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Début du G7 à Biarritz: les feux en Amazonie en toile de fond

Début du G7 à Biarritz: les feux en Amazonie en toile de fond
 
 

Les dirigeants du G7 se retrouvent samedi en fin de journée à Biarritz sous les yeux de l'opinion mondiale qui attend d'eux des solutions concrètes aux crises secouant la planète: guerre commerciale, Iran ou feux en Amazonie. Un à un, les dirigeants du club des grandes démocraties libérales arrivaient dans le sud-ouest de la France, Donald Trump étant le dernier en date à bord d'Air Force One, qui s'est posé à la mi-journée à Bordeaux.

Des "initiatives concrètes"

Aux côtés du président américain, Angela Merkel, Boris Johnson, Giuseppe Conte, Shinzo Abe et Justin Trudeau marqueront le début du sommet en se retrouvant autour d'Emmanuel Macron pour un dîner informel dans le phare de Biarritz qui surplombe l'Atlantique. Autour de spécialités du Pays basque, ils discuteront d'un sujet qui s'est imposé à la dernière minute: la multiplication des feux de forêt en Amazonie, l'un des poumons verts de la Terre. Des "initiatives concrètes" pour lutter contre ces incendies "pourraient se matérialiser" durant le sommet, a annoncé la présidence française, qui a réclamé de faire de cette "crise internationale" une priorité du sommet.

Les discussions pourraient être délicates car Emmanuel Macron a accusé le président brésilien Jair Bolsonaro d'avoir "menti" sur ses engagements sur le climat et d'"inaction" face à ces incendies qui dévastent depuis des jours le poumon vert du monde. Ses critiques peuvent froisser Donald Trump, dont Jair Bolsonaro est un fervent soutien sur la scène internationale. Berlin a par ailleurs exprimé ses réticences à l'annonce que Paris bloquerait le projet d'accord commercial entre UE et Mercosur, un sujet qui sera abordé lors du tête à tête entre Angela Merkel et Emmanuel Macron dans l'après-midi.

Mais le président du Conseil européen, Donald Tusk, présent à Biarritz, a reconnu qu'il serait "difficile d'imaginer" que l'UE puisse ratifier un tel accord tant que le Brésil "permettra la destruction" de l'Amazonie. Emmanuel Macron devait s'exprimer à 13h00 (11h00 GMT) à la télévision pour "expliquer les enjeux" du sommet qu'il veut "utile" pour les populations, selon l'Elysée.

Imprévisible Trump

Les milliers de diplomates et de journalistes présents à Biarritz attendent de voir quelle sera l'attitude de l'imprévisible président américain sur les autres sujets de division. Avant de s'envoler pour la France, M. Trump a paru aborder le sommet avec optimisme. "Je pense que ça sera très productif", a-t-il déclaré à la presse.

Mais il a brandi la menace de représailles à l'imposition d'une taxe française sur les géants américains du secteur des hautes technologies. "Je n'aime pas ce que la France a fait", a lancé Donald Trump. "Je ne veux pas que la France impose des taxes sur nos sociétés. C'est très injuste".  "S'ils le font, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs vins", a-t-il annoncé. "Des tarifs douaniers comme ils n'en ont jamais vu", selon lui. Donald Tusk a réagi en affirmant que l'UE se tenait prête à riposter si Washington mettait sa menace à exécution. Les débats s'annoncent houleux sur la taxation des géants du numérique, la relance de l'économie mondiale ou les tensions commerciales entre Pékin et Washington, au lendemain de l'imposition de nouveaux droits de douane de part et d'autre.

Sur le nucléaire iranien, autre dossier épineux, Emmanuel Macron informera ses homologues de la teneur de son entretien avec le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, qui a jugé, dans une interview à l'AFP, encourageantes les propositions de Paris pour débloquer la crise. Autre rendez-vous très attendu, le tête-à-tête prévu dimanche matin entre Donald Trump et le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le président américain loue les qualités et les positions, notamment sur le Brexit.

La Maison Blanche a fait savoir que Donald Trump était "très enthousiaste" à l'idée de discuter avec Boris Johnson du futur accord de libre-échange entre leurs deux pays. Face à cette multitude de sujets d'actualité, les organisateurs français essaieront de faire avancer des dossiers de fond qui feront l'objet de sessions particulières: la lutte contre les inégalités, l'éducation en Afrique ou la protection des océans. Avec l'espoir de déboucher sur des "initiatives concrètes", partagées avec les dirigeants invités, comme l'Indien Narendra Modi ou six chefs d'Etat africains.

Opposants mobilisés

Depuis les salons du Centre Bellevue ou de l'Hôtel du Palais, les dirigeants bénéficieront d'une vue imprenable sur la grande plage de Biarritz totalement vidée des baigneurs et surfeurs. Le centre de la ville voisine de Bayonne est également déserté, mais avant tout par crainte de violences en marge de rassemblements d'opposants anti-sommet, qui pourraient défier l'interdiction de manifester. De premiers heurts ont éclaté vendredi soir à Urrugne, dans le département des Pyrénées-Atlantiques, où 17 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, et quatre policiers légèrement blessés. Anticapitalistes et altermondialistes, auxquels se joindront des militants basques, ont commencé à manifester samedi en fin de matinée pour relier Hendaye à Irun (Espagne), distants de six kilomètres, au lendemain de leur contre-sommet.

"Nous ne tolérerons aucun débordement. S'ils surviennent, nous y répondrons", a prévenu le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui a déployé plus de 13.000 policiers et gendarmes dans toute la région. Les autorités françaises espèrent ne pas voir sur les écrans du monde entier diffuser des images de violences identiques à celles de précédents sommets internationaux, comme ceux de Hambourg ou de Gênes, quelques mois après la crise des "gilets jaunes".


 

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