En ce moment
 
 

"Le temps que je réalise, la voiture était déjà encastrée dans la mienne": Nadia a perdu ses 2 filles, percutées par un chauffard en France

"Le temps que je réalise, la voiture était déjà encastrée dans la mienne": Nadia a perdu ses 2 filles, percutées par un chauffard en France
© Photo Facebook "Lila & Adelaïde"
 
 

Les faits se sont déroulés en avril 2018. Nadia a perdu ses deux filles dans un violent accident de voiture. Plus d'un an après le drame, cette mère de famille tente d'obtenir justice. Le procès du chauffard qui a tué ses deux enfants s'ouvre jeudi. Elle espère désormais sauver des vies en empêchant ce conducteur de pouvoir reprendre le volant. Le combat d'une femme courageuse expliqué dans les colonnes du Parisien.

Nous sommes le 3 avril 2018. Nadia Karmel circule à bord de son monospace entre Laon et Reims en France. Il est environ 19 heures, de grosses pluies s'abattent et compliquent la visibilité sur la route. A l'arrière de la voiture, se trouvent les trois enfants de Nadia: Lila (3 ans), Adelaïde (2 ans) et Isaac (un mois).

Toute la famille est sur la route pour regagner le domicile. Soudainement, Nadia aperçoit une Maserati. La voiture roule à très vive allure. En une fraction de seconde, le drame survient. La Maserati perd le contrôle, se déporte sur la gauche et percute la voiture de Nadia. "Le temps que je réalise, la voiture était déjà encastrée dans la mienne", confie Nadia au Parisien.

Tout se passe très vite. La mère de famille entend les cris de son fils. Ses filles, elles, ne disent rien. Pas un bruit, pas un pleur. Les secours sont rapidement dépêchés sur place. Mais il est déjà trop tard. Lila décède sur le coup, Adelaïde décédera le lendemain. Le petit garçon, Isaac, est pris en charge. Âgé d'un mois seulement, le nourrisson souffre d'un traumatisme crânien. Après des mois de soin, Isaac s'en sort. "La chance qu'il a eue, c'est qu'il n'avait qu'un mois. À cet âge, le cerveau est plastique", explique Nadia au quotidien.



"Les petits manteaux, les jouets éparpillés et les pyjamas"

Quand la mère de famille apprend que ses filles sont parties, elle ne réalise pas vraiment. "Vous retrouvez les courses sur la table, telles qu'elles avaient été laissées juste avant l'accident. Les petits manteaux, les jouets éparpillés et les pyjamas", décrit-elle. Les éclats de rire et les pleurs de ses deux filles ont laissé place à un "silence cauchemardesque". Désorientée, la mère de famille tente d'en finir. Après avoir avalé une grande quantité de médicaments, elle se réveille dans une chambre d'hôpital, "la bouche charbonneuse". 

Face à ce drame, Nadia aurait pu sombrer. Mais la jeune femme a décidé de se battre. Pour son fils, avant tout. Le garçonnet est un miraculé. Un an après l'accident, il souffre de séquelles neurologiques et est sujet aux crises d'épilepsie. Aujourd'hui, c'est devant la justice que Nadia a décidé de mener son combat. Car l'homme qui a percuté son véhicule était un récidiviste. Avant l'accident, il avait déjà fait l'objet de deux suspensions de permis pour excès de vitesse, dont un supérieur à 50 km/h, indique le Parisien. Il est impossible de savoir la vitesse à laquelle circulait la voiture ce jour-là. "Elle serait comprise entre près de 100 et 145 km/h, alors que les conditions météo imposaient de rester sous la barre des 80 km/h", écrit le quotidien

Après l'accident, le conducteur a été placé sous contrôle judiciaire, interdit de conduire tout véhicule motorisé. Il a depuis, été autorisé à conduire des voitures sans permis. Ce jeudi, il sera jugé pour double homicide involontaire et blessures involontaires devant le tribunal correctionnel de Laon. Il risque sept ans de prison et un retrait de permis de 5 ans. Désormais, c'est la question de l'indemnisation qui va devoir être tranchée. "J'ai découvert que la vie de mes filles valait une trentaine de milliers d'euros. C'est moins que le prix d'une Maserati", souffle la jeune femme dans le Parisien. 


 

Vos commentaires