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Drame au Pôle emploi de Valence: ce que l'on sait sur le tireur Gabriel F., un ancien ingénieur

Drame au Pôle emploi de Valence: ce que l'on sait sur le tireur Gabriel F., un ancien ingénieur
©Belga
 
 

Acte de désespoir ou de vengeance ? Jeudi matin, un homme a tué par balles une conseillère Pôle Emploi à Valence, puis la DRH d'une entreprise ardéchoise où il avait travaillé, avant d'être interpellé et placé en garde à vue.

Les motivations du suspect restent inconnues à ce stade mais les enquêteurs s'interrogent sur un lien éventuel avec une autre affaire: le meurtre d'une DRH survenu mardi dans le Haut-Rhin, suivi de l'agression d'un homme travaillant lui aussi dans les ressources humaines.

Vers 8H30 jeudi à Valence, cet ingénieur sans emploi de 45 ans, inconnu des services de police, est entré dans une agence Pôle Emploi de la préfecture de la Drôme et a mortellement touché une employée de 53 ans.

Il "s'est adressé à une employée, sans qu'on sache s'il la connaissait et, très vite, il a fait feu à une reprise avec une arme, la blessant mortellement au thorax", selon le procureur de la République à Valence, Alex Perrin.

"A priori il n'avait pas un comportement agressif, jusqu'au moment où il fait feu avec une détermination réelle pour tuer", a ajouté M. Perrin.

L'homme a ensuite parcouru 10 km en voiture pour gagner les locaux d'une entreprise spécialisée dans la fabrication de véhicules de collecte de déchets à Guilherand-Granges (Ardèche), sur l'autre rive du Rhône.

Sur place, "il a demandé à avoir un contact avec un cadre et a rapidement fait feu sur une employée de 51 ans, atteinte à deux reprises mortellement" à l'abdomen et au visage, a précisé M. Perrin.

L'homme a ensuite pris la fuite, empruntant un pont à contre-sens en direction de Valence, mais son véhicule a percuté une voiture de police qui tentait de l'intercepter. La sienne avait pu être identifiée grâce à un agent de Pôle Emploi ayant relevé sa plaque d'immatriculation.

Le suspect a pu être interpellé et placé en garde à vue pour 48 heures à partir de 9H15.

"Préméditation" 

"A ce stade, on ne sait rien de ses motivations" mais "on pense vraiment qu'il y avait une préméditation", a déclaré en fin d'après-midi le procureur, qui a ouvert une enquête pour "assassinats", confiée à l'antenne de Valence de la police judiciaire de Lyon.

Selon le parquet, l'homme aurait été employé dans la société ardéchoise entre 2008 et 2010 mais résiderait désormais près de Nancy.

C'est dans cette région Grand Est, mardi, qu'une femme travaillant comme DRH a été tuée par balle sur le parking de son entreprise à Wolfgantzen (Haut-Rhin).

Selon la presse locale, cet homicide a été suivi de l'agression d'un homme, travaillant aussi dans les ressources humaines, attaqué chez lui à Wattwiller, dans le même département, par un homme armé qui l'a raté avant de prendre la fuite dans une voiture rouge - la même couleur que celle du suspect de Valence.

Interrogé jeudi, le procureur de Valence a jugé que tout lien avec ces faits était "prématuré". "Rien n'est pour l'instant avéré", a-t-il dit. Son homologue de Colmar, Catherine Sorita-Minard, n'a rien confirmé non plus.

"Les enquêteurs travaillent sur d'éventuels rapprochements compte tenu de plusieurs éléments et similitudes qui attirent l'attention, comme le mode opératoire, la profession des victimes, ou encore la proximité de temps et lieu pour les deux faits commis dans le Haut-Rhin", a cependant déclaré la magistrate.

"Bruit de pétard" 

Dans la Drôme jeudi, c'était la stupeur.

"Ma conjointe, qui était chez nous, a entendu un bruit de pétard soudain. Après pompiers, police... On ne pense pas à ce genre de situation, là, à Pôle emploi, dans une rue assez calme", commentait Aurélien Bourgin, 23 ans, qui réside en face de l'agence Pôle Emploi.

Le maire LR de Valence, Nicolas Daragon, a fait part de sa "sidération face à cet acte totalement imprévisible et gratuit", tandis que le Premier ministre Jean Castex a dit dans un tweet "partager émotion et tristesse" avec les personnels de Pôle emploi dans la Drôme.

Les agences Pôle Emploi d'Auvergne-Rhône-Alpes ont fermé leurs portes jeudi et les 900 du territoire resteront fermées vendredi.

"On est tous choqués", a déclaré Nathalie Delbaere, déléguée centrale CGT. "Il faut que notre direction s'interroge maintenant pour savoir ce qui s'est passé, car la maltraitance des demandeurs d'emploi entraîne la maltraitance des agents", a-t-elle relevé.

"Ce qui s'est passé là n'est jamais arrivé (...) Il peut y avoir évidemment des demandeurs d'emploi qui sont dans la détresse, qui peuvent parfois avoir des agressions verbales sur des agents de Pôle Emploi, mais là je pense qu'on est dans autre chose", a jugé sur place la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

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