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Pour la première fois, les parents de Maëlys s'expriment au procès: "Nordahl Lelandais doit maintenant avouer"

Pour la première fois, les parents de Maëlys s'expriment au procès: "Nordahl Lelandais doit maintenant avouer"
 
Nordahl Lelandais
 

A Grenoble, le procès de Nordahl Lelandais, accusé du meurtre de la petite Maëlys, reprend. Les parents de la fillette vont s'exprimer pour la première fois au procès. Joachim, le papa de Maëlys espère bousculer l'accusé et obtenir des réponse de sa part. Il s'est confié avant son audition au micro RTL de Serge Pueyo et est revenu sur les excuses que l'accusé a formulées le premier jour du procès: "Ses excuses, pour moi, étaient comme une insulte à la mémoire de Maëlys et au respect de cette petite fille qui n'avait rien demandé. C'est le contexte… le premier jour on nous annonce qu'il s'excuse, ça sonnait faux pour moi. Pendant 4 ans, il n'a eu aucun mot pour ma fille, il n'a exprimé aucun regret, a estimé le père de l'enfant disparue. Encore aujourd'hui, je n'ai pas eu la sensation qu'il ait regretté l'acte qu'il a commis. Il cherche à être sympathique et veut se faire passer pour une victime à cause de la drogue, de l'alcool. Il n'y a pas d'empathie, il a trompé tout le monde. C'est un individu qui doit rester en prison, isolé de la société. Chercher à comprendre ce qui se passe dans sa tête, ça n'en vaut pas la peine. Je ne veux pas en démordre : il l'a agressé sexuellement. J'ai cette colère qui me fait penser que cet homme-là ne changera jamais. Dans sa tête, il a perpète. Pour moi, il n'a ni âme ni cœur. J'espère qu'il avouera. S'il pouvait libérer sa conscience ce serait une grande chose pour lui je pense. C'est le moment d'avouer. C'est maintenant, pendant le procès".

Lelandais a "tout foutu en l'air", raconte la mère de la fillette

La mère de Maëlys, Jennifer Cleyet-Marrel, a décrit lundi devant les assises de l'Isère sa "vie brisée" depuis l'enlèvement et le meurtre de sa fille, pour lesquels est jugé Nordahl Lelandais depuis la semaine dernière.

"Il a tout foutu en l'air en un quart de seconde, tout s'effondre du jour au lendemain", a déploré la mère de famille, qui a dit se croire parfois "dans un cauchemar" depuis cette fin d'été 2017.

Après la mort de Maëlys, le couple divorce, leur maison est vendue. "Tout nous rappelait Maëlys, cette absence était insupportable", raconte-t-elle.

Une photo de la fillette de huit ans, disparue lors d'une fête de mariage dans la nuit du 26 au 27 août 2017 à Pont-de-Beauvoisin, est posée sur la barre, face à l'accusé qui garde les yeux baissés.

La quadragénaire a lu un texte rendant hommage à sa fille, une "héroïne" qui est parvenue à mettre "un dangereux criminel en prison".

"Je n'ai pas su te protéger des méchants, je n'ai pas tenu la promesse que je t'ai faite", a-t-elle dit, s'adressant à la fillette. "J'aurai cette culpabilité en moi jusqu'à la fin de ma vie".

La mère a raconté la soirée du mariage, quand Nordahl Lelandais, qu'elle ne nomme pas mais décrit comme "l'autre" ou "l'homme au tee-shirt bleu", avait montré des photos de ses chiens à Maëlys.

Lorsqu'elle remarque ensuite l'absence de sa fille et entame des recherches, elle dit avoir vu l'ancien maître-chien "remonter du parking". "Je lui ai demandé s'il avait vu Maëlys et il m'a répondu : +Non, je ne l'ai pas vue+, d'un ton blasé", s'est-elle remémoré.

Selon elle, l'accusé avait "une arrière-pensée" lorsqu'il s'est fait inviter au mariage à la dernière minute. "Ca a été ma fille, ça aurait pu être une autre".

Rapidement soupçonné, Nordahl Lelandais n'avait été confondu qu'en février 2018, par la découverte d'une tâche de sang dans le coffre de sa voiture. Il avait alors admis avoir tué la fillette "involontairement".

"Je m'en veux de ne pas avoir suivi mon intuition", a regretté Mme Cleyet-Marrel, se disant persuadée "dès le 28 août que c'était lui quand on a su qu'il était parti avant l'arrivée des gendarmes".

"Pour moi, il aurait dû avouer dès le 30 novembre 2017", quand des images de vidéosurveillance montrant une forme claire dans la voiture du suspect sont révélées. "Il a eu plein d'occasions de dire la vérité", a-t-elle déploré.

La soeur aînée de Maëlys clame son "besoin de réponses"

La soeur aînée de Maëlys a vivement interpellé lundi devant la cour d'assises de l'Isère Nordahl Lelandais, l'exhortant à apporter des réponses sur les circonstances de la mort de la fillette en 2017.

"Savoir pourquoi est essentiel à moi et à ma famille. Je veux savoir si vous avez violé ma soeur?", a interrogé la jeune fille de 16 ans, en s'adressant directement à l'ancien maître-chien de 38 ans.

Maëlys de Araujo, huit ans, avait disparu lors d'une fête de mariage dans la nuit du 26 au 27 août 2017 à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Nordahl Lelandais a reconnu l'avoir tuée "involontairement" en lui portant des coups violents, mais dans des circonstances qui restent floues.

"Quels ont été ses derniers mots ?", a aussi demandé l'adolescente, en lisant un texte d'un débit rapide, sommant l'accusé de lui répondre.

Après que celle-ci eut insisté auprès de la présidente pour que l'accusé s'exprime, Nordahl Lelandais s'est levé et lui a répondu : "Non je n'ai pas violé votre soeur".

Tournée vers le box, fusillant l'accusé du regard, la jeune fille l'a ensuite interrogé sur les six mois d'attente endurés par sa famille avant la découverte du corps de Maëlys. "Regardez moi dans les yeux: qu'est-ce qui vous empêchait de dire où était ma soeur pendant des mois ?".

"Ça a été très compliqué d'expliquer ce que j'avais fait", a dit sur ce point Nordahl Lelandais, ajoutant entendre "aujourd'hui toute (la) douleur" de la famille De Araujo.

"Ayez ce courage et cette dignité comme moi j'ai de vous parler en ce moment", a rétorqué la jeune fille, exigeant avec force des réponses "maintenant", mais l'accusé n'en dira pas davantage.

Pour l'avocat de la soeur et de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon, ce témoignage poignant a été "un appel directement tourné vers l'accusé émanant d'une jeune adolescente de 16 ans, qui avait beaucoup de choses à dire devant cette cour d'assises à celui qui a tué sa soeur".

"Elle nous a donné une très, très belle leçon d'humanité", a-t-il estimé devant la presse.


 

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