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Sécurité: le bilan positif des portiques Thalys plaide pour leur extension

Sécurité: le bilan positif des portiques Thalys plaide pour leur extension
Des portiques de sécurité Gare du Nord à Paris le 17 mars 2016LIONEL BONAVENTURE
 
 

Le bilan positif des portiques Thalys va amener la SNCF à les conserver et à étendre leur utilisation en vue de l'Euro 2016, sous forme mobile, en les couplant à d'autres solutions, tant pour les TGV que pour les TER ou Intercités.

Un rapport rédigé par un comité d'experts indépendants sur le sujet a été adressé mardi au secrétariat de la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal.

Les portiques des lignes Thalys (qui desservent Bruxelles, Amsterdam ou Dortmund), fournis par l'entreprise française HTDS, détectent la présence de métaux sur les voyageurs. Ils sont assortis de scanners qui contrôlent les matières explosives dans les bagages.

"Le premier bilan nous conduit à affirmer qu'il ne peut être question de renoncer à cette forme de contrôle de sécurité pour Thalys", a déclaré Stéphane Volant, secrétaire général de la SNCF, dans un entretien téléphonique à l'AFP. Il souligne que sur ce point la SNCF est "en phase" avec la ministre.

Ségolène Royal a estimé dans la matinée qu'il était "évident" qu'il fallait installer des portiques de sécurité à l'entrée des gares.

Les portiques Thalys fonctionnent correctement en milieu ferroviaire, c'est-à-dire malgré la présence de poussière, de bruit, ou d'une faible luminosité.

"C'est différent d'installer ce type de matériel dans une gare et dans un aéroport, qui est un univers quasiment aseptisé, où les espaces sont conçus pour, alors que nous les avons greffés sur des quais qui n'étaient pas prévus pour les accueillir", souligne Stéphane Volant.

Les usagers des Thalys, également sondés, ont par ailleurs globalement accepté de se soumettre à ces nouvelles contraintes, ce qui là encore est jugé positif. En termes de gestion des flux, la SNCF souligne par ailleurs que le léger retard pris au départ peut être rattrapé à l'arrivée.

Le rapport préconise également d'utiliser ces portiques sous forme mobile, couplés à d'autres solutions de contrôle. Ces dispositifs devraient être mis en place dans un premier temps dans les gares des dix villes qui accueilleront l'Euro 2016.

- Sécurité de l'Euro-

"Nous sommes en train de faire une analyse fine du renforcement de la sûreté dans la perspective de l'Euro 2016", a expliqué Stéphane Volant. "Cela peut être des portiques mobiles, des scanners mobiles qui vont être utilisés de façon aléatoire sur certains quais dans certaines gares à certaines heures, mais aussi des moyens humains, des équipes cynophiles ou des logiciels d'analyse comportementale sur des caméras". Les scanners Thalys pourraient ainsi être remplacés par des "raquettes" de détection des métaux, plus souples d'utilisation.

Concrètement, un portique "sur roulettes" pourra être installé sur le quai 1 de la gare de Marseille le lundi matin, disparaîtra le mardi au profit d'équipes cynophiles, et réapparaîtra le mercredi sur le quai 5.

La nouvelle loi Savary sur la sécurité renforce par ailleurs les prérogatives de la SNCF. Elle prévoit notamment que les agents de sécurité de la SNCF puissent fouiller les bagages des passagers avec leur accord.

"Sur les quais Thalys, les portiques fonctionnent, cependant il est important de les compléter, car en matière de sûreté c'est l'accumulation de moyens de détection qui permet de resserrer la maille", précise encore M. Volant.

La SNCF étudie aussi la possibilité de combiner les portillons de contrôle des billets, expérimentés à Paris et Marseille, et des portiques type Thalys. "On ne va pas pouvoir équiper toutes les gares de portillons de contrôles de billets avec contrôle des substances explosives, donc le système de portique mobile a son utilité dans un premier temps", explique M. Volant.

Revenant sur la proposition de Ségolène Royal de procéder à des détections dès l'entrée des gares, le secrétaire général de la SNCF rappelle que le groupe mène déjà une réflexion sur la sûreté qui "englobe la gare". La SNCF est aussi en train de réfléchir avec des industriels à des moyens de détecter les comportements suspects dès l'entrée des gares.

"Nous avons ce type de réflexion sans pour autant avoir la solution technique, mais quand elle existera nous l'adopterons probablement", a assuré M. Volant.


 

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