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Affaire Epstein: des gardiens de prison inculpés trois mois après sa supposée pendaison

Affaire Epstein: des gardiens de prison inculpés trois mois après sa supposée pendaison
 
 

Quelles sont les circonstances précises de la mort de Jeffrey Epstein? Trois mois après, la justice américaine a inculpé mardi ses gardiens de prison, accusés de ne pas avoir fait leur ronde, apportant une réponse partielle à une question qui reste controversée.

Quelles sont les circonstances précises de la mort de Jeffrey Epstein? Trois mois après, la justice américaine a inculpé mardi ses gardiens de prison, accusés de ne pas avoir fait leur ronde, apportant une réponse partielle à une question qui reste controversée.

La mort le 10 août dans une prison fédérale new-yorkaise de ce financier, figure de la jet-set, avait mis fin de facto aux poursuites contre lui et privé ses accusatrices d'un procès qui s'annonçait retentissant: le millionnaire de 66 ans était accusé d'avoir, au prétexte de massages, exploité sexuellement des jeunes filles mineures des années durant, dans ses luxueuses résidences de Manhattan, de Floride et des Caraïbes.

Décrit par ses victimes présumées comme un prédateur sexuel insatiable, il risquait jusqu'à 45 ans de prison.

L'autopsie a conclu que le financier s'était suicidé par pendaison. Mais ce point est contesté: un expert mandaté par le frère de Jeffrey Epstein a estimé récemment que les éléments témoignaient "davantage d'un homicide que d'un suicide".

Quelques jours après sa mort, le ministre américain de la Justice William Barr avait déploré de "graves" dysfonctionnements dans cette prison de Manhattan réputée particulièrement sûre où il était détenu depuis début juillet.

Le directeur de l'établissement, le Metropolitan Correctional Center, avait été muté et les deux gardiens suspendus.

Mardi, le procureur de Manhattan a publié l'acte d'accusation contre les gardiens qui devaient le surveiller dans la nuit du 9 au 10 août: Tova Noel, 31 ans, et Michael Thomas, 41 ans, sont accusés de n'avoir "pas fait les rondes" de surveillance qu'ils devaient faire.

"Ils sont restés à leur bureau, ont surfé sur le net, et se sont promenés dans les parties communes de leur unité", a affirmé le procureur, cité dans un communiqué.

"Pour dissimuler leurs manquements", ils ont "signé de faux certificats attestant avoir fait plusieurs rondes de comptage des prisonniers, ce qui n'était pas le cas", a encore accusé le procureur.

Aucune ronde n'a été effectuée entre 22h30 le 9 août et 06h30 le 10 août, heure à laquelle le corps d'Epstein a été découvert dans sa cellule, a-t-il affirmé.

Autopsie contestée 

Le procureur n'a avancé aucune raison pour lesquelles les gardiens de cette aile réservée aux prisonniers sensibles auraient failli à leurs responsabilités.

Ce point pourrait continuer à alimenter les spéculations, même si certains avaient évoqué, peu après la mort, un manque de gardiens et un recours massif aux heures supplémentaires dans la prison.

La mort du millionnaire au carnet d'adresses très fourni, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe, avait fait scandale et alimenté des théories du complot: certains faisaient valoir que certaines personnalités qu'avait fréquentées Epstein avaient tout intérêt à le voir mort.

Le financier comptait parmi ses connaissances le prince Andrew, fils de la reine Elizabeth II, l'ex-président Bill Clinton, l'actuel président Donald Trump et de nombreuses autres personnalités américaines.

Si la procédure criminelle visant Jeffrey Epstein est terminée, le procureur de Manhattan continue à enquêter sur ses éventuels complices.

Une enquête a aussi été ouverte en France, où le financier américain avait un appartement et se rendait fréquemment, avec lancement d'un appel à témoins à l'international.

En Grande-Bretagne, l'affaire fait la Une depuis que le prince Andrew a donné samedi à la BBC une interview sur ses relations avec le financier, qui a tourné au fiasco.

Le prince de 59 ans s'y exprimait pour la première fois sur ses liens avec le financier américain Jeffrey Epstein.

Si le prince a "catégoriquement" démenti les affirmations d'une accusatrice d'Epstein, qui affirme avoir été notamment forcée d'avoir des relations sexuelles avec lui, notamment à Londres en 2001 alors qu'elle avait 17 ans, il a été très critiqué pour avoir défendu son amitié avec le financier et n'avoir exprimé aucun regret pour les victimes.


 

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