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Moments émouvants, discours, Bruce Springsteen: les images fortes des commémorations des attentats du 11 septembre (vidéo)

 
Attentats du 11 septembre
 

L'Amérique s'est recueillie ce samedi pour les vingt ans du 11-Septembre au cours de cérémonies d'hommage aux quelque 3.000 morts des attentats d'Al-Qaïda, dans une ambiance alourdie par le retrait américain chaotique d'Afghanistan.

En deux décennies, le temps d'une génération, les attentats jihadistes les plus meurtriers de l'Histoire sont désormais ancrés dans l'histoire politique et la mémoire collective des Etats-Unis, mais la douleur des familles de victimes et des survivants demeure extrêmement vive. De nombreux hommages et moments de recueillement se sont déroulés.

LES MOMENTS FORTS 

Une cérémonie solennelle se tient sous un ciel bleu limpide depuis 08H40 (12H40 GMT) au très impressionnant mémorial de Manhattan, à New York, là où se dressaient jusqu'au funeste matin du mardi 11 septembre 2001 les tours jumelles du World Trade Center, détruites par les attaques d'Al-Qaïda alors dirigée par Oussama Ben Laden.

En présence du président américain Joe Biden, aux côtés de ses prédécesseurs Barack Obama et Bill Clinton, une première minute de silence a été observée à 08H46, précisément vingt ans après que le premier avion piraté par le commando islamiste a percuté la tour Nord.


 
 

Mike Low, qui a perdu sa fille Sara, hôtesse de l'air dans cet avion, a parlé à la tribune du mémorial au milieu des arbres d'un "lieu de mémoire apaisant" devant les deux immenses bassins construits à la place des tours jumelles, sur les ruines de "Ground Zero" où se dressent aujourd'hui de nouveaux gratte-ciels.

Se succèdent trois heures durant, des proches de disparus lisant et évoquant - souvent en larmes - les noms et le souvenir des 2.977 personnes mortes sur les trois sites des attentats (dont 2.753 à New York).

 
 

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La cérémonie de Manhattan est rythmée par des hommages en musique - à la flûte, au violon ou en chanson - comme avec la star américaine Bruce Springsteen et son "I'll see you in my dreams" à la guitare acoustique.

Des minutes de silence sont observées pour l'effondrement des deux tours du WTC, l'attaque contre le Pentagone près de Washington et le crash d'un des avions à Shanksville (Pennsylvanie), où se tiennent également samedi des cérémonies d'hommage.

Sur Times Square, au coeur de Manhattan, le poumon économique de la première puissance mondiale où sont traditionnellement fêtées les victoires de l'Amérique, un bref moment de recueillement a eu lieu. De même, a constaté l'AFP, devant une caserne de pompiers de Brooklyn qui avait perdu 12 soldats du feu il y a vingt ans.

Même 20 ans après, on ressent une très grosse émotion

Notre journaliste Emmanuel Dupont était près de la caserne de pompiers à proximité du World Trade Center. Il était à côté d’un des pompiers belges qui a suivi la commémoration.

"C’est une très grande émotion. On sent qu’ils sont encore très perturbés par ce qu’il s’est passé", confie-t-il. "Cette caserne est la première qui est arrivée sur place. Ils étaient dans la Tour 1 et ils ont perdu quasiment tous leurs collègues. Même 20 ans après, on ressent une très grosse émotion. C’était presque un devoir pour moi de venir soutenir."


 
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George W. Bush déplore la désunion de l'Amérique

L'ancien président américain George W. Bush, qui était à la tête des Etats-Unis au moment des attentats du 11-Septembre, a déploré samedi la désunion politique de son pays vingt ans après les attaques jihadistes.

"Dans les semaines et les mois qui ont suivi les attentats du 11-Septembre, j'étais fier de diriger un peuple impressionnant, résilient et uni. Si on parle de l'unité de l'Amérique, ces temps semblent lointains", a déclaré le 43e président des Etats-Unis lors d'un discours à Shanksville (Pennsylvanie) où s'était écrasé l'un des quatre avions piratés par le commando d'Al-Qaïda le matin du 11 septembre 2001.

"Des forces du mal semblent à l'oeuvre", a estimé M. Bush à propos du climat politique américain, dénonçant "la colère, la peur et le ressentiment".

"Notre nation et notre avenir en commun nous inquiètent", a estimé l'ancien président républicain qui avait déclenché l'intervention américaine en Afghanistan en représailles au 11-Septembre.

Son lointain successeur Joe Biden a appelé dans un message vidéo vendredi soir à "l'unité" des Etats-Unis pour le 20e anniversaire du 11-Septembre tandis que l'ex-président Donald Trump a dénoncé samedi l'"incompétence" du démocrate en raison du retrait militaire américain chaotique d'Afghanistan.

Egalement présente à Shanksville, la vice-présidente Kamala Harris a fait allusion à la polarisation politique aux Etats-Unis et a elle aussi plaidé pour "l'unité" et le "renforcement de nos liens communs".


© Belga

 

Pearl Harbor

Chaque Américain, victime ou témoin du 11-Septembre, s'est préparé aussi à rendre hommage à un proche disparu. Frank Siller est allé plus loin. Ce frère d'un pompier de Brooklyn mort au WTC a "marché 537 miles (864 km entre Washington et New York) du Pentagone à Shanksville jusqu'à +Ground Zero+" et récolte des fonds pour soutenir des familles de victimes.

"L'Amérique n'a jamais oublié Pearl Harbor, elle n'oubliera jamais le 11-Septembre", affirme M. Siller à l'AFP.

De fait, relèvent des chercheurs, le cataclysme du 11-Septembre a bouleversé la société et la politique américaines et est devenu en une génération un chapitre d'histoire inscrit dans la mémoire du pays. Comme Pearl Harbor, le Débarquement ou l'assassinat de Kennedy.

Cette commémoration si particulière du 11-Septembre, Joe Biden, 78 ans, l'a sans nul doute maintes fois préparée depuis sa victoire en novembre contre Donald Trump qu'il a accusé d'avoir affaibli et fracturé l'Amérique.

Dans un message vidéo diffusé vendredi soir, le président démocrate a justement appelé à "l'unité, notre plus grande force". Mais après huit mois de mandat, il est très critiqué pour la débâcle de la fin de l'intervention militaire en Afghanistan, Washington ayant été pris de court par l'avancée fulgurante des talibans.

En 20 ans, les Etats-Unis ont perdu 2.500 soldats et dépensé plus de 2.000 milliards de dollars en Afghanistan. Fin août, ils ont abandonné le pays à des fondamentalistes islamistes qu'ils avaient pourtant chassés de Kaboul fin 2001 en les accusant d'abriter le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, finalement tué en 2011 au Pakistan.

Génération 11-Septembre

Et l'attentat du 26 août, revendiqué par la branche afghane du groupe Etat islamique, qui a tué 13 jeunes militaires américains à l'aéroport de Kaboul - en pleine opération d'évacuation - a ulcéré une partie de l'opinion publique. Ces jeunes femmes et hommes en uniforme étaient pour la plupart des enfants le 11 septembre 2001.

Leur mort rappelle que l'Amérique est à une césure: entre le souvenir toujours à vif pour des dizaines de millions d'adultes américains et une conscience historique plus partielle pour les jeunes nés depuis les années 1990.

C'est "important qu'ils sachent ce qui s'est passé ce jour-là, car il y a toute une génération qui ne le comprend pas vraiment", plaide Monica Iken-Murphy, veuve d'un trader qui travaillait dans la tour sud du WTC.

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