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MyFerryLink: pagaille à Calais et à Douvres, incertitude sur le sort des bateaux

MyFerryLink: pagaille à Calais et à Douvres, incertitude sur le sort des bateaux
Une manifestation des employés de la Scop à Calais le 27 juin 2015FRANCOIS LO PRESTI
 
 

Les marins de la Scop SeaFrance continuaient mercredi de bloquer le port de Calais pour le troisième jour consécutif, protestant contre la location par Eurotunnel au concurrent DFDS des ferrys MyFerryLink qu'ils exploitaient, occasionnant une nouvelle journée de pagaille à Calais et à Douvres.

L'incertitude continuait de planer sur le sort du Berlioz et du Rodin qui doivent théoriquement être cédés à DFDS mercredi minuit, alors qu'ils sont toujours occupés par des marins en colère de la Scop SeaFrance.

"La mobilisation reste complète, on continue le mouvement", a déclaré Eric Vercoutre, secrétaire général du puissant syndicat à un correspondant de l'AFP mercredi matin.

Le syndicaliste a annoncé des actions visant le tunnel sous la Manche jeudi.

"Demain, on bloque les autoroutes à l'accès du tunnel pendant 48 heures par différentes actions", a annoncé M. Vercoutre.

"On va bloquer les autoroutes et continuer à bloquer l'économie régionale (...) Il faut que ça bouge plus pour que le président de la République prenne le dossier en main", a dit M. Vercoutre, soulignant que ces actions avaient pour finalité "de garder les navires" et de préserver "les 600 emplois".

Mercredi après midi, selon Bison futé, la circulation "était très difficile sur les autoroutes A16 et A26", en raison notamment de la fermeture de la rocade permettant d'accéder au port de Calais. Des zones de stockage des camions étaient toujours en place sur l'A16, selon la même source, qui conseillait "d'éviter le secteur".

De l'autre côté de la Manche, la situation était également très difficile avec 3.000 camions bloqués sur des tronçons d'autoroute fermés par la police, en pleine canicule.

"C'est la pagaille totale", a dit le patron de l'Association britannique du transport routier, Richard Burnett, allant jusqu'à demander l'intervention de l'armée.

Une porte-parole de P&O a également confirmé que la situation à Douvres "était très tendue", notamment en raison des départs en voiture pour les vacances de nombreux Anglais qui souhaitent passer leurs congés sur le continent.

Mardi, les CRS avaient investi le site d'Eurotunnel où de nombreuses tentatives d'intrusion de migrants avaient perturbé le trafic des navettes circulant entre la France et l'Angleterre, conséquence du blocage du port.

"On a alerté les pouvoirs publics sur l'urgence de la situation", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la compagnie maritime qui relie Douvres et Calais, les deux plus importants ports de voyageurs d'Europe. P&O dit perdre "des millions d'euros" en raison du blocage, avec une centaine de traversées annulées depuis lundi.

- 'Situation intenable' -

Mercredi, la Chambre de commerce et d'industrie a estimé que la grève coûtait chaque jour 300.000 euros au port de Calais. "On est pratiquement au million d'euros de pertes depuis le début des blocages", a dit une source portuaire.

La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a publié mercredi un nouveau communiqué évoquant une "situation chaotique".

"Chaque jour, plus de 10.000 poids lourds transitent par le tunnel ou le port. Les entreprises spécialisées sur l'activité transmanche ou dont l'activité locale est bloquée sont dans une situation intenable", ajoute le syndicat.

Sur le plan juridique et commercial, la compagnie DFDS "a appris que la proposition faite le 25 juin visant à reprendre une partie d'activité de la scop et 202 salariés, a été rejetée par les administrateurs judiciaires".

"Le contrat d’affrètement du Berlioz et du Rodin avec Eurotunnel n'est pas remis en cause", a précisé un porte-parole de la société maritime. De son côté, Eurotunnel "attend que le transfert de bateaux se passe ce soir de manière sereine", a indiqué un porte-parole du groupe.

Le blocage, commencé lundi, fait suite au refus ce jour-là du tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer d'accorder un délai supplémentaire à la Scop, alors que les contrats d'affrètement de leur navires prennent fin mercredi soir.

Eurotunnel avait annoncé la semaine dernière avoir signé avec le transporteur danois DFDS un contrat de location, avec option d'achat en 2017, de deux de ses trois navires (le Rodin et le Berlioz) à compter du 2 juillet.

DFDS Seaways avait annoncé garder 202 des quelque 600 employés de la Scop SeaFrance dans son projet de reprise de deux des trois bateaux de MyFerryLink. Le troisième, employant 120 personnes, devait être conservé par Eurotunnel pour le transport de fret.


 

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