En ce moment
 
 

Coronavirus aux États-Unis: attachés à leurs libertés, certains Américains n'acceptent pas le confinement

Coronavirus aux États-Unis: attachés à leurs libertés, certains Américains n'acceptent pas le confinement
©AFP
 
CORONAVIRUS
 

La pandémie de coronavirus frappe fortement les États-Unis, pays le plus touchés avec plus de 715.000 cas et 37.000 morts recensés. Mais dans ce pays où l'économie et les libertés sont sacrés, les mesures de confinement prises dans certains états sont parfois difficilement acceptées. Attisées par le président Donald Trump, des manifestations se multiplient dans le pays.

New Hampshire, Maryland, Texas: des manifestations demandant la levée des mesures de confinement face au coronavirus ont agité samedi plusieurs villes américaines, encouragées par Donald Trump, accusé d'attiser les divisions.

Ils étaient environ 400 à manifester, à pied ou depuis leur voiture, devant le Parlement de Concord, capitale du petit Etat du New Hampshire (1,3 million d'habitants), relativement épargné par l'épidémie avec 1.287 cas confirmés et 37 morts du coronavirus vendredi. Le gouverneur républicain Chris Sununu y a ordonné un confinement au moins jusqu'au 4 mai.

> CORONAVIRUS: le bilan mondial

"Les chiffres mentent" ou "Rouvrez le N.H.", proclamaient certaines pancartes brandies par les manifestants, qui semblaient ignorer les consignes de distanciation données par les autorités. Parmi eux figuraient des hommes armés et cagoulés, façon milice. L'AFP n'a aperçu aucun policier. "Les gens sont tout à fait prêts à faire ce qu'il faut", mais "les chiffres ne justifient pas les mesures de confinement draconiennes que nous avons dans le New Hampshire", a indiqué à l'AFP Skip Murphy, 63 ans, qui s'est présenté comme un électeur de Donald Trump.

A Annapolis, capitale du Maryland, les manifestants restaient en voiture, et l'AFP en a vu environ 200 défiler devant le Parlement local. "La pauvreté tue aussi", disait une pancarte, "Je n'obéirai pas à des décrets illégaux", affirmait une autre.

A Austin, capitale du Texas, ils étaient environ 250, là aussi peu soucieux des règles de distanciation. Leurs slogans dénonçaient notamment "l'effondrement économique" précipité par l'arrêt de toutes les activités non "essentielles".

> CORONAVIRUS: la carte mondiale de la propagation

Samedi, lors de son point presse quotidien, le président Donald Trump a semblé justifier les manifestations, estimant que "certains gouverneurs étaient allés trop loin". Le confinement a fait exploser le nombre de chômeurs à travers le pays, et privé beaucoup de gens de tout revenu. Alex Jones, fondateur du site d'informations proche de l'extrême-droite Infowars, à l'initiative de la manifestation, est arrivé dans un pick-up aux allures de char d'assaut, sous les hourras de la foule.

"Science défaillante"

Si ces rassemblements semblaient réunir beaucoup de partisans de Donald Trump, certains participants ont souligné que leurs motivations étaient avant tout économiques. Dolores, une coiffeuse qui manifestait à Annapolis, a expliqué ne plus pouvoir travailler ni toucher aucune aide gouvernementale, car elle est employeuse et non employée. "Il faut que je sauve mes affaires, je dois travailler pour vivre, sinon je vais mourir", a-t-elle dit à l'AFP.

"Nous avons aux Etats-Unis des droits constitutionnels", a souligné Amira Abuzeid, mère au foyer à Austin. "Les gens ont le droit de travailler, ils ont le droit de manger, ils ont le droit de se réunir librement, et ces droits ne peuvent pas être retirés sur la base d'une science défaillante", a-t-elle ajouté.

Bien que les manifestants soient généralement peu nombreux, de telles manifestations se sont multipliées ces derniers jours aux Etats-Unis, pays le plus frappé par le coronavirus avec plus de 715.000 cas et 37.000 morts. La plus importante à ce jour s'est déroulée mercredi à Lansing, capitale du Michigan, où quelque 3.000 personnes ont vilipendé les mesures de confinement de la gouverneure démocrate Gretchen Whitmer.

Donald Trump, qui ne cache pas sa hâte de "rouvrir" l'économie du pays même s'il a indiqué qu'il laisserait les gouverneurs de chaque Etat décider quand lever les restrictions, avait appelé vendredi à "libérer" du confinement trois Etats gérés par des gouverneurs démocrates - Michigan, Minnesota et Virginie. Et il s'est félicité samedi du fait que les gouverneurs du Texas et du Vermont, deux Républicains, aient "autorisé certaines activités à reprendre lundi, tout en exigeant les mesures adéquates de distanciation sociale".

Le gouverneur de l'Etat de New York, le plus touché par l'épidémie avec près du tiers des cas confirmés américains et un ordre de confinement récemment prolongé jusqu'à mi-mai - malgré un nombre de morts journaliers en baisse - a estimé samedi que certains Etats, moins affectés, pouvaient légitimement commencer à relâcher les restrictions.

"Les chiffres dictent les stratégies", a indiqué le gouverneur Andrew Cuomo. Mais il a implicitement critiqué l'attitude de Donald Trump et de certains responsables républicains qui critiquent le confinement ordonné par les gouverneurs démocrates. Le confinement est "émotionnellement difficile, et économiquement désastreux", a-t-il souligné. Mais "comment la situation peut-elle empirer, et empirer rapidement? Si vous politisez toute cette émotion. Nous ne pouvons pas nous le permettre," a-t-il martelé.

D'autres ont eu lieu notamment à Denver dans le Colorado où des membres du personnels soignants ont tenté de stopper les manifestants en leur barrant la route.

 

Un tweet a été intégré à cet endroit.
Vous devez accepter les cookies de réseaux sociaux et le partenaire 'twitter' pour afficher ce contenu.


 

Vos commentaires