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Sa majorité ne tenait qu'à une voix: Boris Johnson perd sa majorité absolue au Parlement après la défection d'un député

Sa majorité ne tenait qu'à une voix: Boris Johnson perd sa majorité absolue au Parlement après la défection d'un député
© Image Belga
 
 

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a perdu mardi la majorité absolue au Parlement à cause de la défection d'un député conservateur opposé à sa stratégie sur le Brexit, avant un vote crucial qui pourrait déboucher sur la convocation d'élections législatives.

Les députés de l'opposition et des élus conservateurs rebelles hostiles à un "no deal" le 31 octobre veulent tenter d'obtenir le vote au Parlement d'une loi empêchant le chef du gouvernement de faire sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord, plus de trois ans après le référendum britannique en faveur d'un divorce avec l'UE.

"Nous avons promis au peuple que nous mettrions en oeuvre le Brexit. Nous avons promis de respecter le résultat du référendum et nous devons le faire maintenant. Ca suffit !", a lancé le Premier ministre aux députés, rassemblés pour la rentrée parlementaire dans une ambiance électrique.

"Tout le monde dans ce gouvernement veut un accord, mais c'est cette Chambre des communes qui a rejeté trois fois l'accord de sortie (conclu entre l'ex-cheffe du gouvernement Theresa May et Bruxelles) et il ne peut tout simplement pas être ressuscité", a-t-il insisté, au milieu d'un brouhaha.

Boris Johnson est déterminé à ce que le Royaume-Uni sorte de l'UE le 31 octobre, accord ou pas avec Bruxelles.


"Un gouvernement sans mandat, sans morale et à partir d'aujourd'hui sans majorité".

Tandis que le chef du gouvernement s'adressait aux députés, un élu de son parti, Phillip Lee, a quitté les rangs conservateurs et a carrément traversé la Chambre pour aller rejoindre les bancs des Libéraux démocrates, une formation europhile de l'opposition. Sa défection, spectaculaire, a fait perdre au gouvernement sa majorité absolue, mais cela n'entraîne pas automatiquement la chute du gouvernement.

"Le gouvernement conservateur poursuit de manière agressive un Brexit (aux conséquences) dommageables", a expliqué M. Lee. Selon l'ONU, un "no deal" ferait perdre aux Britanniques 14,6 milliards d'euros d'exportations vers l'UE.

De son côté, Jeremy Corbyn, le chef du Labour, la principale formation d'opposition, a fustigé "un gouvernement sans mandat, sans morale et à partir d'aujourd'hui sans majorité".

Une quinzaine de députés conservateurs rebelles s'apprêtent à soutenir l'opposition pour empêcher un départ brutal de l'UE.

S'ils remportent un premier vote mardi soir, prévu vers 21H00 heure locale (20H00 GMT), ils pourront présenter mercredi un texte de loi destiné à contraindre le Premier ministre à demander un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020, au cas où aucun compromis ne serait trouvé avec Bruxelles d'ici au 19 octobre et où le Parlement n'aurait pas approuvé une sortie sans accord.

Mais Boris Johnson a prévenu qu'il n'accepterait "sous aucune circonstance" de demander à Bruxelles un nouveau report. Et si les opposants à un "no deal" l'emportent au Parlement, le chef du gouvernement présentera dans la foulée une motion pour organiser des élections législatives le 14 octobre.

Cette motion, qui sera soumise au vote des députés mercredi, devra recueillir les deux tiers des voix.


Des défis importants

Haussant la voix pour couvrir le tumulte émanant des bancs de l'opposition, Boris Johnson a défendu sa stratégie sur le Brexit depuis sa prise de fonction le 24 juillet.

"Il est tout simplement faux de dire que nous ne faisons aucun progrès" dans les discussions avec l'UE, a-t-il décrété. "Il y a beaucoup à faire dans les prochains jours, mais les choses sont en train de bouger".

Il a notamment annoncé qu'il rendrait visite lundi au Premier ministre irlandais Leo Varadkar, inquiet d'un retour à une frontière physique en Irlande en cas de Brexit sans accord.

"Passer à un nouvel ensemble de procédures douanières, s'adapter à de nouveaux contrôles aux frontières et gérer de nouveaux tarifs constituent des défis importants", a reconnu Michael Gove, bras droit de Boris Johnson chargé des préparatifs d'un "no deal". "Mais les risques peuvent être atténués et nous seront prêts", a-t-il promis.

Mais pour les anti-"no deal", qui soupçonnent Boris Johnson de vouloir un Brexit sans accord, ce plaidoyer ne suffit pas. L'ancien ministre des Finances Philip Hammond a mis au défi le Premier ministre de publier immédiatement les "propositions" de son gouvernement pour renégocier un accord avec Bruxelles.

Boris Johnson a menacé d'exclusion du parti les Tories qui voteraient avec l'opposition.

Près du Parlement de Westminster, une foule de manifestants anti-Brexit agitait des drapeaux bleus de l'UE alors que des "Brexiteers" arboraient des pancartes proclamant "On a voté pour partir".


 

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