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Bonne nouvelle pour le portefeuille: les 27 pays européens sont d'accord pour plafonner le prix du gaz

 
 

Les 27 États membres de l'Union européenne (UE) se sont accordés ce vendredi sur des pistes de solutions urgentes à la flambée des prix de l'énergie. "Quatre domaines principaux dans lesquels les 27 attendent de la Commission des propositions législatives dans les prochains jours, avec l'espoir de conclure avant la fin du mois", a résumé le ministre tchèque Jozef Sikela dans l'après-midi.

Un élément est brandi comme une victoire par la ministre belge Tinne Van der Straeten: les 27 demandent un plafonnement des prix du gaz à la Commission. La mesure était soutenue par la Belgique et l'Italie. "Aujourd'hui, il y a un accord entre ministres pour faire baisser la facture via ce plafonnement sur le gaz. La Commission européenne va venir avec une proposition qui peut fonctionner dans les semaines (à venir). Ceci va donner de l'oxygène à nos ménages et à nos industries", a confié à notre micro Tinne Van der Straeten (Groen, écolos flamands).

Comme le gaz russe ne représente plus que 9% des importations européennes (contre 40% avant la guerre), plusieurs États dont l'Italie préconisaient un plafonnement complet des prix du gaz acheté par l'UE, y compris le gaz naturel liquéfié (GNL). "Quinze pays se sont clairement prononcés en faveur (...), une solide majorité", s'est félicité le ministre italien Roberto Cingolani.

On va enlever cette hausse énorme qui n'est plus en lien avec le coût réel du gaz

La mesure vise tous les types de gaz, pas seulement le gaz russe. "Les marchés sont devenus fous, il faut intervenir pour calmer les marchés", a réagi la ministre belge. "On va enlever cette hausse énorme qui n'est plus en lien avec le coût réel du gaz pour calmer les marchés".

Le but: appliquer la mesure dans les semaines à venir

D'après notre ministre de l'Énergie, l'objectif est d'aboutir à une mesure concrète dans les semaines à venir. Maintenant que les 27 pays membres se sont mis d'accord, c'est à la Commission de préparer une mesure applicable. "C'était très clair et partagé par quasi tous les ministres de l'Énergie qu'il faut intervenir au niveau de la facture avant que l'hiver commence. Ça veut dire qu'il n'y a que quelques semaines qui nous restent pour baisser la facture. On est dans un rythme très très accéléré. C'est à juste titre car les factures élevées sont dans les boites aux lettres quasi tous les jours. Nous on travaille pour baisser ces factures", nous a-t-elle confié. "On se revoit entre ministres de l'Énergie avant la fin de septembre pour écouter la proposition de la Commission. S'il y a accord, ça peut être implémenté en une dizaine de jours".

Ne pas mettre en danger l'approvisionnement

"Rien n'est exclu (...) mais il faut veiller à ne saper la sécurité de nos approvisionnements" pendant l'hiver, a réagi Kadri Simson, commissaire européenne à l'Énergie.  rappelant que l'UE devait rester suffisamment attractive dans un marché mondial très disputé, où l'offre est tendue et où les navires de GNL peuvent aisément trouver d'autres destinations.

"Sous l'appellation 'plafonnement du prix du gaz', on peut mettre beaucoup de choses", a insisté la ministre française Agnès Pannier-Runacher, "qu'il s'agisse du GNL, du gaz acheminé par gazoduc depuis la Norvège et l'Algérie", ou encore du plafond imposé par l'Espagne au prix du gaz payé par les centrales thermiques. "Il y a beaucoup de propositions très différentes, c'est beaucoup trop tôt pour dire que ferons ceci ou cela", a abondé vendredi à Berlin le chancelier allemand Olaf Scholz.

Redistribuer les "superprofits"

Autre sujet coeur des débats: les dysfonctionnements du marché européen de l'électricité, où le prix de gros est indexé sur le prix de revient de la dernière centrale mobilisée pour répondre à la demande - souvent une centrale au gaz.

La Commission propose de plafonner les revenus des opérateurs du nucléaire et d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydroélectrique) qui vendent leur électricité à un prix très au-dessus de leurs coûts de production. Les États pourraient prélever la différence entre ce plafond et le prix du marché pour redistribuer ces "superprofits" aux ménages et entreprises vulnérables.

Malgré des mix énergétiques très différents d'un pays à l'autre, la mesure suscite un large consensus. Berlin et Paris, sous pression politique pour taxer les "superprofits", réclamaient un tel "mécanisme de contribution".

Parallèlement, la Commission veut réclamer "une contribution temporaire de solidarité" aux producteurs et distributeurs de gaz, charbon et pétrole, favorisés par l'envolée des cours.

Se coordonner pour réduire la demande et améliorer la liquidité

Les ministres ont finalement demandé à la Commission de présenter des mesures "pour coordonner des réductions de la demande d'électricité" à travers l'UE et pour "aider à résoudre les problèmes de liquidités" sur les marchés de l'énergie, selon les explications du ministre tchèque.


 

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