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"Victor Hugo vous remercie pour Notre-Dame mais n'oubliez pas les misérables": les gilets jaunes usent de comparaisons après l'incendie

"Victor Hugo vous remercie pour Notre-Dame mais n'oubliez pas les misérables": les gilets jaunes usent de comparaisons après l'incendie
© Images Belga
 
 

Mobilisés depuis plus de cinq mois, les "gilets jaunes" étaient de retour dans la rue samedi pour un acte 23 marqué par de nouvelles tensions à Paris, à l'issue d'une semaine dominée par l'incendie à Notre-Dame.

L'incendie de Notre-Dame était également dans les esprits et divisait les troupes. "Notre-Dame, c'est pas nous", pouvait-on lire sur une pancarte qui voisinait des posters de l'édifice et des affiches "Je suis Notre-Dame".

Les promesses de centaines de millions d'euros pour la reconstruction de la cathédrale laissaient aussi un sentiment partagé. "C'est une bonne chose cet argent pour Notre-Dame mais quand on voit ce qu'on peut débloquer en quelques heures...", résumait Jean François Mougey, retraité de la SNCF venu de Mulhouse. "Victor Hugo vous remercie pour Notre-Dame de Paris mais n'oubliez pas les misérables", proclamait une banderole.

Pour cet acte 23, des défilés étaient également prévus dans plusieurs villes en région. A Bordeaux, traditionnelle place forte du mouvement, une petite foule s'est rassemblée place de la Bourse avant d'entamer un itinéraire canalisé par des forces de police très mobiles bloquant les accès à l'hypercentre, ce qui provoquait quelques face-à-face tendus. "On vient depuis le début, pour les injustices, la pauvreté", dit Loïc, chef d'entreprise manifestant en famille. "Il y a moins de monde que d'habitude (...). Ca va être plus épisodique", dit-il. 


"Qu'ils arrêtent de nous dire qu'il n'y a pas d'argent"

Devant l'afflux vertigineux des dons pour reconstruire Notre-Dame, des voix dénoncent une générosité sélective, alors que les "gilets jaunes" réclament depuis des mois dans la rue une hausse de leur pouvoir d'achat et que l'aide aux plus démunis est en baisse.

De grandes fortunes et des groupes ont mis au pot depuis lundi: la famille Pinault a promis 100 millions d'euros, suivie par le groupe LVMH et la famille Arnault, première fortune de France, qui ont annoncé un don de 200 millions, puis la famille Bettencourt-Meyers et le groupe L'Oréal (200 millions). Total a annoncé 100 millions. "S'ils sont capables de donner des dizaines de millions pour reconstruire Notre-Dame, qu'ils arrêtent de nous dire qu'il n'y a pas d'argent pour satisfaire l'urgence sociale", a insisté le dirigeant syndical.

Ingrid Levavasseur, une des figures des "gilets jaunes", avait souhaité sur BFMTV "qu'on revienne à la réalité" et dénoncé "l'inertie des grands groupes face à la misère sociale alors qu'ils prouvent leur capacité à mobiliser en une seule nuit 'un pognon de dingue' pour Notre-Dame".


 

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