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Macron met le cap sur le Brésil après un message de confiance dans la fusée Ariane

 

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Emmanuel Macron a exprimé sa confiance dans la fusée européenne Ariane, au défi de rattraper son retard sur sa concurrente américaine SpaceX, lors d'un déplacement en Guyane mardi, avant de mettre le cap sur le Brésil où il est attendu pour sceller le réchauffement des relations.

Pôle emblématique de la Guyane, le centre de Kourou, qui célèbre cette année ses 60 ans, semble comme en apesanteur, dans l'attente du vol inaugural du futur lanceur lourd Ariane 6.

Celui-ci devrait avoir lieu "fin juin, début juillet", a déclaré mardi le président du Centre national d'études spatiales Philippe Baptiste, lors d'un dialogue avec le chef de l'Etat. Il était jusqu'ici annoncé entre mi-juin et fin juillet.

Egalement présent à Kourou, le président d'Arianespace Stéphane Israël a précisé que la date du vol inaugural serait officiellement fixée en mai.

"Je me sens embarqué avec vous depuis le premier jour dans cette aventure", a lancé Emmanuel Macron devant des salariés impliqués dans le développement du nouveau lanceur, prenant acte du calendrier légèrement plus ambitieux.

Le programme Ariane 6, qui doit redonner à l'Europe son autonomie d'accès à l'espace, a pris quatre ans de retard en raison du Covid et de difficultés de mise au point.

Dans l'intervalle, le lanceur lourd Ariane 5 a accompli son dernier vol le 5 juillet 2023, avec au total 117 lancements à son actif depuis 1996.

Le futur du centre de Kourou doit "être redéfini pour en faire un véritable port spatial de l'Europe", martèle l'Elysée en pointant une concurrence exacerbée sur les lanceurs, avec SpaceX d'Elon Musk aux premières loges, et le développement des micro et minilanceurs.

SpaceX a réalisé à elle seule 107 lancements l'an passé, contre trois (deux Ariane 5 et une fusée Vega) pour les Européens.

- Tourner la page -

A Kourou, le chef de l'Etat poursuivait une visite en Guyane, consacrée en grande partie au développement économique du département d'Outre-mer.

Il avait annoncé lundi des mesures pour renouveler la flotte de pêche locale, confrontée à la pêche illégale en provenance du Brésil.

Il s'est aussi dit ouvert à l'installation d'une filière "d'orpaillage légal" dans "certains endroits", avec l'objectif d'occuper certains sites pour "réduire l'activité" illégale.

Il a promis de discuter d'un renforcement de la coopération dans la lutte contre l'orpaillage illégal avec le Brésil où il débute mardi après-midi une visite d'Etat emblématique de près de trois jours.

M. Macron entend bien tourner la page, avec son homologue Luiz Inacio Lula da Silva, des années noires de la présidence d'extrême droite de Jair Bolsonaro.

En pleine crise sur les incendies en Amazonie, Jair Bolsonaro et ses ministres avaient eu des propos très désobligeants, voire insultants, envers le président Macron et son épouse, qui avaient fini d'envenimer la relation.

"Nous sommes dans un moment franco-brésilien", se félicite l'Elysée. "La France est un acteur essentiel, incontournable pour la politique étrangère brésilienne", renchérit la diplomatie brésilienne.

Symbole s'il en est, les deux chefs d'Etat se retrouveront en Amazonie, à Belem, dans le nord du Brésil, pour démontrer que développement économique peut rimer avec protection de l'environnement.

La déforestation dans l'Amazonie brésilienne a diminué de moitié en 2023, un succès pour le président Lula qui avait promis de lutter résolument contre le phénomène.

- Ukraine et accord commercial -

Au total, 5.152 km2 de forêt ont été détruits. La plus grande forêt tropicale du monde joue un rôle vital contre le réchauffement climatique, via l'absorption des émissions de carbone.

En matière de défense, la France et le Brésil coopèrent déjà pour la production de quatre sous-marins à propulsion classique -le troisième sera mis à l'eau mercredi en présence des deux dirigeants- et d'hélicoptères.

Brasilia pourrait aussi faire appel à Paris pour l'aider à développer la propulsion nucléaire sur un cinquième sous-marin. De tels transferts de technologie, très sensibles en matière de souveraineté et de non-prolifération, représenteraient une petite révolution vue de la France.

Mais il y a aussi les sujets qui fâchent, à commencer par l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie), que la France bloque sur fond de crise agricole en Europe.

M. Macron devrait aussi rappeler toute la place que le G20, présidé cette année par le Brésil, doit selon lui continuer à accorder à la guerre en Ukraine.

Lula, qui se pose en champion du "Sud global", martèle pour sa part que les responsabilités sont partagées en Ukraine et refuse de prendre parti contre la Russie.


 

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