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La rivière rouge du Grand Nord était la conséquence d'une pollution d'un groupe minier

La rivière rouge du Grand Nord était la conséquence d'une pollution d'un groupe minier
La rivière Daldykan, dans le Grand Nord russe, le 8 septembre 2016HO
 
 

Le groupe minier russe Norilsk Nickel a finalement reconnu lundi que la couleur rouge vif prise la semaine dernière par une rivière du Grand Nord russe venait bien de l'une de ses usines mais a assuré que le phénomène ne présentait aucun danger pour l'environnement.

Les images aériennes spectaculaires du flot rouge de la rivière Doldykane traversant la toundra verte sur des kilomètres avaient poussé les autorités russes à ouvrir une enquête, avançant l'hypothèse d'une possible rupture d'un tuyau d'écoulement industriel.

Montré du doigt car possédant des usines dans la zone, près de la ville de Norilsk, sur la péninsule de Taïmyr, le groupe russe Norilsk Nickel, premier producteur mondial de nickel et palladium a nié toute fuite et diffusé des photos prouvant un retour à la normale.

Lundi, le groupe a reconnu être à l'origine de cette pollution. Dans un communiqué il a expliqué qu'une canalisation de son usine de métallurgique de Nadejda avait due être nettoyée et qu'à la fin de cette procédure, l'eau de nettoyage est restée stockée dans une retenue protégée par des digues.

Mais "le 5 septembre, à la suite de pluies anormalement abondantes (50% de la moyenne mensuelle en 24 heures), l'une des digues a débordé et l'eau s'est déversée dans la rivière Doldykane", a expliqué Norilsk.

"Malgré le bref changement de couleur de la rivière dû à des sels ferreux, l'incident ne présente aucune danger pour la population et la faune de la rivière", a ajouté le groupe, assurant prendre "toutes les mesures nécessaires pour déterminer les zones les plus polluées".

L'ONG Greenpeace avait dénoncé la semaine dernière "l'exemple même des coûts à payer pour l'industrialisation du Grand-Nord russe", affirmant que la rivière avait déjà pris cette couleur en juin à la suite d'un accident similaire.

Pour les écologistes russes, il est cependant très tôt pour juger de l'impact de ce nouvel incident pour l'environnement, alors que l'enquête officielle est encore en cours.

"On ne peut pas dire qu'il n'y a rien de grave. En ce moment, il y a une commission du ministère de l'Environnement sur place", a déclaré à l'AFP un responsable de l'antenne russe de Greenpeace, Alexeï Kisseliov.

Selon lui, il est extrêmement difficile d'enquêter sur les cas de pollution liés à Norilsk Nickel, car ses usines se trouvent dans des zones reculées et le groupe contrôle l'accès à toute la péninsule de Taïmyr, située entre les mers de Kara et de Laptev, dans l'Arctique russe.

Les médias locaux n'ont pas mentionné cet incident, en affirmant que la rivière avait changé de couleur de manière naturelle, en raison de la présence d'argile, a raconté pour sa part à l'AFP un militant écologiste local, Sidor Tchouprine.

Selon lui, il n'y a pas de fonctionnaires chargés de contrôler le niveau de pollution sur la péninsule de Taïmyr, et les riverains cherchent à démontrer des cas criants eux-mêmes.

"Nous ne sommes pas des experts, tout ce que nous pouvons faire, ce sont des photos", explique-t-il.


 

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