européens pour une solution à cette crise qui préserve les droits humains et en particulier ceux des femmes", a déclaré le Premier ministre Mario Draghi.

Paris a pour sa part déployé des renforts militaires aux Emirats arabes unis pour faciliter l'évacuation des ressortissants français.

La première rotation d'évacuation organisée par l'armée française entre sa base aux Emirats et la capitale afghane est prévue pour d'ici à "la fin de ce lundi", selon la ministre des Armées Florence Parly, précisant qu'il y avait "plusieurs dizaines" de Français à évacuer, ainsi que des "personnes qui sont sous notre protection".

- Avion de l'Otan -

Le Royaume-Uni a déployé 600 soldats pour assurer l'évacuation de ses ressortissants et de son personnel local. Un premier avion est arrivé dans la nuit sur la base de Brize Norton, dans le centre de l'Angleterre.

Un groupe de 782 Afghans sera évacué "dans les prochaines 24 à 36 heures", a indiqué le ministre de la Défense Ben Wallace "Notre objectif est d'atteindre 1.200 à 1.500" personnes évacuées par jour, a-t-il affirmé.

Selon le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod, "le Danemark est l'un des rares pays à avoir réussi à obtenir une capacité aérienne dans cette région".

La Roumanie cherche aussi à évacuer ses 35 citoyens encore présents. "Nous avons deux options : un avion de l'Otan qui doit aller sur place sous peu ou un de nos propres avions. (...) Le plus rapide serait d'utiliser celui de l'Otan, qui les conduira en Géorgie où nous irions les chercher. L'autre option est d'envoyer un appareil directement en Afghanistan", a déclaré le Premier ministre Florin Citu.

- Les exceptions russe et chinoise -

Trois expatriés suisses ont été évacués de Kaboul et des efforts sont en cours pour faire partir une quarantaine de leurs collègues afghans et leurs familles, selon le ministre suisse des Affaires étrangères.

Pour sa part, la Russie ne prévoyait pas d'évacuer son ambassade.

La Russie fait partie des pays ayant reçu des garanties de la part des talibans quant à la sécurité de leurs ambassades, a expliqué Zamir Kaboulov, l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan.

Quant à La Chine, qui a rapatrié début juillet 210 de ses ressortissants d'Afghanistan, elle a appelé les nouvelles autorités à assurer la sécurité de ceux restés sur place.

L'ambassade de Chine à Kaboul "continue de fonctionner normalement", a précisé lundi une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.

burx-blb/bds


 

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