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Les frères El Bakraoui, Kouachi, Abdeslam: quand la fratrie devient la cellule clandestine de prédilection pour le djihad violent

Les frères El Bakraoui, Kouachi, Abdeslam: quand la fratrie devient la cellule clandestine de prédilection pour le djihad violent
 
 

Les attentats terroristes commis à Bruxelles, à Paris et à Boston, notamment, révèlent le djihadisme des fratries. Dans tous les cas, la préparation et la commission des actes meurtriers ont bénéficié de l'intimité de cellules fraternelles.

Les frères Kouachi contre Charlie Hebdo, les frères Abdeslam à Paris, les frères El Bakraoui à l'aéroport de Bruxelles et à la station Maelbeek: les derniers attentats perpétrés en Occident dévoilent l'implication des membres d'une même famille dans le djihadisme violent. Abdelhamid Abaaoud, djihadiste notoire tué lors de l'assaut à Saint-Denis à Paris, avait d'ailleurs recruté son petit frère de 13 ans au sein de l'organisation terroriste Etat islamique. Aussi, les frères d'origine tchétchène, Djokhar et Tamerlan Tsarnaïev, ont préparé et commis le double attentat du marathon de Boston en 2013.


Un tiers des combattants occidentaux ont un lien familial avec le djihad

En novembre 2015, un rapport américain réalisé par le Think Tank "New America" (un laboratoire d'idées regroupant des experts indépendants, ndlr), décrivait les nouvelles caractéristiques des djihadistes occidentaux: "Un tiers des combattants occidentaux ont un lien familial avec le djihad, que ce soit via des membres de la famille qui luttent actuellement en Syrie ou en Irak, via le mariage, ou via un autre lien avec des djihadistes impliqués dans des conflits et attaques terroristes antérieurs", explique le rapport.


Le lien de parenté et d'amitié joue "bien plus que la religion ou le quartier"

"Le recrutement se fait essentiellement par les pairs", explique Rik Coolsaet, interviewé par le quotidien britannique The Guardian. Le professeur à l'université de Gand, spécialiste en politique internationale, terrorisme et politiques de sécurité, poursuit: "Le lien de parenté et d'amitié joue vraiment beaucoup plus que la religion ou le quartier. Il y a un phénomène de groupe qui est très fort".


La fratrie: la cellule clandestine de prédilection pour le djihad violent

Lorsqu'il s'agit de préparer et de commettre des actes criminels, la fratrie est, à bien des égards, extrêmement efficace. Une cellule intime et discrète, où règne confiance absolue et dont sont exclus, en général, les risques de trahison.

De plus, comme l'explique Patrick Amoyel, président de l'association Entr'autres, une organisation française spécialisée dans les questions liées à la radicalisation et aux départs pour le djihad violent, être accompagné de son frère dans la commission d'un acte criminel peut créer une "émulation positive". La présence d'un frère encourage l'autre à commettre les actes criminels et vice-et-versa. "On est sûr que son frère va suivre, explique le président de l'association à nos confrères de France TV Info. C'est à celui qui sera le plus beau, le plus fort, le plus efficace, le plus courageux". 

L'association Entr'Autres ajoute qu'une série d'autres éléments jouent. Ainsi, n'oublions pas que les djihadistes les plus convaincus croient au paradis et aux prétendues récompenses dont ils pensent bénéficier une fois morts. Non seulement ils ne craindraient plus la mort en tant que telle, mais en plus, ensemble, ils se sentiraient plus "puissants".


Selon France TV Info, ces jeunes seraient en opposition avec leurs parents

Selon plusieurs experts, interviewés par nos confrères de France TV Info, l'opposition aux parents joue également un rôle. Ainsi, dans leur processus de radicalisation, les fratries se confronteraient souvent à l'autorité parentale. Une opposition qui peut aller jusqu'au rejet total. "Dans leur esprit, ils viennent réparer la faute des générations précédentes, la défaillance des parents vis-à-vis de l'Islam, des traditions", estime Patrick Amoyel, cité par le site de France TV Info. Pour le président de l'association, également psychanalyste, les frères séduits par le djihad violent tenteraient de "corriger les conséquences de l'assimilation, de la perte de transmission symbolique".

@Justine_Sow



 

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