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Thomas Cook France va conserver la moitié de ses 685 salariés

Thomas Cook France va conserver la moitié de ses 685 salariés
Onze repreneurs vont se partager le voyagiste Thomas Cook France, emporté par la faillite de sa maison mère britanniquePascal GUYOT
 
 

Onze repreneurs vont se partager le voyagiste Thomas Cook France, emporté par la faillite retentissante de sa maison mère britannique, dont la moitié des 685 emplois dans l'Hexagone seront sauvegardés, selon un jugement rendu jeudi.

"Aucune offre globale" n'avait été reçue, a rappelé le tribunal de commerce de Nanterre chargé de la procédure de redressement judiciaire, dans son jugement consulté par l'AFP. Il relève cependant que "le nombre "significatif d'intérêts à la reprise manifestés démontre la notoriété du groupe".

Thomas Cook France s'était déclaré en cessation de paiement il y a deux mois. Il emploie actuellement 685 salariés en CDI et détient 174 agences de voyage en propre - sans compter 247 autres points de vente franchisés qui n'étaient pas concernés par la procédure.

"Afin de sauver et pérenniser un maximum d'emplois, le tribunal a jugé en faveur de la reprise par divers repreneurs de 149 agences, et d'une partie de l'activité +groupes+ pour 25 collaborateurs, soit un total de 347 postes repris", a indiqué le voyagiste dans un communiqué transmis à l'AFP.

Il déplore que "malgré tous les efforts entrepris par les administrateurs judiciaires et le management, 25 agences et l'essentiel des collaborateurs rattachés au siège ne sont pas repris".

Le voyagiste précise qu'un comité central d'entreprise (CCE) avec les instances représentatives du personnel se tiendra vendredi "pour consultation sur le projet de licenciement collectif pour motif économique des salariés non repris".

Au total, un peu plus d'un million d'euros sont mis sur la table par les onze repreneurs.

Le principal est un consortium regroupant initialement six entreprises - Havas Voyages (groupe Marietton), Salaün Holidays, Karavel/Promovacances, Le Vacon, Sainte-Claire et Esprit de Voyage - auxquelles se sont greffés trois autres acteurs dans le cadre d'une offre améliorée. Ensemble, ils vont récupérer 141 points de vente.

- Intérêt minimal pour Jet Tours -

"Nous avions construit la plus grande offre en termes de reprise du personnel. Nous sommes satisfaits", a commenté auprès de l'AFP Alain de Mendonça, président du groupe Karavel/Promovacances, qui détient les marques Fram et Promovacances.

A elle seule, sa société reprend "une quinzaine d'agences" dans des zones géographiques où elle n'était pas présente, ainsi que l'activité "groupes", soit essentiellement les ventes aux comités d'entreprise.

Concernant l'avenir des agences reprises, le tribunal estime dans son jugement que "l'ensemble des candidats a une bonne connaissance du secteur d'activité de Thomas Cook, étant eux-mêmes des professionnels du secteur".

Quant à Jet Tours, soit l'activité de tour-opérateur de Thomas Cook France, son sort fera l'objet d'un jugement ultérieur: la seule proposition de reprise de l'activité était portée par l'équipe managériale, qui a été finalement retirée faute de financement.

Seule la "marque" Jet Tours, sans ses actifs et ses salariés, a suscité une proposition de reprise portée par un groupement d'intérêt économique (GIE).

A fin septembre 2019, Thomas Cook France revendiquait un chiffre d'affaires ("brut consolidé") de 750 millions d'euros, se répartissant entre 380 millions pour son réseau de distribution, et 370 millions pour son activité de tour-opérateur via la marque Jet Tours.

Mais selon ses comptes déposés au greffe, consultés par l'AFP, la filiale française enchaîne également depuis des années les pertes nettes: -26 millions pour l'exercice clos en septembre 2018, -30 millions en 2017, -21 millions en 2016.

Le coût du naufrage de Thomas Cook France est estimé à 45 millions d'euros - entre les rapatriements des voyageurs en vacances au moment de la faillite de la maison mère et la prise en charge des séjours déjà vendus jusqu'en 2022 - par la caisse de garantie des agences de voyage (APST).

Début novembre, le groupe chinois Fosun - premier actionnaire du voyagiste britannique au moment de sa faillite, à hauteur de près de 18% - avait annoncé le rachat du nom "Thomas Cook" pour 13 millions d'euros.


 

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