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La maison de Margarita, Belgo-Grecque vivant à Eubée, s'est retrouvée encerclée par les flammes: "L'air devenait irrespirable" (vidéo)

 
 

Les incendies font toujours rage sur l'île d'Eubée en Grèce. Des villages entiers ont été détruits. Nos envoyés spéciaux Loic Parmentier et Thomas Decupere se sont rendus sur place. Ils ont rencontré une famille belgo-grecque qui a dû évacuer l'île d'urgence durant la nuit.

Jeudi, la maison familiale de Margarita Schools, une Belgo-Grecque vivant à Eubée, s'est retrouvée entourée par les flammes. Voyant l'incendie s'approcher, elle a choisi de fuir avec ses parents, sa sœur et trois enfants. "On a pris la pile de vêtements qui était dans l'armoire, on a tout mis dans une valise et on est partis, décrit Margarita. On est allés se réfugier dans la ville qui est à 50 km pour être en sécurité car on a trois enfants et on avait vraiment peur. L'air devenait irrespirable".

"Je peux dire que c'est la première fois de ma vie que j'ai eu si peur. On a eu peur car le feu s'approchait dangereusement de la maison", renchérit son père, François.

Par chance, la maison familiale a été épargnée par les flammes, après 4 jours d'incendie. Les riverains avaient pris soin de labourer la terre autour du domaine afin de stopper la progression des flammes. 

flammes

La famille de Margarita a dû évacuer dans la nuit, comme 3.000 autres personnes qui risquaient leur vie sur l'île d'Eubée. Si le petit village dans lequel Margarita vit a été sauvé, c'est grâce à la volonté de ses habitants, qui se sentent délaissés par les autorités. Le voisin Georgios en témoigne: "Je suis venu avec mon père et nous avons éteint les flammes avec nos mains, décrit-il. Il y a eu un hélicoptère pendant une heure, puis il est parti. Quelques pompiers sont aussi venus, je les ai supplié de sauver la maison de mon voisin, mais ils ne l'ont pas fait".

Margarita et son père ne dormiront pas encore chez eux: l'odeur de brûlé est bien trop présente. 

Des aides pour l'île d'Eubée notammant

Alors que les habitants se disent abandonnés, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé débloquer une enveloppe de 500 millions d'euros pour des aides d'urgence et la reconstruction dans les régions frappées par les incendies d'une ampleur sans précédent. Le dirigeant conservateur a dévoilé sur une batterie de mesures pour les victimes ainsi que des plans pour la reconstruction dans l'île d'Eubée, à 200 km d'Athènes et dont la partie nord était toujours la proie des flammes mardi.

Les mesures d'aide "seront financées principalement par un budget supplémentaire de 500 millions d'euros que le ministère des Finances va soumettre dès maintenant", a précisé M. Mitsotakis.

L'Etat versera notamment jusqu'à 150.000 euros par habitation détruite, a-t-il détaillé sur son compte officiel Twitter, avec un versement immédiat d'une avance de 20.000, 12.000 ou 5.000 euros en fonction du degré de dégradation du logement.

Des exonérations d'impôts fonciers et de cotisations sociales sont également prévues.

Quant aux entreprises touchées, elles "seront indemnisées à hauteur de 70% de leurs pertes", a-t-il précisé sur le réseau social. Elles pourront aussi recevoir une avance immédiate de 22.000, 12.000 ou 5.000 euros pour leurs biens, en fonction des dommages.

L'Etat grec va par ailleurs débloquer 224 millions d'euros pour le reboisement de 165.000 hectares, une somme qui pourra être augmentée si nécessaire.

Le Premier ministre avait déjà présenté ses excuses

Lundi, Kyriakos Mitsotakis a demandé pardon aux Grecs "pour de possibles erreurs" alors que la colère gronde dans les rangs de l'opposition mais aussi parmi les habitants et autorités locales dans les zones dévastées par les flammes.

Beaucoup ont en effet dénoncé le manque de réactivité et de moyens aériens déployés à "une catastrophe naturelle aux proportions sans précédent", selon le Premier ministre.


 

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