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Attentat de Londres: "C'est vraiment horrible", témoigne Chloé depuis Concarneau

 
 

"C'est vraiment horrible", "ce qui s'est passé peut arriver à tout le monde": au lycée Saint-Joseph de Concarneau (Finistère), la stupeur dominait jeudi parmi les élèves, dont trois camarades en voyage scolaire à Londres ont été blessés dans l'attaque de Westminster.

"J'ai pas les mots pour dire ce que je ressens", ajoute Chloé, lycéenne en terminale littéraire, peu avant d'entrer dans l'établissement à 08H00. "J'ai eu une fille au téléphone qui était là-bas. Elle était en pleurs et vraiment choquée. Ils sont choqués. Vraiment tous choqués. Moi aussi. J'ai eu la peur de ma vie", assure la jeune fille aux longs cheveux bruns.

"Il y avait des amis dans le groupe, donc on a eu hyper peur", raconte un peu plus loin Victoire, élève de Première S. "On a hâte qu'ils rentrent. On les a eus au téléphone et ils nous ont dit qu'ils avaient hâte de rentrer", dit-elle, soulagée toutefois que le pronostic vital des trois blessés ne soit pas engagé, comme l'avait indiqué déjà la veille un responsable de la préfecture.

Ces trois élèves, qui ont été hospitalisés, faisaient partie d'un groupe de 92 jeunes en voyage scolaire à Londres.

Le groupe, à l'exclusion des trois blessés, était attendu à 17H45 à l'aéroport de Quimper où il devait être accueilli par Juliette Méadel, secrétaire d’État chargée de l'Aide aux victimes. Dans la journée, certains élèves ont été entendus ou ré-entendus par la police britannique.

Une cellule de soutien aux victimes, composée notamment de pédopsychiatres et de psychologues, sera activée dès le retour des élèves en Bretagne.

A Concarneau, une cellule psychologique a aussi été mise en place dès jeudi matin dans l'établissement privé qui accueille près de 1.000 élèves et où se sont rendus jeudi le maire de la ville, André Fidelin, le préfet du Finistère, Pascal Lelarge, ainsi que l'évêque de Quimper, Mgr Laurent Dognin, qui voulait "soutenir" les élèves, a-t-il dit l'AFP.

Les professeurs "ont tous pris un petit temps au début de leur cours pour échanger" avec les élèves et ceux qui ont choisi de rencontrer les psychologues "se sont exprimés sans stress particulier" et "n'étaient pas du tout dans un esprit de haine", a rapporté le prélat.

- 'Elle a vu ses amis blessés' -

Quentin a fait cette démarche. "Ce matin, on nous a dit qu'on pouvait voir des psychologues si on en avait besoin. J'y suis allé. On nous a expliqué comment oublier, comment vivre avec ça", dit cet élève de seconde.

Tom, lui aussi en seconde, aurait dû être à Londres avec ses camarades. "Mais j'avais pas envie d'y aller, et je suis content de ne pas y être allé. (...) Je ressens de la colère envers ces gens qui massacrent des gens qui ne leur ont rien fait."

"Je me dis que ce qui s'est passé peut arriver à tout le monde", se dit Kylian, 16 ans, "choqué comme tout le monde".

La mère de Morgane, une jeune fille participant à ce voyage scolaire, s'est rendue jeudi matin au lycée, pour "venir chercher des renseignements".

Sa fille "était sur le pont. Elle a tout vu, elle a vu ses amis blessés, elle a vu le terroriste sortir de la voiture", raconte cette maman aux cheveux courts, visiblement inquiète.

Marie-Christine a pu rentrer en contact avec sa fille mercredi soir: "Elle m'a surtout parlé de ses camarades qui étaient blessés, c'est surtout ça qui l'a choquée", raconte-t-elle, les larmes aux yeux, assurant ne pas avoir dormi de la nuit.

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont revendiqué jeudi l'attentat qui a fait trois morts, outre l'assaillant, devant le Parlement britannique à Londres. La police britannique a arrêté huit personnes dans la matinée.

En France, en raison de la présence parmi les blessés de trois Français, une enquête a été ouverte et a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Au niveau du diocèse, les paroisses diront une intention de prière dimanche pour ces jeunes et pour leurs familles.


 

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