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Coronavirus en Allemagne: les députés allemand devraient voter POUR la ligne dure de Merkel

Coronavirus en Allemagne: les députés allemand devraient voter POUR la ligne dure de Merkel
La chancelière allemande Angela Merkel prend la parole devant le Bundestag, le 16 avril 2021 à BerlinTobias SCHWARZ
 
CORONAVIRUS
 

Les députés allemands votent mercredi une loi qui renforce les pouvoirs d'Angela Merkel pour durcir la lutte contre la troisième vague de la pandémie, y compris en imposant des couvre-feux nocturnes très controversés dans le pays. Le Bundestag devrait adopter cette réforme de la loi sur la protection contre les infections, défendue par la coalition entre les conservateurs et les sociaux-démocrates, qui disposent d'une majorité à la chambre basse du parlement.

Pour entrer en vigueur, elle devra encore passer devant le Bundesrat, probablement jeudi.

Son objectif: augmenter les compétences du pouvoir central dans les domaines sanitaire et éducatif, normalement prérogatives des régions.

Pour le gouvernement, il est primordial de prendre le contrôle sur la gestion de la pandémie. Celle-ci a fait plus de 80.000 morts dans le pays depuis un an et la troisième vague d'infections n'a pas encore atteint son pic.

Il s'agit d'imposer un verrouillage sévère de la vie publique, prévu dans un premier temps jusqu'au 30 juin, dès que le taux d'incidence, qui mesure les infections sur une semaine, est supérieur à 100 pendant trois jours.

Le déclenchement automatique de ce "frein d'urgence" doit mettre un terme aux tensions avec les régions, qui jusqu'ici ont aménagé voire ignoré des mesures strictes pourtant décidées avec leur aval.

"Le virus ne pardonne aucune demi-mesure, elles ne font qu'empirer les choses", a mis en garde la chancelière en défendant son projet devant les députés mercredi dernier.

Ici en Allemagne de l'est, (le sujet) est très sensible

La démarche n'a rien d'évident dans une Allemagne très attachée à son système fédéraliste instauré à l'initiative des Alliés après la fin du régime autoritaire nazi, très centralisé. La mise en place de couvre-feux au niveau national réveille en particulier de mauvais souvenirs dans l'ex-RDA communiste. Le ministre de l'Intérieur social-démocrate de Thüringe Georg Maier s'est ainsi opposé "avec véhémence" à ce que son contrôle soit confié à la police. "Ici en Allemagne de l'est, (le sujet) est très sensible", a-t-il déclaré.

La population paraît divisée sur le sujet.

Si une large majorité est favorable à un net durcissement des mesures, notamment les réductions de contacts privés, fermetures de magasins non essentiels et recours accru au télétravail, seuls 51% approuvent un couvre-feu national, selon un récent sondage de la télévision publique ZDF.

Les Libéraux du FDP le rejettent farouchement, car il est selon eux "contraire à la constitution". Son chef Christian Lindner a de nouveau menacé mardi d'un recours auprès de la Cour suprême allemande.

Sans être ouvertement opposés, les Verts mettent en doute son efficacité, tandis que l'extrême droite et la gauche radicale die Linke sont contre.

Face aux critiques, le gouvernement a assoupli son projet initial d'une interdiction de sortie entre 21h et 5h. Il propose désormais un couvre-feu "souple" entre 22h00 et minuit, autorisant à se promener ou faire son jogging, puis "dur" entre minuit et 5h00 sauf pour se rendre à son travail, selon un projet modifié consulté par l'AFP.

Le gouvernement a aussi abaissé à 165 le taux d'incidence entraînant la fin des cours en présentiel dans les écoles, également sous la compétence des régions, au lieu d'un niveau de 200 qui a été jugé trop élevé.

Mais pas question d'abandonner l'idée d'un couvre-feu fédéral, qui se veut "un signal de la situation dramatique en Allemagne, et du fait que nous la prenons au sérieux", a expliqué ce week-end le ministre de l'Economie conservateur Peter Altmaier.

La diversité des règles d'une région à l'autre, certaines ayant misé sur des assouplissements combinés à l'usage massif de tests, a nourri une confusion et une frustration grandissante au sein de la population.

"La troisième vague tient fermement le pays sous son emprise", avait prévenu Angela Merkel, jugeant inconcevable d'ignorer plus longtemps "les appels à l'aide" des hôpitaux face à l'afflux de malades du Covid-19 en soins intensifs.

Mardi, le taux d'incidence a de nouveau augmenté, s'élevant à 162,4 en moyenne, avec un nombre quotidien de nouvelles infections qui a considérablement varié ces derniers jours, entre 10.000 et près de 30.000.


 

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