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Les fruits et légumes battent des records de prix cet été

Les fruits et légumes battent des records de prix cet été
Des gens achètent des fruits et légumes lors d'un marché organisé à la Bastille le 18 août 2016 à Paris par le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) LIONEL BONAVENTURE
 
 

Après des récoltes catastrophiques en raison notamment d'un printemps pluvieux, les prix des fruits et légumes atteignent cet été des records, avec des hausses à deux chiffres par rapport à 2015, certains devenant même quasi-inaccessibles à certains ménages, constate Familles Rurales.

"Après deux années de relative stabilité, 2016 marque une rupture (...) et est l'année de tous les records. Depuis la création de l'observatoire, il y a neuf ans, les prix n'ont jamais été aussi élevés", a souligné mardi Dominique Marmier, président de l'association de consommateurs.

Par rapport à l'an dernier, le prix moyen d'un kilo de fruits a augmenté de 18%, "la plus forte hausse annuelle que nous ayons observée", atteignant 4,10 euro, selon l'étude annuelle de l'association, présentée ce mardi. Pour les légumes, la hausse est de 10%, à 2,30 euros.

En 10 ans, les tarifs des fruits ont ainsi grimpé de 24,9% et ceux des légumes de 15%, alors que dans le même temps, l'inflation (c'est-à-dire la hausse générale des prix, toutes catégories confondues) n'était que de 11,5%, remarque Familles Rurales.

Cette année, "les mauvaises conditions météorologiques expliquent en partie ces prix records", le printemps pluvieux ayant détérioré les récoltes, créant des problèmes d'approvisionnement en France mais aussi en Espagne, ce qui a mécaniquement fait grimper les tarifs, a expliqué M. Marmier.

Parmi les plus fortes hausses: la pomme de terre (+36,9%, à 1,78 euro/kg), la fraise (+36,6%, à 7,72 euro/kg) et les melons (+17,7%, à 2,46 euro/kg).

"Tout augmente à l'exception des tomates et des carottes", en baisse respectivement de 4,9% et 4,4%.

Certaines hausses sont à relativiser, dans la mesure où elles font suite à des baisses les années précédentes, comme par exemple pour la pomme de terre. Mais d'autres produits subissent une inflation importante et continue, à l'instar des cerises dont les étiquettes ont pris 40% sur les deux dernières années.

Les tarifs des fruits et légumes bios, dont la production est plus fortement soumise aux aléas climatiques, ont également flambé, progressant de 21% pour les fruits (6,95 euro/kg), et de 4,1% pour les légumes (4,1 euro/kg).

Les écarts avec les fruits et légumes "conventionnels" se sont ainsi à nouveau creusés, atteignant leur niveau le plus important depuis 2007.

Les fruits bio sont aujourd'hui en moyenne 70% plus chers que ceux issus de l’agriculture traditionnelle. Pour les légumes, l'écart atteint les 78%. Pour les tomates, les haricots verts, pêches et nectarines, courgettes et pommes, les tarifs vont même du simple au double.

- Des fruits plus chers que la viande -

Cette flambée des étiquettes rend aujourd'hui certains fruits et légumes quasiment inaccessibles aux ménages les plus modestes, alerte Familles Rurales.

Ainsi, les fraises et les cerises dépassent 7 euros le kilo en conventionnel et 11 euros en bio, les rendant ainsi plus chers que certaines viandes, note M. Marnier.

La situation est d'autant plus préoccupante pour les consommateurs que les tarifs ont augmenté dans l'ensemble des circuits de distribution.

Les huit fruits et huit légumes étudiés par Familles Rurales ont ainsi vu leur prix progresser de 14,21% dans le hard-discount, de 14% dans les hypers et supermarchés et de 19% sur les marchés, par rapport à l'été 2015.

Acheter ses fruits et légumes sur les marchés revient 21% plus cher qu'en hard-discount. Ce dernier offre toujours le panier le moins cher, à 50,94 euros, mais l'écart avec les hypermarchés tend à se resserrer (3%) en raison de la guerre des prix.

Dans ce contexte, les fruits et légumes français restent tout de même dans l'ensemble compétitifs par rapport à leurs homologues étrangers, traditionnellement moins chers, note Familles Rurales.

Cela résulte à la fois de l'augmentation des tarifs de certains produits en provenance de l'étranger, notamment d'Espagne qui, cette année, a elle aussi subi une météo capricieuse, et d'un effort de compétitivité des producteurs français, alors même qu'ils traversent une passe difficile, remarque Familles Rurales.

"Nous espérons que la hausse des tarifs de cet été bénéficiera aux producteurs, mais on ne peut totalement le garantir car on constate parfois une certaine opacité dans la formation des prix", note Dominique Marmier.


 

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