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L'Italie impose le pass sanitaire pour aller TRAVAILLER: des milliers de manifestants descendent dans les rues

L'Italie impose le pass sanitaire pour aller TRAVAILLER: des milliers de manifestants descendent dans les rues
© ANSA
 
 

Le Covid Safe Ticket est entré en vigueur ce vendredi 15 octobre en région de Bruxelles-Capitale. Pour la Wallonie, ce sera dès le 1er novembre. Le pass est obligatoire pour entrer notamment dans les restaurants et bars. En Italie, les autorités vont plus loin: un pass sanitaire est obligatoire pour aller travailler. Que ce soit dans le secteur privé ou public. Cette obligation suscite beaucoup de tension. Des milliers de manifestants ont manifesté leur opposition ce vendredi.

Des milliers d'opposants à l'obligation du pass sanitaire pour travailler, entrée en vigueur vendredi en Italie, se sont mobilisés à travers le pays pour manifester et bloquer l'entrée des ports ou des entrepôts, sans incidents majeurs à déplorer après les violences du week-end dernier.

Des actions dans de nombreux secteurs

Seules quelques perturbations sont venues, aux premières heures de cette journée couperet, du secteur des transports et de la logistique, où localement jusqu'à 40% des effectifs ne sont pas vaccinés.


Un travailleur contrôlé à l'entrée du port de Gênes © AFP 

Vendredi matin, environ 300 dockers avaient dressé un piquet de grève à une entrée du port de Gênes (nord-ouest) pour empêcher les camions de livrer, selon un photographe de l'AFP. "Aujourd'hui c'est vraiment difficile de décharger", témoignait Marco, un chauffeur-routier de 50 ans, cité par l'agence Ansa. "Moi j'ai fait le vaccin pour travailler".

A Trieste (nord-est), "le port fonctionne" malgré le rassemblement de plus de 6.500 opposants, a assuré le président de la région Frioul-Vénétie Julienne, Massimiliano Fedriga. "Bien sûr il y a quelques difficultés à certains points de passage, mais il fonctionne". Même constat dans le Sud à Naples et dans les ports de l'Adriatique, à Bari et Brindisi notamment. "Citoyens, pas marionnettes", "Pas de pass sanitaire, pas de discrimination", pouvait-on lire sur des banderoles à Trieste.


Des milliers de manifestants à la porte 4 du port de Trieste © ANSA

A Venise, le réseau des célèbres navettes fluviales "vaporetto" a lui aussi fonctionné normalement, de même que les transports publics de Rome ou Milan. A Settala, près de Milan, une trentaine de salariés ont empêché l'accès à un site de la société de livraison DHL.

Par ailleurs le quart des 400.000 travailleurs agricoles italiens et étrangers ne sont pas vaccinés, selon la confédération agricole Coldiretti. "Avec la récolte des olives, des pommes et les vendanges, cela peut créer quelques difficultés", a reconnu Romano Magrini, un responsable de Coldiretti, joint par l'AFP.

A la mi-journée, l'assurance sociale italienne a fait d'une hausse de 23% des congés maladie d'un vendredi sur l'autre.

1.500 euros d'amende

En vertu du texte de loi adopté par le gouvernement de coalition de Mario Draghi, tout employé n'ayant pas été vacciné ou n'ayant pas récemment guéri du Covid-19 doit montrer à son employeur la preuve d'un test négatif qu'il a lui-même payé, sous peine d'être déclaré absent et privé de salaire.

Un employé qui parviendrait à se rendre sur son lieu de travail sans son pass encourt jusqu'à 1.500 euros d'amende.

Comme ces deux conseillers régionaux du Latium, la région de Rome, qui se sont enfermés dans leur bureau jeudi soir pour revendiquer "le droit à travailler". "Nous avons passé la nuit ici. Nous continuons l'occupation", ont-ils indiqué vendredi matin sur leur page Facebook.

Trois millions d'Italiens ne travailleront plus?

Plus de 85% des Italiens âgés de plus de 12 ans ont reçu au moins une dose, mais jusqu'à trois millions d'autres, non vaccinés, risquent de se voir refuser l'accès à leur lieu de travail.

En rendant le pass sanitaire obligatoire, l'exécutif veut encourager les réfractaires à se faire immuniser. Pari en partie gagné puisque 560.000 nouveaux pass sanitaires avaient été téléchargés mercredi et 860.000 jeudi.

Mario Draghi espère limiter le risque de foyers épidémiques et éviter de nouveaux confinements en Italie, l'un des pays européens les plus durement touchés par la pandémie avec plus de 130.000 morts et une chute de son PIB de 8,9% en 2020.

Le programme de vaccination lancé en décembre l'an dernier a permis de maintenir les taux d'infection à un bas niveau et la 3ème économie de la zone euro devrait connaître une croissance de 5,8% cette année, selon les dernières prévisions du FMI.

La narration est un mensonge

A Rome, où une manifestation anti-pass sanitaire avait dégénéré en affrontements violents samedi dernier, un rassemblement a réuni pacifiquement dans l'après-midi quelques milliers de personnes sur la place du Circo Massimon selon des journalistes de l'AFP. Des manifestants offraient des roses aux forces de l'ordre en signe d'apaisement.

"C'est absurde, anticonstitutionnel et contre tous les règlements européens", tonnait Andrea, un pharmacien romain venu avec ses deux jeunes enfants. "Nous contestons la narration (gouvernementale sur la pandémie). La narration est un mensonge", enchérissait Paola, une actrice d'une quarantaine d'années.

Samedi, les syndicats ont appelé à un défilé anti-fasciste pour dénoncer l'attaque du siège de la Cgil, la principale confédération du pays, lors de la manifestation anti-pass du 9 octobre, imputée à un petit groupe d'extrême droite, Forza Nuova.


 

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