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Voici ce que contient l'accord scellé par Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan

Voici ce que contient l'accord scellé par Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan
 
 

Nicolas Dupont-Aignan, candidat au premier tour de la présidentielle ayant obtenu 4,7% des voix, a annoncé son soutien à Marine Le Pen. Les deux politiques ont passé un accord, et la leader du Front national a déclaré qu'elle le nommerait Premier ministre en cas de victoire.

La candidate du Front national à l'élection présidentielle Marine Le Pen a annoncé samedi qu'en cas de victoire, elle nommerait Premier ministre Nicolas Dupont-Aignan, lors d'une conférence de presse commune avec le président de Debout la France, qui l'a ralliée.

Louant l'ex-candidat souverainiste, "un patriote", pour son soutien, et se disant "fière de cette alliance" pour "défendre main dans la main un projet commun" en vue du second tour, Mme Le Pen a déclaré: "présidente de la République, je nommerai Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre de la France".


"Je soutiendrai Marine Le Pen, je ferai campagne même avec elle"

Hier, Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la France arrivé sixième avec 4,7% des voix au premier tour de la présidentielle, a annoncé qu'il "soutenait" Marine Le Pen pour le second tour, et qu'il avait passé avec elle un "accord de gouvernement""Je soutiendrai Marine Le Pen, je ferai campagne même avec elle sur un projet de gouvernement élargi", a affirmé le député-maire de Yerres. "J'aurais pu faire comme beaucoup de personnalités politiques, me laver les mains au second tour, l'intérêt personnel c'est de faire ça, l'intérêt de mon parti aussi, qui n'a jamais donné de consigne de vote. Mais je pense que la France est à la croisée des chemins", a-t-il poursuivi. "Notre pays (...) a vécu cinq ans terribles avec François Hollande, et je pense que Macron est un François Hollande puissance dix, fabriqué par des intérêts financiers, médiatiques..." s'est-il inquiété.

Chaque parti reste indépendant. Mais l’alliance apportera des voies bienvenues au Front national. Plusieurs rencontres ont eu lieu cette semaine. Elles ont engendré quelques modifications du programme du FN. La disparition de l’Euro, par exemple, ne fait plus partie de ses priorités. Depuis le début de la campagne,  Macron était l’adversaire à abattre.


L'essentiel de l'accord scellé

Voici un résumé de l'accord en six points scellé samedi matin par Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan en vue d"une "alliance patriote et républicaine" au second tour de l'élection présidentielle, qui comprend quelques modifications au projet du FN.

- Sur l'euro, l'accord de trois pages ne présente plus comme une urgence la transformation de la monnaie unique en monnaie commune, avec retour parallèle au franc. "La transition de la monnaie unique à une monnaie commune européenne n'est pas un préalable à toute politique économique", s'accordent les deux dirigeants, évoquant un "calendrier adapté aux priorités et défis immédiats". La négociation sur l'UE et l'euro, prévue pour commencer dès l'élection éventuelle de Mme Le Pen avec une durée de six mois et suivie d'un référendum, commencera en 2018 et durera "plusieurs mois, voire années", a dit Marion Maréchal-Le Pen.

- "Le délai de carence concernant la gratuité de l'accès aux services publics pour les étrangers arrivant légalement en France ne concernera pas l'école", contrairement à ce que souhaitait Mme Le Pen. Les enfants d'étrangers sans-papiers pourront être expulsés, malgré leur scolarisation.

- Dans ses 144 engagements présidentiels, Mme Le Pen voulait "interdire l'importation et la vente de produits provenant de l'étranger qui ne respectent pas les normes imposées aux producteurs français". Cette importation de "produits qui concurrencent déloyalement la production française (dumping social, fiscal et environnemental)" sera autorisée à la suite de cet accord, mais sera soumise à la "contribution sociale à l'importation" souhaitée par Mme Le Pen. Son taux sera de "3% en moyenne".

- Les deux alliés veulent "une grande loi d'éthique" contre les "conflits d'intérêts" avec "l'exigence d'un casier judiciaire vierge pour tout candidat à une élection".

- Ils veulent un "patriotisme démocratique qui (...) promeut le pluralisme politique, reconnaît le vote blanc, garantit l'indépendance et l'impartialité de la justice et défend la liberté de travail des journalistes, qui devra passer par un renforcement législatif et constitutionnel de ces principes fondateurs par référendum".

- La "priorité nationale" au logement, à l'emploi ou aides sociales, que la patronne "en congé" du FN souhaite inscrire dans la Constitution ne connaît pas d'évolution, car elle est absente de l'accord.

- Le texte n'évoque pas non plus la loi Taubira ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, que le FN souhaite abroger et sur laquelle M. Dupont-Aignan avait dit récemment qu'il ne souhaitait pas revenir.


"Une combine pour régler les problèmes de crédibilité de Marine Le Pen"

Pour beaucoup, ce revirement annoncé hier soir apparaît comme une trahison opportuniste. Deux dirigeants de son propre parti ont claqué la porte. En face, Emmanuel Macron compte les points. Avec un certain humour. "Depuis ce soir, Nicolas Dupont-Aignan est clair, ne l'applaudissez pas lui, ne le sifflez pas non plus!", a-t-il lancé à ses militants lors d'un meeting. M. Macron a déclaré que cela lui "semble être une combine d'appareil qui a vocation à régler les problèmes de crédibilité de Marine Le Pen, qui n'a pas d'équipe autour d'elle, et les problèmes de financement de M. Dupont-Aignan". "Ça n'est ni plus ni moins que cela et ce n'est pas grave", a poursuivi le candidat d'En Marche!.

Mais le  principal ennemi d’Emmanuel Macron reste l’abstention au second tour. Elle pourrait offrir un boulevard aux militants très motivés du Front national.


 

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