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Attal craint "trop d'impôts" et "pas assez de réformes" dans le projet de budget de Michel Barnier

Attal craint "trop d'impôts" et "pas assez de réformes" dans le projet de budget de Michel Barnier
Gabriel Attal lors de la passation de pouvoir à l'hôtel Matignon avec son successeur Michel Barnier, le 5 septembre 2024 à ParisSTEPHANE DE SAKUTIN
 
 

L'ancien Premier ministre Gabriel Attal a affirmé mercredi craindre "trop d'impôts" et "pas assez de réformes" dans le projet de budget 2025 et a mis sur la table un certain nombre d'alternatives aux propositions du gouvernement.

"Nous avons avec le gouvernement un accord plein et entier sur la direction (...) pour prolonger l'effort qui a été initié de réduire nos déficits publics", a souligné le président du groupe Ensemble pour la République au cours d'un point de presse à l'Assemblée nationale, évoquant dans la phrase suivante des "divergences sur quelques moyens".

"La crainte que nous avons déjà exprimée, c'est que le budget qui semble se dessiner n'intègre pas assez de réformes et trop d'impôts, avec le risque de déstabiliser nos industries et la classe moyenne qui travaille", a-t-il détaillé, en se défendant de vouloir "polémiquer" avec un gouvernement qui compte de nombreux ministres issus des rangs macronistes.

Il a rappelé l'engagement de son groupe pendant la campagne législative: "Nous nous battrons pour continuer à réduire le chômage", "nous n'augmenterons pas les impôts sur les Français qui travaillent et nous ne gèlerons pas les retraites".

Or "la hausse prévue des charges pour les entreprises, la hausse plus forte que prévu sur l'électricité, le gel des retraites pour six mois et d'autres mesures fiscales nous semblent charger trop la barque pour les Français", a-t-il souligné.

Plutôt que d'augmenter les charges sur les entreprises, M. Attal et son groupe proposent de reprendre la réforme de l'assurance chômage qu'il avait lancée.

M. Barnier a préféré redonner la main au patronat et aux syndicats pour négocier.

Et plutôt qu'un gel des retraites, M. Attal suggère de demander un effort supplémentaire aux collectivités locales.

Le groupe se dit également "opposé" à la hausse excessive de la taxe sur l'électricité, et "vigilant" sur la hausse de l'impôt sur les sociétés.

Une révision de la réforme des retraites "à coûts constants", la non-généralisation du prêt à taux zéro, un coup de frein sur les indemnités journalières, notamment dans le public, le renforcement la lutte contre la fraude sociale, via le dépôt d'une proposition de loi, ont également été évoqués par des députés du groupe EPR.

Les députés macronistes suggèrent également d'annuler au titre du budget 2024, "plus de la moitié des 16,5 milliards d'euros" mis en réserve par le gouvernement de M. Attal, dans le projet de loi de fin de gestion qui sera voté en fin d'année.

Ou encore de réformer la "taxation des rentes des grandes entreprises et la spéculation" en taxant les rachats d'actions ou le transport maritime, et de réactiver la Crim (Contribution sur les rentes inframarginales des producteurs d'électricité).

Des économies pourraient être trouvées au travers d'une réforme de l'audiovisuel et de la fonction publique ou en diminuant le budget de l'État concernant la formation et l'apprentissage, l'aide publique au développement, le travail, estiment-ils.

Le projet de loi de finances pour 2025 qui doit être présenté jeudi en conseil des ministres prévoit un effort budgétaire d'environ 60 milliards d'euros, selon le gouvernement, dont 40 milliards d'euros d'économies sur les dépenses et 20 milliards de recettes supplémentaires via des hausses d'impôts et des augmentations de cotisations sociales, essentiellement pour les entreprises.


 

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