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Nordahl Lelandais, un suspect aux multiples visages: "C’est le diable, il me dégoûtait", lâche son ex compagne

Nordahl Lelandais, un suspect aux multiples visages: "C’est le diable, il me dégoûtait", lâche son ex compagne
© AFP
 
Nordahl Lelandais
 

Elle a décidé de parler pour faire entendre sa vérité. Nordahl Lelandais, elle le connaît bien. Karine (prénom d’emprunt) a vécu durant près d’un an avec cet homme qu’elle décrit aujourd’hui comme un manipulateur mythomane. Dans une interview accordée au Parisien, cette jeune femme raconte l’enfer qu’elle a vécu et assure que la mort de la petite Maëlys aurait pu être évitée.

Karine (prénom d’emprunt) et Nordahl Lelandais se sont rencontrés via un site de rencontres. Dans une interview accordée à nos confrères du Parisien, la jeune femme raconte.

L’idylle débute en 2005. Karine pense avoir affaire à un homme "d’une droiture exemplaire" . Nordahl assure à la jeune femme qu’il est fils de médecin, et qu’il a pratiqué la boxe thaï à un niveau professionnel. Mais tout cela a été monté de toutes pièces par l’ex-militaire. Sa vie réelle ne ressemble en rien à ce qu’il décrit. "C’est un mythomane, il ne dit jamais la vérité. C’est maladif chez lui", assure Karine.

Le couple vit "une relation fusionnelle" à ses débuts. Mais Karine découvre deux facettes de l’homme avec qui elle vit. En apparence jovial et sympathique, Nordahl se montre jaloux, méfiant et antipathique en privé. "Il faisait tout le temps la gueule", lâche la jeune femme.

Il m'a mis une grande claque

Les mensonges de Nordahl et son comportement impulsif ont raison de leur relation. Accro à la cocaïne, l’homme n’est jamais vraiment lui-même. Le couple se sépare en 2016 mais rien ne se passe comme prévu. "Lorsque je suis allée chez lui pour reprendre mes affaires, il m’a mis une grande claque (…) Il m’a dit ‘Ça ne va pas se passer comme ça. Je ne vais pas me laisser faire’", rapporte Karine. Une plainte pour menaces est alors déposée.

Le 10 avril 2017, Karine a la peur de sa vie lorsqu’elle croise Lelandais, tronçonneuse dans le dos. Selon elle, ce dernier lui aurait alors, une fois de plus, menacée. Karine réitère ses plaintes contre son ex-petit ami à la gendarmerie. Selon elle, si ces plaintes "avaient été prises au sérieux", Lelandais aurait pu être stoppé dans son parcours meurtrier.

Dans la nuit du 26 au 27 août 2017, il enlève et tue la petite Maëlys lors d’un mariage qui se déroulait dans la commune de Pont-de-Beauvoisin, en Savoie. "Ma plainte n’a été transmise au procureur de Chambéry qu’en septembre. Si la gendarmerie m’avait écoutée, on aurait pu éviter la mort de Maëlys, c’est certain", assure la jeune femme. Avant d’ajouter : "J’aurais préféré mourir à sa place. Savoir qu’un enfant est parti alors que vous auriez pu l’éviter, c’est très difficile".

J'avais envie de vomir

Karine raconte également sa réaction lorsque Lelandais a avoué le meurtre de la fillette. "J’avais envie de vomir. Il me dégoûtait. C’est le diable (…) De se dire que l’on a eu une sorte de démon dans sa vie, qu’on l’a touché, cela m’a détruite".

C’est dans la presse qu’elle découvre alors qui était réellement celui dont elle a partagé la vie. Elle n’imaginait pas qu’elle avait en face d’elle un "pédophile". Pour rappel, Nordahl Lelandais est accusé d’agressions sexuelles sur ses petites cousines. Une vidéo avait été découverte sur son téléphone après son arrestation pour le meurtre de la petite Maëlys. Selon Karine, Nordahl Lelandais a violé la fillette avant de la tuer (fait que le suspect continue de réfuter à l’heure actuelle). "Il a voulu réaliser un fantasme. Et il a dû filmer l’agression", lance-t-elle.

Karine espère désormais être reconnue, elle aussi, en tant que victime. "J’ai écrit à la ministre de la justice pour que mon dossier soit enfin pris en compte. On a voulu me faire passer pour la méchante par rapport à Lelandais, et ça c’est inadmissible", conclut la jeune femme.


 

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