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"Phishing" sur internet: l'auteur présumé d'une énorme escroquerie arrêté

 
 

Un étudiant de 21 ans a été mis en examen et écroué à Nancy, soupçonné d'avoir acheté pour des centaines de milliers d'euros de biens grâce à des numéros de cartes bancaires récupérés sur Internet via la technique du "phishing", a-t-on appris vendredi de source policière.

L'escroc présumé, dont les enquêteurs sont convaincus qu'il n'agissait pas seul, utilisait parfois jusqu'à 70 cartes bancaires différentes par site.

Selon une source proche de l'enquête, le préjudice global est "facilement de plusieurs centaines de milliers d'euros".

Le suspect, un étudiant marocain installé en France depuis deux ans mais dont le visa a expiré il y a trois mois et jusqu'alors inconnu des services de police, a été mis en examen mardi pour escroquerie en bande organisée puis placé en détention provisoire. Il encourt 7 années d'emprisonnement.

Le "phishing" ("hameçonnage") consiste à envoyer massivement des emails à l'entête d'institutions financières, bancaires ou commerciales, dont un lien redirige vers un site "miroir" qui reproduit fidèlement logos et identité visuelle des interlocuteurs présumés.

- Sites miroirs -

Le faux site demande alors à l'internaute d'entrer ses coordonnées bancaires, au prétexte d'une mise à jour, d'un remboursement ou d'une facture impayée quelconque.

Le suspect avait été signalé fin mars à la police judiciaire de Nancy, laquelle avait remarqué qu'il se faisait très régulièrement livrer tout type de colis dans son appartement d'un quartier calme et cossu de la banlieue de Nancy.

L'enquête a permis de découvrir que les nombreux achats qu'il effectuait étaient réglés au moyen de plusieurs dizaines de cartes de bancaires provenant de toute la France, mais également du Royaume-Uni, des Etats-Unis, de Thaïlande ou de Chine.

"Lors de son interpellation, lundi, nous avons découvert dans l'appartement une véritable caverne d'Ali Baba", a expliqué le directeur adjoint du SRPJ de Nancy, Franck Dannerolle.

"Nous avons retrouvé pour 20.000 euros de marchandises: des smartphones dernière génération, des vêtements de sport, des montres", a-t-il détaillé, en soulignant "qu'une autre partie des biens ont déjà été revendus".

Le réseau de pirates avait notamment créé de faux emails et "sites miroirs" au nom d'Apple pour récupérer les cartes bancaires.

"Ils étaient propres, bien faits, il y avait une maîtrise", a souligné l'un des enquêteurs, Hervé Bartolozzi, qui dirige la division économique et financière du SRPJ de Nancy.

En cas de doute sur la provenance d'un mail litigieux, a fortiori lorsque le message demande à l'utilisateur d'entrer ses coordonnées bancaires, les autorités conseillent d'appeler la plate-forme mise en place par le ministère de l'Intérieur, Info escroqueries, au 0 811 02 02 17.


 

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