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Attentats du 11 septembre, 20 ans après: Joseph, Michael et Al, qui étaient dans les tours, racontent comment ils ont pu s'en sortir

Attentats du 11 septembre, 20 ans après: Joseph, Michael et Al, qui étaient dans les tours, racontent comment ils ont pu s'en sortir
©RTL INFO
 
Attentats du 11 septembre
 

Il y a 20 ans, le 11 septembre 2001, quatre avions de ligne étaient détournés par 19 terroristes. Deux ont détruit le World Trade Center à New York, un a endommagé le Pentagone près de Washington et le dernier n'a pas atteint sa cible et s'est écrasé en Pennsylvanie. Ces attaques ont fait 2977 morts. Joseph, Michael et Al étaient dans les tours jumelles ce jour-là. Ils nous racontent comment ils ont survécu.

8h46, le 11 septembre 2001. Un premier avion frappe la tour nord du World Trade Center. Un second s'écrase sur la tour sud à 9h03.

"Un homme est entré dans la pièce et nous a dit "hey il y a eu une explosion et nous devons évacuer". "A quelques minutes près, je me serais retrouvé dans un ascenseur se rendant au sommet du World Trade Center". "Je ne peux pas croire que je vais mourir comme ça"

Joseph Dittmar se trouve dans la tour sud. Dans une salle de réunion sans fenêtres au 105ème étage. Une fois sorti de la pièce, il est effrayé par ce qu'il voit.

"Ces énormes trous noirs sur les côtés du bâtiment de la tour nord, des flammes plus rouges que ce que je n'avais jamais vu de ma vie, sur le côté de ce bâtiment, ces volutes de fumée grises et noires qui sortaient de ces grands trous."

"Je ne voulais pas être là, je voulais rentrer à la maison. Il y avait des gens à cet étage, qui regardaient ces fenêtres et semblaient être hypnotisés, figés. Qu'ils aient été figés par la peur ou simplement hypnotisés par ce qu'ils voyaient."

"Il y avait un monsieur qui était à la réunion avec moi, et il était derrière moi, j'ai failli le renverser, mais ce type était un immense bonhomme, mais j'étais tellement pressé, je me suis retourné, j'ai failli le renverser et il a posé ses grandes mains de géant sur mes épaules et il a dit +Qu'est-ce que tu vas faire ?+. Et j'ai dit +Je me casse d'ici ! Il faut que je parte+. Et j'ai dit : +Qu'est-ce que tu vas faire, mec ?+ Et il m'a regardé et il a dit +Tu sais quoi ? Partir est une bonne idée mais avant de partir, je vais y aller+. Et il m'a montré du doigt les toilettes pour hommes. Et ce simple retard, de deux minutes et demie environ dans sa journée, lui a coûté la vie."

Il faut 50 minutes à Joseph pour quitter la tour. Alors qu'il n'est qu'à quelques rues, les deux bâtiments s'effondrent. Il se souvient encore du cri d'effroi des personnes qui l'entourent.

"Je n'ai pas la culpabilité du rescapé, je ne sais pas comment j'ai survécu, mais j'ai su relativement vite que ce que je devais faire avec cette survie, c'est de continuer à raconter l'histoire."

Ce que Michael Lomonaco n'oubliera jamais de ce jour, c'est la vision de ses employés à la fenêtre de son restaurant, au 107e étage. Lui avait rendez-vous chez un opticien au bas des tours.

"J'ai marché jusqu'à l'intersection de deux rues, Chambers Street et Church Street, qui se trouve au nord du World Trade Center. De là, je pouvais voir les dégâts causés à la tour numéro un. De là, je pouvais voir... Je pouvais voir ce qui se passait depuis la rue, je pouvais voir les gens agiter des nappes depuis mes fenêtres, depuis les fenêtres de notre restaurant Windows on the World. Je pouvais voir des nappes et des serviettes et c'était horrible."

"Dans ma tête je dressais une liste de toutes les personnes qui auraient pu être là ce matin-là. Et c'était... ça me dévastait simplement de penser à qui était là, qui n'était pas là."

79 personnes travaillant dans le restaurant sont décédées ce jour-là. En bas des tours, Al Kim s'occupe des blessés. L'ambulancier entend alors un bruit qu'il n'oubliera jamais.

"Nous avons entendu ce que je décris encore aujourd'hui, 20 ans plus tard, comme le bruit que vous entendez dans une station de métro quand un train arrive en trombe, mais peut-être encore plus bruyant. Et aucun d'entre nous, en tout cas pas moi, n'aurait jamais pu imaginer que ce bruit était celui du bâtiment en train de s'effondrer."

L'ambulancier se jette alors sous une voiture garée en-dessous d'une passerelle piétonne. Le souffle de chaleur provoqué par l'effondrement lui brûle les narines, le sourcil gauche. Son corps est couvert de cendres. Il entend deux de ses collègues crier et les rejoint. Main dans la main, ils se mettent à la recherche des survivants.

"Quelqu'un nous a appelé pour nous dire qu'il y avait un pompier vivant qu'il avait trouvé quelqu'un de vivant. Et il était couvert de débris, il était vraiment recouvert de débris. Et il y avait du feu autour de lui, littéralement des flammes. Et toutes ces ambulances que j'avais demandé de garer en rang étaient détruites. Elles étaient carrément en feu."

L'homme secouru est le seul survivant de sa brigade de 12 pompiers. Marqué par la tragédie, Al Kim affirme qu'elle lui a permis de mesurer combien la vie est précieuse et fragile.


 

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