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La Banque Nationale confirme: nous sommes en PÉNURIE DE MAIN D'OEUVRE et ça ralentit l'économie belge

La Banque Nationale confirme: nous sommes en PÉNURIE DE MAIN D'OEUVRE et ça ralentit l'économie belge
 
 

Outre une série de risques externes (Brexit dur, guerre commerciale, Italie...) sur lesquels les décideurs belges n'ont finalement que peu de prise, la Banque nationale de Belgique (BNB) met en avant dans son rapport annuel trois facteurs qui sont autant de "freins internes" à l'économie belge. La BNB rappelle, dans la foulée, la nécessité de mettre en œuvre des "réformes structurelles" afin de rendre l'économie belge plus "agile".

Mise à part la République tchèque, c'est en Belgique que le niveau d'emplois vacants est le plus élevé en Europe

L'un de ces freins est lié aux difficultés de recrutement auxquelles font face les entreprises dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre. Le taux d'emplois vacants par rapport aux emplois disponibles s'est établi à 3,5% en 2018 en Belgique, ce qui est bien plus élevé qu'aux Pays-Bas (3%), qu'en Allemagne (2,9%) ou que la moyenne de l'Union européenne (2,2%). "Mise à part la République tchèque, c'est en Belgique que le niveau d'emplois vacants est le plus élevé en Europe", constate le gouverneur de la BNB. Ce taux atteint même 4% en Flandre, "ce qui est plus élevé que le chômage au nord du pays", selon Pierre Wunsch.

Même en Wallonie, malgré un chômage plus élevé, le taux d'emploi vacants flirte avec les 3%. Les postes qui cherchent désespérément preneurs ne requièrent pas forcément une multitude de diplômes, rappelle le gouverneur: "cela peut aussi être des emplois relativement peu qualifiés".

Afin d'augmenter le taux d'emploi en Belgique, la BNB préconise de "stimuler l'orientation des études vers les filières porteuses et la participation à la formation continue". "Remonter le taux d'emploi est un win-win-win. Cela réduit le risque de pauvreté. On a très peu de 'working poors' en Belgique, de pauvres à l'emploi. Cela renforce également l'intégration sociale et cela renforce enfin le financement de la sécurité sociale", souligne Pierre Wunsch.

Autre frein interne à l'économie belge pointé par la BNB: des "gains de productivité limités". Or, à long terme, la productivité est l'un des facteurs les plus importants pour notre économie, selon Pierre Wunsch. Une plus grande productivité passera par davantage d'innovation et de recherche ainsi qu'une meilleure allocation des ressources vers les activités les plus productives. En résumé, "notre économie est relativement rigide" et gagnerait à devenir "plus agile".

On a l'impression que dans un monde globalisé, les gens perdent tout contrôle mais je m'inscris en faux par rapport à cette idée

Enfin, la Belgique connaît certaines "carences" en matière d'infrastructures et de transition énergétique, dues à un sous-investissement chronique, dont les problèmes de mobilité ou les défaillances dans l'approvisionnement électrique sont autant de symptômes. La BNB estime à cet égard que "la promotion des investissements publics doit constituer une priorité budgétaire". "Ce sont des défis complexes qui requièrent une action publique de qualité. Il faut avoir une vision claire et dérouler une politique cohérente. Par exemple, il y a plusieurs années, on a fait le constat que la fiscalité sur les bas salaires était trop élevée. On s'est attelé à la faire baisser et cela a permis de réintégrer sur le marché du travail des gens qui en étaient exclus. On peut espérer mener une politique cohérente et construite dans d'autres domaines", plaide le gouverneur de la BNB.

Et Pierre Wunsch d'évoquer les pays du nord de l'Europe, souvent cités en exemple. "On a l'impression que dans un monde globalisé, les gens perdent tout contrôle mais je m'inscris en faux par rapport à cette idée. Plus que jamais, on voit que les pays qui parviennent à créer un consensus autour de grands domaines sont ceux qui font la différence". (Belga)


 

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