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Brexit: les 27 jouent la montre sur la durée d'un nouveau report

Brexit: les 27 jouent la montre sur la durée d'un nouveau report
Le Premier ministre britannique Boris Johnson sort du 10 Downing Street, le 24 octobre 2019 à LondresAdrian DENNIS
 
 

Les 27 pays de l'Union européenne ont repoussé vendredi une décision sur la durée du report du Brexit à la semaine prochaine, peu avant la date du 31 octobre, donnant plus de marge à Boris Johnson pour obtenir des élections anticipées.

Selon plusieurs sources européennes, une nouvelle réunion des ambassadeurs se tiendra lundi ou mardi pour décider de la durée du troisième report à accorder au Royaume-Uni pour une sortie de l'UE.

Un vote est attendu lundi au Parlement britannique sur la tenue d'élections législatives anticipées le 12 décembre, proposées jeudi par le Premier ministre Boris Johnson pour sortir de l'impasse.

"Le travail va continuer dans les prochains jours", a indiqué la porte-parole de la Commission européenne Mina Andreeva, tandis que le négociateur de l'UE sur le Brexit Michel Barnier a qualifié d'"excellentes" les discussions de vendredi entre les ambassadeurs des 27.

"Selon les évolutions au Royaume-Uni, on se donne jusqu’au début de la semaine prochaine, soit lundi soir soit mardi matin, pour prendre une décision", a indiqué un diplomate européen.

Un autre a précisé que mardi était une "date butoir informelle", deux jours avant la date prévue du 31 octobre pour le divorce.

Tous les pays de l'UE ont convenu de la nécessité d'un nouveau report pour éviter un "no deal" aux conséquences redoutées, et s'accordent pour prendre une décision sur ce sujet par le biais d'une procédure écrite, sans qu'il soit nécessaire de convoquer un sommet.

- "Enlisement" -

La plupart des pays semblent ouverts à un report de trois mois, au 31 janvier 2020, délai que Boris Johnson a été contraint de demander tout en s'y disant hostile, selon des sources européennes. La France a insisté pour avoir "de la clarté" sur les intentions britanniques avant une décision.

"C'est une chose de dire on aimerait faire peut-être des élections, c'est autre chose de dire elles sont organisées", avait souligné jeudi la secrétaire d'Etat française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin.

Selon elle, il faut "des choses pas juste voulues, mais réellement actées". "On a besoin de savoir pourquoi on donne du temps. On sait que le temps tout seul n'amène à rien d'autre qu'à l'enlisement", a insisté Mme de Montchalin.

Or à Londres, le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a répété jeudi qu'il soutiendrait l'organisation d'élections anticipées une fois que le risque d'un Brexit sans accord aurait été écarté, ce qui suggère un long délai.

Boris Johnson a besoin d'une majorité des deux tiers à la Chambre des communes pour soutenir son appel à des élections.

Le Royaume-Uni, qui s'est prononcé par référendum en juin 2016 pour une sortie de l'UE, devait initialement en partir le 29 mars, une date déjà repoussée à deux reprises (au 12 avril puis au 31 octobre).

Un précédent accord de Brexit négocié fin 2018 par l'ancienne Première ministre Theresa May avait été rejeté trois fois par le Parlement.

Mardi, les députés britanniques ont entériné le principe du nouvel accord arraché ce mois-ci par Boris Johnson, mais ont voté contre le calendrier d'examen accéléré proposé par le dirigeant conservateur.

Ce dernier a alors annoncé qu'il suspendait l'examen de l'accord par le Parlement jusqu'à ce que l'UE prenne une décision sur un report de la date du divorce -un report auquel il est personnellement opposé.

Les derniers sondages donnent aux conservateurs dix points d'avance sur les travaillistes (35% contre 25%) en cas de législatives anticipées.

L'accord trouvé par l'UE et Johnson règle les conditions du divorce après 46 ans de vie commune et permet une sortie négociée assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.


 

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