"Peu réaliste" pour Marine Le Pen, "pro-européen" pour Macron: quels sont les programmes économiques des deux candidats à la présidentielle?

Ce lundi matin dans sa chronique économique sur BEL RTL, Bruno Wattenbergh est évidemment revenu sur le premier tour des présidentielle qui a eu lieu dimanche en France. Il a résumé le programme économique des deux candidats du second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.


Comment résumer le programme économique des deux candidats du second tour des élections présidentielles françaises ? En commençant par Marine Le Pen … 

Et bien si le programme économique de son père pouvait être considéré comme de droite avec un minimum d’état à tous points de vue, celui de Marine Le Pen est souverainiste, protectionniste, avec un état fort et interventionniste. Et une série de propositions que l’on peut qualifier de sociales, sur la taxation des bas revenus ou l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Sur le volet purement économique, Marine Le Pen propose la réindustrialisation du pays, sans vraiment proposition concrète. On peut qualifier son projet de pro-PME par contre.

Et puis, il y a sa proposition de referendum sur la sortie de l’Euro. 25 prix Nobel d'économie, dont 4 que Marine Le Pen aime à citer, ont publié la semaine passée une tribune rappelant que les politiques isolationnistes ou protectionnistes et les dévaluations compétitives sont de dangereux moyens qui entraînent représailles et des guerres commerciales.

Bref un programme peu réaliste, vague aussi, qui n’a cependant pas inquiété tous les français. Un programme également dangereux pour la cohésion du projet européen, ce qui nous concerne également nous aussi en Belgique.


Et puis il y a l’autre candidat … Emmanuel Macron.

D’abord, à l’opposé de Marine Le Pen, il est clairement pro-européen, proposant notamment la création d’un budget européen. Ensuite, son programme est un mélange d’un côté de relance économique par la compétitivité et l’investissement, par la formation et de l’autre de mesures pouvant être qualifiées de sociales.

Emmanuel Macron veut par exemple protéger les retraites, étendre le chômage, mais augmenter les contrôles pour garantir que les chômeurs cherchent de l’emploi. Son objectif est également de simplifier le mille-feuille social français via la transformation de dix minima sociaux en une seule allocation payée plus rapidement. Emmanuel Macron ne touchera par contre pas à la TVA ni au SMIC.

Enfin, il ne passe pas à côté de coupes, notamment dans la fonction publique où il envisage de couper plus de 2% des effectifs.


Comment qualifier son programme ?

Un mélange de flexi-sécurité à la scandinave, de relance par l’offre en libérant les entreprises, en relançant l’investissement public, un souci de restaurer une forme d’égalité des chances, via aussi des investissements dans la formation et l’éducation. Et une forme de rigueur budgétaire qu’on ne peut pas vraiment qualifier d’austérité.

On peut par contre lui reprocher un certain flou dans son programme.