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Peu d'affluence au premier jour des soldes mais les commerçants gardent espoir

 

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Masque, gel hydroalcoolique, couvre-feu... Le public sera-t-il au rendez-vous des soldes qui démarrent mercredi, malgré les contraintes? Les commerçants ne comptent pas sur un miracle mais espèrent finir en douceur cette saison hivernale bousculée par la crise sanitaire.

A Bordeaux en milieu de matinée, dans la rue Saint-Catherine, plus longue artère commerçante piétonne d'Europe, ce n'était pas l'euphorie des grands jours.

"D'habitude, le premier jour des soldes, c'est bondé ici! Le matin on fait des chiffres énormes, mais là il n'y a même pas la moitié des gens que l'on voit d'habitude", regrette Colas Michard, directeur général du magasin de chaussures Michard Ardillier, entreprise familiale qui a pignon sur rue depuis 1878.

"Pour certains (commerçants) ce n'est pas très bon, pour d'autres, c'est comme si il ne se passait rien et pour d'autres encore, c'est carrément catastrophique", constate Christian Baulme, président d'une association de commerçants du centre de Bordeaux.

Constat similaire à Lyon, où peu de monde arpentait les principales artères commerçantes de l'hyper centre. Sara et Jean-Christophe Bouchard, 54 ans et 49 ans, se réjouissent du calme: "ce n'est pas bon pour les magasins, mais pour nous c'est super agréable!"

Dans une enseigne de prêt-à-porter espagnole, une vendeuse reconnaît que la fréquentation n'est "pas au rendez-vous": "D'habitude, au premier jour des soldes (...) il y a de longues files d'attente aux caisses. Là, presque personne. Il faut dire que les cabines d'essayage sont fermées et que le couvre-feu à 18h00, ça n'aide pas !"

Dans un contexte où la circulation du virus reste importante en France, la fermeture des portes imposée partout à 18H00 depuis samedi est toutefois "un moindre mal", comme l'a indiqué à l'AFP Francis Palombi: pour le président de la Confédération des commerçants de France (représentant les indépendants), les soldes peuvent même "être plutôt un rebond".

"La plus grande crainte était d'être confiné" alors que les soldes d'hiver représentent une "période cruciale", a renchéri mardi Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce. Cette période de promotion a notamment assuré 13,5% du chiffre d'affaires 2019 des enseignes d'habillement.

- Incertitude -

Mais cette année, les commerçants sont dans le flou: "On s'attend à tout et à rien, on ne sait pas trop s'il y aura du monde ou pas", admet Aurélie, 35 ans, responsable d'une boutique Caroll à Lyon.

"On frôle un troisième confinement, les gens n'ont peut-être pas envie de sortir pour faire des achats et puis, au niveau budgétaire, ça coince peut-être", suggère Marie Sigogne, manager d'une boutique de chaussures Geox à Bordeaux.

Environ 73% des Français comptent profiter des soldes d'hiver, contre 80% l'an dernier, selon un sondage Spartoo/Ifop réalisé au début du mois sur un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française. Point positif: ils prévoient de dépenser en moyenne 197 euros, soit quasiment autant que l'an dernier.

"Les soldes c'est quand même un jour très important pour les commerçants qui ont souffert énormément depuis plus de trois ans, entre les manifestations diverses et le confinement", a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux lors d'une visite au centre commercial de Beaugrenelle à Paris.

"Il faut qu'on aide nos commerçants pas seulement en leur donnant la possibilité d'ouvrir le dimanche (...) mais aussi qu'on les aide plus globalement, ils sont dans une lutte quelquefois inégale avec des géants du numérique", a-t-il ajouté.

Le monde commercial a été bouleversé par la crise sanitaire l'an passé. Les enseignes de l'habillement ont particulièrement souffert: elles ont perdu près d'un quart de leur chiffre d'affaires (22,6%), selon une étude du cabinet Retail Int. et de l'Alliance du commerce.

Face à la crise sanitaire et aux restrictions pour freiner l'épidémie, les habitudes des Français ont aussi évolué. Ils ont privilégié les zones commerciales périphériques, délaissant les boutiques des centres-villes. Un changement qui a particulièrement pénalisé Paris.

Malgré ce démarrage poussif, les commerçants espèrent retrouver un peu d'air avec les soldes d'hiver, qui débutent plus tardivement cette année pour terminer le 20 février.

Le gouvernement a décalé leur date pour permettre aux commerces de vendre quelques semaines supplémentaires sans promotion, afin de reconstituer des trésoreries plombées par le reconfinement.

boc-nal-cha-vac/vk


 

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