Depuis cinquante jours, Israël empêche Oxfam, ses partenaires et d'autres agences humanitaires de fournir une aide à des milliers de personnes "affamées" dans le nord de Gaza, dénonce mercredi l'ONG, qui accuse Israël d'y intensifier son "nettoyage ethnique".
Selon l'ONG, toutes les tentatives d'acheminement d'aide dans le nord de la bande de Gaza sont systématiquement bloquées par l'armée israélienne. Entre le 1er et le 18 novembre, 85% des 41 demandes de missions humanitaires dans le secteur ont été soit refusées soit entravées. Entre 50.000 et 75.000 personnes sont piégées dans cette zone sans accès à de la nourriture, de l'eau ou à l'électricité, chiffre Oxfam.
L'Onu a par ailleurs confirmé qu'aucune mission complète de livraison d'aide alimentaire n'a pu être menée dans le gouvernorat depuis le 6 octobre. Toutes les boulangeries ont cessé leurs activités et les programmes nutritionnels, notamment pour les enfants malnutris et les femmes enceintes, sont suspendus.
Dans l'ensemble de Gaza, seuls 37 camions d'aide en moyenne entraient quotidiennement le mois dernier, contre 500 avant le 7 octobre 2023. Les équipes humanitaires sur place signalent une situation particulièrement critique dans le nord, où les infrastructures essentielles ne fonctionnent plus.
"Le nettoyage ethnique en cours dans le gouvernorat de Gaza-Nord prouve une fois de plus qu'Israël agit en toute impunité vis-à-vis du droit international. Israël met en place une infrastructure qui laisse présager une présence militaire à long terme - une annexion de facto du territoire - et anéantit le peu d'espoir qu'il reste pour trouver solution juste et pacifique au conflit israélo-palestinien", déplore Amitabh Behar, directeur général d'Oxfam International.
L'ONG appelle à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" et ordonne qu'Israël autorise un acheminement de l'aide humanitaire "immédiatement et sans entraves".
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