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Pour les "héros" américains du Thalys, Ayoub El Khazzani avait une motivation terroriste

 
 

Les trois Américains, dont deux militaires, qui ont réussi à maîtriser vendredi Ayoub El Khazzani dans le train Amsterdam-Paris, ont jugé dimanche que le Marocain avait une motivation terroriste et plaidé pour que les passagers ne restent pas passifs lors de ce genre d'attaque.

Anthony Sadler, Alek Skarlatos et Spencer Stone, réunis à l'ambassade des Etats-Unis à Paris lors d'une conférence de presse, ont dit avoir agi "sans réfléchir" pour maîtriser l'homme lourdement armé qui venait de faire irruption dans leur wagon muni d'un fusil d'assaut kalachnikov.

"Ce qui m'a motivé, c'est la survie et permettre à nos amis et aux autres du train de survivre aussi", a résumé Spencer Stone, 23 ans, le bras en écharpe et l'oeil droit bleui, à demi fermé.

"Je me suis tourné et j’ai vu qu’il avait ce qui ressemblait à une AK-47 et elle semblait enrayée ou ne fonctionnait pas. Il essayait de charger l’arme". Après lui avoir sauté dessus, "j'ai commencé à l'étrangler, il sortait des armes de partout (...) Tous les trois, on lui a donné des coups de poing, je l'ai étranglé jusqu'à ce qu'il soit insconcient", a-t-il détaillé.

Le jeune soldat de première classe dans l'armée de l'Air américaine, blessé par un coup de cutter à la main, est sorti samedi soir de l'hôpital et il s'agissait de ses premières déclarations publiques.

Interrogé sur les affirmations du suspect, qui lors de ses premières heures de garde à vue a nié toute velléité jihadiste et affirmé avoir uniquement voulu rançonner les passagers, Anthony Sadler, étudiant de 23 ans, a répondu: "On n'a pas besoin de huit chargeurs pour dévaliser un train".

"Il avait beaucoup de munitions, ses idées étaient vraiment claires", a renchéri Alek Skarlatos, 22 ans, membre de la Garde nationale de l'Oregon (nord-ouest) et de retour d'une mission de neuf mois en Afghanistan. Il a souligné que l'homme n'avait "jamais dit un mot".

Pour Anthony Sadler, "la leçon qu'on doit retenir c'est que dans un moment de crise comme ça, j'aimerais que les gens comprennent qu'il faut faire quelque chose. Se cacher ou rester assis là où on est ne va rien donner et l'attaquant aurait réussi si mon ami Spencer ne s'était pas levé et précipité sur lui".

"Lors d'un attentat terroriste comme celui-là, il faut faire quelque chose s'il vous plaît, ne restez pas là de manière passive", a-t-il plaidé.

Interrogé pour savoir s’il pensait que l’attaquant était bien formé aux armes, Spencer Stone a répondu : "Il n’avait clairement aucune formation pour les armes à feu. S’il avait su ce qu’il faisait ou s’il avait fait ce qu'il fallait, il aurait pu vider les huit chargeurs et on ne serait probablement pas là aujourd’hui ainsi que beaucoup d’autres gens".

Selon le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, un passager français, âgé de 28 ans, a été le premier à tenter d'intercepter le suspect, lorsqu'il s'est retrouvé nez à nez près des toilettes avec Ayoub El Khazzani, kalachnikov en bandoulière.

Un autre passager, le Britannique Chris Norman, âgé de 62 ans, a aussi aidé le groupe d'Américains à maîtriser le Marocain.

Tous seront reçus lundi matin à la présidence française par François Hollande.


 

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