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Pollution: le contrôle technique renforcé en test à partir de jeudi

 
 

Dans un garage au pied d'un immeuble à Paris, une Fiat Panda diesel de 2012 ronronne. A partir de jeudi, dix sept centres de contrôle technique expérimenteront de nouvelles mesures des émissions polluantes des voitures particulières.

Ce dispositif, plus précis que le précédent et décidé juste avant le scandale Volkswagen des moteurs diesel truqués, est appelé à être généralisé en 2019.

Une sonde dans le pot d'échappement, un boîtier branché sous le volant relié au système de diagnostic embarqué du véhicule, la scène ressemble à un contrôle technique lambda.

Mais, là où la règle en vigueur pour les moteurs diesel se limite à la seule opacité des fumées rejetées, les gaz polluants sont ici passés au peigne fin: monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, oxygène, oxydes d'azote et hydrocarbures imbrûlés sont mesurés par ordinateur.

Pour les véhicules essence aussi, le contrôle habituel est complété par une mesure des émissions d'oxyde d'azote et de particules fines.

"Maintenant on vérifiera les cinq gaz à la fois sur les essences et sur les diesels (...) ça va améliorer considérablement la mesure de la pollution lors du contrôle technique", explique à des journalistes de l'AFP Nicolas Bouvier, directeur de Dekra Automotive, dont le réseau regroupe un quart des 6.200 centres agréés français.

Dans un premier temps, 17 centres vont tester ce nouveau dispositif avec différents appareils, du 1er septembre au 1er mars.

Pour les automobilistes qui feront contrôler leurs véhicules durant cette période, il n'en coûtera pas plus cher et aucune contre-visite n'est à redouter pour ces nouveaux critères.

A terme, en revanche, "il est possible que ça ait un impact sur le prix" du contrôle technique, estime M. Bouvier, soulignant le coût des nouveaux appareils de mesure - environ 5.000 euros pièce - et la durée de ce test supplémentaire - de l'ordre de 5 minutes par véhicule.

- accumuler les données -

Ce renforcement du contrôle des émissions polluantes a été imposé par la loi de transition énergétique, publiée en août 2015 soit un mois avant les premières révélations sur les moteurs diesel truqués du groupe Volkswagen.

La loi instaure notamment de nouveaux dispositifs permettant aux communes de lutter contre la pollution atmosphérique due à la circulation automobile.

Les maires peuvent ainsi dans une zone concernée par un plan de protection de l'atmosphère, restreindre la circulation pour les véhicules les plus polluants, sur tout ou partie des voies de la commune.

Un décret paru en juin a précisé que la mesure plus précise des émissions deviendrait obligatoire le 1er janvier 2019.

Entretemps, la société UTAC, organisme central du contrôle technique automobile depuis 1991, devra définir des valeurs de référence pour les cinq gaz polluants mesurés et élaborer un nouveau protocole unique pour tous les centres agréés d'ici le 1er juillet 2017.

Les 17 centres choisis pour l'expérimentation auront surtout pour but d'accumuler les résultats pour faciliter ce travail.

"Toutes les données seront communiquées à l'UTAC", indique Rémi Courant, responsable technique véhicules légers de Dekra Automotive, précisant que les éléments transmis incluront les mesures effectuées par sonde et les informations des logiciels embarqués pour les voitures qui en sont équipées - celles de moins de quinze ans.

Après la Fiat Panda, le garage parisien s'attend à contrôler plus de 5.000 voitures durant les six prochains mois. Les seize autres centres expérimentaux - huit en Ile-de-France, huit en province - en verront passer des dizaines de milliers.

Si le nouveau protocole entre en vigueur comme prévu en 2019, "ce sera une première européenne", se félicitait la semaine dernière la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, dans un communiqué.


 

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