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Voici 5 enseignements à retenir des élections européennes

Voici 5 enseignements à retenir des élections européennes
 
 

Victoires de formations populistes, poussée des Verts ou participation en hausse: les électeurs européens se sont mobilisés dimanche pour dessiner un Parlement largement renouvelé, qui relègue les partis au pouvoir au second plan.

1. Eurosceptiques, conservateurs et populistes en hausse

Les forces populistes et eurosceptiques, jusque-là éclatées, marquent des points dans la plupart des pays et pourraient prétendre cette fois à former une véritable coalition dans le nouvel hémicycle. En France, le Rassemblement national (RN, ex-FN) arrive en tête avec un score qui serait compris entre 23% et 24,2% des voix - relativement stable par rapport à 2014 (24,9%) - mais devance la liste de la majorité présidentielle (autour de 22%); en Allemagne, la coalition d'Angela Merkel au pouvoir reste en tête, mais l'AFD d'extrême droite atteint son objectif avec 10,5% (7,1% en 2014). En Hongrie, le parti souverainiste Fidesz du Hongrois Viktor Orban arriverait largement en tête, crédité d'une victoire écrasante avec 56% des suffrages, devançant de plus de 45 points l'opposition de centre-gauche et d'extrême droite, selon les estimations. En Italie, où les bureaux ferment à 23H00 (21H00), les sondages des derniers jours donnaient également la Ligue du Nord de Matteo Salvini au-dessus des 35% d'intentions de vote. En Belgique, le Vlaams Belang était crédité d'une forte poussée aux élections législatives et régionales, qui devrait aussi se traduire dans le scrutin européen. Dans les pays du Nord de l'Europe, le parti des Vrais Finlandais progresse mais pas autant que les sondages l'anticipaient. En Suède, le parti des Démocrates de Suède devrait enregistrer une forte hausse, passant de 9,67% en 2014 à 16,9% ce dimanche. Des responsables à Bruxelles redoutaient qu'ils puissent gagner jusqu'à 200 des 751 sièges, emmenés par Salvini et Marine Le Pen dont le candidat, Jordan Bardella, a aussitôt appelé à la "constitution d'un groupe puissant" au Parlement européen.

2. Poussée verte

Les Verts allemands ont quasiment doublé leur score à 20,5-22% (contre 10,7% en 2014). Une poussée également nette en France où la liste Europe-Ecologie Les Verts devient la troisième force du pays, rassemblant de 12 à 13% des voix contre 8,9% en 2014, devant la droite classique des Républicains (autour de 8%). Une poussée verte était aussi attendue en Belgique, essentiellement au sud du pays. La mobilisation autour de la Suédoise de 16 ans Greta Thunberg, qui a rassemblé des centaines de milliers de jeunes Européens dans les rues ces derniers mois, a visiblement payé - et ce bien que les lycéens, très présents dans les manifestations, soient généralement trop jeunes pour voter. En Finlande, les Verts sont la formation qui a le plus progressé avec près de 15% des voix.

3. Participation en forte hausse

Déjouant les pronostics, les électeurs européens se sont massivement rendus aux urnes: la participation atteindrait 51% dans 27 pays de l'Union selon les chiffres communiqués par le Parlement. En Allemagne, elle a bondi de 11 points par rapport à 2014 à 59% et, en France, avec un taux compris entre 51 et 54% selon les instituts de sondage, elle a dépassé de sept à dix points celle du dernier scrutin de 2014 - soit le taux le plus élevé depuis 1994. Plusieurs autres pays étaient sur la même ligne: autour de 35% en Espagne contre 24 % en 2014; 15% en Pologne contre un peu plus de 7%; ou encore 17% en Hongrie contre 11,5% au dernier scrutin européen. La participation, en baisse régulière au fil des consultations, était tombée à 42% lors de la dernière consultation en 2014.

4. Qui choisira le patron ?

Certains chefs d'Etat et de gouvernement des 28 renâclent à l'idée de céder au Parlement le choix du patron de la Commission européenne, qui leur revient jusqu'à présent. Si le bloc de centre-droit PPE devait émerger avec un nombre important de voix, il renforcerait la position de son candidat, le conservateur bavarois Manfred Weber. Mais un résultat moins clair donnerait des gages à ceux qui, comme MM. Macron ou Rutte, s'opposent à la nomination du "Spitzenkandidat" -- la désignation naturelle du chef du groupe arrivé en tête.

5. Le dernier souffle des Britanniques ?

Les Britanniques qui devraient quitter l'UE au plus tard le 31 octobre ont voté les premiers, jeudi, pour ce qui devrait être leur dernier scrutin européen; ils ont logiquement porté en tête le parti du Brexit du sulfureux Nigel Farage, partisan d'une rupture sans concession avec Bruxelles. Le pays devait quitter le giron de l'UE le 29 mars mais, faute d'avoir obtenu le soutien des députés, Theresa May - qui a annoncé vendredi sa démission au 7 juin - avait dû reporter la date du divorce initalement prévue au 31 mars et organiser en catastrophe les élections européennes. En réaction, les voisins irlandais du Royaume Uni ont massivement opté pour la liste pro-Europe.


 

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