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Ce que l'on sait après la disparition de Sophie Le Tan: un suspect au profil inquiétant

Ce que l'on sait après la disparition de Sophie Le Tan: un suspect au profil inquiétant
Photo prise le 20 septembre 2018 montrant des messages et des portraits de l'étudiante Sophie Le Tan disparue le 7 septembre près de StrasbourgFREDERICK FLORIN
 
 

Sophie Le Tan, étudiante de 20 ans, a disparu le 7 septembre près de Strasbourg: le suspect numéro un dans cette affaire, Jean-Marc Reiser, mis en examen pour assassinat et muet devant les enquêteurs, présente de lourds antécédents et un profil inquiétant avec d'importantes zones d'ombres.

. Une disparition inquiétante

Le vendredi 7 septembre, Sophie Le Tan, étudiante en économie de 20 ans, a rendez-vous pour visiter un appartement en début de matinée à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg. Personne ne l'a revue depuis.

Une semaine après, le 15 septembre, un suspect est arrêté. Celui-ci, Jean-Marc Reiser, demeure à Schiltigheim et a été repéré par les enquêteurs grâce à des données téléphoniques. Lors d'une perquisition chez lui, des traces de sang sont retrouvées, malgré un nettoyage récent. Un ADN correspondant à celui de Sophie Le Tan est décelé dans ces traces de sang, ainsi qu'un deuxième ADN féminin à propos duquel "il ne faut pas tirer de conclusions hâtives", souligne-t-on de source proche de l'enquête.

Dans la nuit du 17 au 18 septembre, Jean-Marc Reiser est mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration.

Une cinquantaine d'enquêteurs de la police judiciaire de Strasbourg participent depuis à l'enquête, des recherches "tous azimuts", sur "un large périmètre".

. Les antécédents du suspect

Jean-Marc Reiser, 58 ans, fils de forestier qui connaît la forêt vosgienne comme sa poche, s'est muré dans un silence obstiné face aux policiers. Son casier judiciaire est déjà bien rempli.

Il a été condamné en 2001 par la cour d'assises du Doubs à 15 ans de réclusion pour des viols commis en 1995 et 1996, peine confirmée ensuite par la cour d'assises d'appel de Côte d'Or en 2003.

En 1995 il avait violé une auto-stoppeuse allemande sous la menace d'une arme, dans les Landes. L'année suivante, il avait violé à plusieurs reprises une ancienne maîtresse.

Il avait été interpellé lors d'un contrôle de routine des douaniers dans le Doubs en 1997. Dans son véhicule avaient été découverts un arsenal d'armes de poing, un fusil à pompe, des cagoules et des stupéfiants ainsi que des photos pornographiques d'amateur, ce qui avait permis aux policiers de faire le rapprochement avec le viol dans les Landes.

Avant de comparaître devant les assises, il avait également tenté de s'enfuir du Palais de justice de Besançon lors d'une audience de la cour d'appel qui examinait sa demande de mise en liberté, à l'été 2000. Il avait été condamné pour cela à huit mois ferme.

. D'importantes zones d'ombre

Jean-Marc Reiser a été acquitté en 2001 par la cour d'assises du Bas-Rhin dans une autre affaire, la disparition d'une jeune femme de 23 ans, en 1987, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Françoise Hohmann était représentante de commerce. Le dernier client à qui elle avait rendu visite avant sa disparition, dans le quartier de Hautepierre, à Strasbourg, était Jean-Marc Reiser.

Ce dernier a également été condamné à deux autres reprises après sa sortie de prison, en 2012, pour des infractions moins importantes, avait rappelé le parquet.

La première condamnation, en 2012, lui avait de nouveau valu une peine de prison ferme. La seconde, en 2016, était assortie du sursis avec mise à l'épreuve. Une peine aménagée pour laquelle il a notamment effectué 140 heures de travail d'intérêt général début 2018 dans une médiathèque de Strasbourg. Il n'était alors pas en contact avec le public et n'a pas attiré l'attention outre mesure.

Selon la presse locale, ces deux condamnations avaient été prononcées dans des affaires de cambriolages de cabinets vétérinaires, où il était visiblement à la recherche de produits anesthésiants.

Une perquisition chez lui après l'un de ces forfaits a permis à la police de retrouver des objets à la provenance douteuse, ce qui lui a valu une nouvelle condamnation, en avril 2017, à cinq mois de prison ferme, sans mandat de dépôt. Condamnation pour laquelle il avait rendez-vous le mois prochain avec un juge d'application des peines pour étudier la possibilité d'un aménagement de peine.

Selon une source proche de l'enquête, la police s'intéresse aussi au témoignage d'une voisine de Jean-Marc Reiser, selon qui une jeune étudiante aurait séjourné chez lui et aurait "laissé des choses" chez elle avant de disparaître.

L'étudiante de nationalité nigériane s'est manifestée auprès de l'ambassade de France du Nigeria, a indiqué à l'AFP cette même source, confirmant une information de la presse.


 

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