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Polémique autour d'une auto-école réservant une salle aux femmes

Polémique autour d'une auto-école réservant une salle aux femmes
La gérante de l'"Auto-école de la Mairie" de Villefranche-sur-Saône (Rhône), de confession musulmane, annonce son intention de réserver aux femmes une salle de code réservée aux femmes, LOIC VENANCE
 
 

Elle veut réserver une salle de code aux femmes: la gérante d'une auto-école qui doit ouvrir lundi, près de Lyon, a déclenché une polémique sur les réseaux sociaux mais se défend de tout communautarisme.

Tout est parti d'une publication sur Facebook dans laquelle la gérante de l'"Auto-école de la Mairie" de Villefranche-sur-Saône (Rhône), Sarah Bakar, de confession musulmane, assure à ses "sœurs" qu'il y aura "comme promis une salle de code réservée aux femmes, el hamdoulah!".

Dès jeudi, comme le révélait le quotidien Le Progrès, les réseaux sociaux s'agitaient sur cette affaire, en plein débat sur le burkini. Certains accusant la gérante de communautarisme ou mettant en cause le député-maire de Villefranche, Bernard Perrut (LR).

Dans un communiqué, celui-ci s'est dit "surpris et choqué qu'une auto-école porte le nom d'+auto-école de la mairie+ et veuille accueillir de manière distincte les hommes et les femmes".

Soulignant son "opposition à toutes les formes de communautarisme", il rappelle le "refus" de sa ville à "toute demande d'accueil et de traitement différencié des hommes et des femmes dans les équipements publics de la ville, qu'ils soient sportifs, culturels, sociaux".

Jointe par l'AFP, Sarah Bakar, manifestement dépassée par ce buzz, se défend de toute motivation religieuse et assure avoir seulement voulu "répondre à une demande de clients potentiels, pas forcément musulmans".

Elle a ainsi prévu une "salle pour les femmes, suivant la demande", et une autre "pour tout le monde, sexe, âge et religion confondus".

"J'ai fait une étude de marché et j'ai entendu les demandes", explique cette jeune femme voilée de 25 ans, qui, outre son diplôme de monitrice d'auto-école, est titulaire d'un BTS assistante de gestion.

"Mon but était d'ouvrir un commerce et de gagner de l'argent", s'exclame celle qui se sent "persécutée". "J'ai voulu me démarquer, ramener du monde et faire du chiffre! Si je ferme cette salle, les clients n'auront plus avantage à venir chez moi et c'est du chiffre d'affaires que je perds!", déplore la jeune femme, qui n'entend pas "baisser les bras".

A la préfecture du Rhône, qui a autorisé l'ouverture de l'auto-école sans être informée des projets de sa gérante, on indique que l'établissement sera contrôlé "en début de semaine" et "on verra alors s'il y a des éléments pour remettre en cause l'agrément", dit-on.

"Les pouvoirs publics doivent prendre le problème à bras le corps", estime pour sa part, dans un communiqué, Florian Philippot, un des vice-présidents du Front national. Selon lui, "une mobilisation au coup par coup, qui dépend du niveau d'information de l'opinion publique, ne suffira pas à enrayer la dynamique infernale du communautarisme".


 

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