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Victime d'un professeur pédophile, il lui demande des comptes des années plus tard et filme les réponses du violeur en caméra cachée

Victime d'un professeur pédophile, il lui demande des comptes des années plus tard et filme les réponses du violeur en caméra cachée
 
 

Un homme, autrefois victime d'un professeur pédophile, est allé rencontrer son bourreau. Il lui a demandé des comptes, cherchant à savoir pourquoi cet homme lui a fait subir "des centaines de viols", de ses 8 à ses 14 ans. "Je ne sais pas, c'était comme si j'étais aussi un enfant", répond maladroitement le violeur, vraisemblablement inconscient de sa lourde responsabilité criminelle.

"Désolé, gamin". Voilà ce que le professeur pédophile d'une soixantaine d'années a dit à sa victime venue le voir des années après les faits. "Je ne sais pas pourquoi j'ai fait cela, c'était comme un jeu entre deux enfants", ajoute-il. A l'époque, la victime était un jeune écolier de l'école mariste (catholique) de Les Corts, un quartier de Barcelone. Ce professeur a abusé de lui de ses 8 à ses 14 ans. Selon la victime, les viols ont été très nombreux: "Il y a eu des centaines de viols", dit-il. 

La victime, aujourd'hui adulte, a filmé la scène en caméra cachée et a ensuite diffusé la vidéo sur le site en ligne du quotidien El Periodico de Catalogne, qui a révélé toute l'affaire: un des plus grands scandales de pédophilie ayant touché l'Espagne récemment.


Un dialogue confrontant 

La vidéo étant en espagnol, voici la traduction des propos tenus entre le violeur (AF) et sa victime (J). Une vidéo tournée le 3 mars 2016, en Catalogne.

J. : "J'ai besoin de savoir pourquoi vous m'avez fait subir cela."

A. F. : "Je ne sais pas… Une raison? Je ne sais pas. Ecoute, ne me demande pas pourquoi. Je suis désolé. (…) Je n'en connais pas la raison, ni le motif."

J. : "Qu'avez-vous remarqué à l'époque? Moi, je n'étais qu'un enfant. Juste un enfant."

A. F. : "Je n'avais aucune… Je ne sais pas… Pour moi, c'était comme un jeu entre enfants."

J. : "Pourquoi moi?"

A. F. : "Je trouvais que tu étais un enfant ouvert, qui collaborait pour tout, alors j'ai saisi cette opportunité."

J. : "C'est ma faute?"

A. F. : "Non, c'était comme si j'étais aussi un gamin aussi. C'était comme un jeu entre enfants. Quelque chose qu'on peut faire entre deux enfants."

J. : "Y a-t-il eu d'autres victimes ?

A. F. : "Non. (Cinq anciens élèves accusent A. F. d'avoir abusé d'eux. Trois d'entre eux l'ont signalé à la police, ndlr). (...) Il y a une série de choses que j'ai faites que je ne m'explique pas. Je te le dis sincèrement."

J. : "Mais qu'avez-vous remarqué quand vous vous masturbiez sur moi?"

AF: "Je te l'ai dit. C'était comme une chose entre enfants. Comme si j'étais aussi un enfant. Je te demande pardon. Je te le dis avec sincérité. Je ne le dis pas juste pour le dire. C'était comme une pulsion. Je te demande pardon."

J. : "Mais cela s'est produit des centaines de fois. Des centaines de fois. Durant six ans."

AF: (…)

J. : "Que ressentiez-vous quand vous me remplissiez de sperme?

A. F : "Non, rien. Je ne sais pas. Je ne sais pas ... C'était comme si nous étions des enfants."

J. : "Ouais, mais un enfant, on ne…"

AF: "D'enfant à enfant"

L'article dénonçant le scandale de pédophilie a encouragé les victimes à se signaler

Les aveux de l'enseignant précédaient sa comparution devant une juge enquêtant sur les plaintes déposées par cinq familles. L'article a déclenché 29 plaintes visant six enseignants de trois écoles gérées par la congrégation début mars. Au moins deux sont des religieux, selon El Periodico.


L'archevêque de Barcelone a demandé pardon

L'affaire a amené l'archevêque de Barcelone, Juan José Omella, à demander pardon. La congrégation, elle, assure n'avoir rien su de ces soupçons auparavant et avoir suivi le protocole en mettant à pied le sous-directeur mis en cause.

Peu de scandales de cette nature ont été révélés jusqu'à présent en Espagne.


La prescription des faits empêche les auteurs d'être poursuivis

En 2014, un ancien enfant de choeur a également dénoncé des sévices, à Grenade (Andalousie, sud), une affaire suivie personnellement par le pape François, qui veut imposer la "tolérance zéro" dans ces affaires. Une douzaine de personnes avaient été mises en cause, mais pour des raisons de prescription, seul un suspect pourra être poursuivi.



 

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