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Chômage: les chiffres de Pôle emploi à leur plus bas niveau depuis 2014

Chômage: les chiffres de Pôle emploi à leur plus bas niveau depuis 2014
Les chiffres de Pôle emploi sont descendus, en novembre, à leur plus bas niveau depuis trois ans, mais, avec 3,45 millions de chômeurs inscrits en métropole sur les listes de l'opérateur, le fléau rePHILIPPE HUGUEN
 
 

Les chiffres de Pôle emploi sont descendus, en novembre, à leur plus bas niveau depuis trois ans, mais, avec 3,45 millions de chômeurs inscrits en métropole sur les listes de l'opérateur, le fléau reste massif.

Grâce à une baisse de 29.500 inscrits (-0,8%) en catégorie A (sans activité), l'indicateur est redescendu à un niveau proche de celui d'octobre 2014, selon des chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail. La baisse de novembre a profité aux jeunes (-2,0%) et, dans une moindre mesure, aux seniors (-0,4%).

L'embellie est toutefois timide. Si la baisse atteint 2,4% sur trois mois, elle n'est que de 0,1% sur un an.

Et dans le même temps, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité a augmenté de 1,2% sur un mois et de 7,4% sur un an. Par conséquent, avec ou sans activité, le nombre d'inscrits à Pôle emploi tenus de rechercher un emploi est quasiment stable (-0,1%) sur le mois, mais en forte hausse sur 12 mois (+2,6%), à 5,61 millions.

Par ailleurs, le chômage de longue durée continue de faire tache d'huile: +0,6% en novembre, +4,3% sur un an. Fin novembre, 2,52 millions de demandeurs d'emploi, petite activité comprise, étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an en métropole.

En outre, ces chiffres sont à prendre avec précaution car l'indicateur oscille fortement et les vérités d'un mois contredisent souvent celles du mois précédent. Au cours des 11 premiers mois de l'année, six hausses et cinq baisses se sont succédées, témoignant de la forte volatilité des statistiques de Pôle emploi.

Pour cette raison, le ministère du Travail a décidé de changer la périodicité de sa publication. Elle passera en 2018 d'un rythme mensuel à un rythme trimestriel. La nouvelle mouture vise à "mettre davantage l'accent sur l'évolution tendancielle plutôt qu'au mois le mois", expliquait début novembre la Dares, qui considérait que "les évolutions mensuelles ne sont pas significatives".

- "Résultats progressifs" attendus -

Depuis sa nomination, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait préfiguré cette évolution, en refusant, contrairement à ses prédécesseurs, de réagir aux chiffres mensuels. Elle n'a pas dérogé à la règle pour les chiffres de novembre.

Elle leur préfère le taux de chômage mesuré par l'Insee, seul indicateur du chômage reconnu à l'international, dont les tendances divergent souvent de celles de Pôle emploi. Ce phénomène, source de confusion, est dû au fait que les deux indicateurs ne mesurent pas le chômage de la même manière: l'Insee réalise une enquête auprès de 110.000 personnes, tandis que Pôle emploi publie le nombre de personnes inscrites sur ses listes.

Mais s'ils sont moins sévères que ceux de Pôle emploi, les chiffres de l'Insee reflètent, eux aussi, un chômage massif. Selon l'Institut national de la statistique, 2,71 millions de personnes sont au chômage en métropole, soit 9,4% de la population active.

Le gouvernement souhaite, conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, descendre à 7% de chômage d'ici à 2022.

Mais le président a prévenu mercredi sur LCI, peu avant la publication des chiffres de novembre, que les résultats seraient "progressifs". Il avait déjà estimé, à plusieurs reprises, que "la plénitude des réformes" (code du travail, assurance chômage, formation...) et leur impact sur le chômage seraient visibles "dans un an et demi, deux ans".

Il a aussi commenté la polémique née après la révélation d'une note interne au ministère du Travail proposant de revoir le régime de sanctions vis-à-vis des chômeurs pas assez actifs dans leur recherche d'emploi. Contrôler les chômeurs est "normal" et ne signifie pas "qu'on va poursuivre chacun ou qu'il y a une suspicion derrière chacun", a-t-il dit.

Voyant dans les chiffres de novembre une hausse de la précarité, la CGT a estimé dans un communiqué que "les intentions du gouvernement pour durcir le contrôle des chômeurs ne feraient qu'aggraver" ce phénomène. Le syndicat a prévenu qu'il "ne laissera(it) pas le gouvernement et le patronat insulter et culpabiliser les demandeurs d'emploi".

De leur côté, Les Républicains "appellent à la plus grande vigilance quant à un effet en trompe-l’œil". "Cette amélioration bienvenue ne doit surtout pas masquer le décrochage de l’économie française par rapport aux autres économies européennes", ont-ils réagi dans un communiqué.


 

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