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Une pluie de dollars pour restaurer le premier scaphandre sur la Lune

Une pluie de dollars pour restaurer le premier scaphandre sur la Lune
Photographie publiée par la NASA, de l'équipe choisie pour la mission Apollo 11 vers la lune, le commandant Neil Armstrong, le pilote du module de commande Michael Collins et Buzz Aldrin, le pilote Nasa
 
 

Le scaphandre du premier homme sur la Lune va pouvoir être restauré dans toute sa splendeur pour le 50ème anniversaire des premiers pas de Neil Armstrong sur notre satellite, grâce au succès phénoménal d'une levée de fonds sur internet.

A la clôture de la période de financement participatif, le compteur affichait mercredi 719.779 dollars. Pour son coup d'essai de "crowdfunding", le Smithsonian -- qui gère le Musée de l'air et de l'espace de Washington -- a réalisé un coup de maître.

Avec cet argent, le scaphandre emblématique -- blanc, avec ses badges de la Nasa et de la mission Apollo 11 de 1969, ses valves bleues et rouge, son large drapeau américain sur la manche gauche, et sa poussière de lune -- pourra être dignement montré au public sans risquer de se désagréger.

L'institut aura même assez d'argent pour restaurer un autre scaphandre historique, celui d'Alan Shepard, le premier Américain à aller dans l'espace. Après le Soviétique Youri Gagarine.

9.477 personnes ont donné de l'argent sur le site de financement participatif Kickstarter alors que l'institut s'était fixé un objectif plus modeste de 500.000 dollars quant il a lancé l'affaire.

"Nous ne pensions vraiment pas atteindre notre but aussi rapidement et surtout le dépasser d'autant. C'est un énorme triomphe pour nous", explique dans un entretien à l'AFP Yoonhyung Lee, qui est chargée de la philanthropie numérique pour le Musée de l'air et de l'espace.

- "Très fragile" -

"Le scaphandre (d'Armstrong) est très fragile", explique Lisa Young, responsable de la restauration qui devrait durer trois ans.

"Il est en train d'arriver à la fin de sa durée de vie, qui est de 50 ans. Un tas de matériaux utilisés ne devaient être que temporaires le temps d'aller sur la Lune et de revenir", a-t-elle expliqué. "Le caoutchouc commence à devenir friable. Et c'est la doublure à l'intérieur qui est la plus fragile."

Là où un vêtement en coton peut se conserver intact après des centaines d'années, les couches de polymères utilisés pour les scaphandres ont une durée de vie bien plus incertaine.

De plus, les restaurateurs sont confrontés à des problèmes inédits car les restaurations de scaphandres ne sont pas légion.

Ainsi, le scaphandre d'Armstrong avait été rendu étanche par des bandes du caoutchouc qui viennent se presser contre des fermetures éclairs superposées. Le système est ingénieux de simplicité mais le caoutchouc et l'alliage des fermetures s'altèrent mutuellement.

Le scaphandre argenté de Shepard s'est lui aussi dégradé depuis son vol historique en 1961 et a sérieusement besoin d'être restauré.

Les deux scaphandres trôneront côte à côte dans une exposition prévue par le musée en 2020. Intitulée "Destination Lune", elle doit permettre de montrer les progrès réalisés en matière de vêtements spatiaux.

En fonction de leur générosité, les donateurs seront récompensés par des cadeaux et jusqu'à une visite de l'atelier de restauration.

Fort de son succès, le Musée de l'air et de l'espace compte faire appel au "crowdfunding" à l'avenir pour financer d'autres projets, mais il ne sait pas encore lesquels.

Le "Smithsonian National Air and Space Museum" rassemble la plus grande collection au monde d'avions, d'hélicoptères, fusées et autres engins spatiaux.


 

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