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Crash avion russe: Air France et Lufthansa renoncent à survoler le Sinaï

 
 

Les compagnies aériennes française Air France et allemande Lufthansa ont décidé de ne plus survoler la zone du Sinaï depuis samedi après-midi, "jusqu'à nouvel ordre" et "par mesure de sécurité", après le crash de l'avion russe en Egypte, qui a fait 224 morts, a-t-on appris samedi.

Deux enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) français se rendront par ailleurs dès dimanche en Egypte, accompagnés de six conseillers techniques du constructeur aéronautique Airbus, pour participer à l'enquête, a annoncé le BPA dans un communiqué.

Cette équipe sera rejointe par deux enquêteurs du BFU (pendant allemand du BEA), représentant le constructeur, et quatre enquêteurs du MAK (leur homologue russe), représentant l'Etat de la compagnie aérienne, a précisé le BEA.

En attendant que des "clarifications" soient apportées sur les causes de la chute de l'avion, les appareils d'Air France éviteront la zone, "à titre de précaution" et "jusqu'à nouvel ordre", a expliqué à l'AFP une porte-parole du groupe.

Même prudence du côté de Lufthansa, qui a pris cette décision "par mesure de sécurité" en attendant que les causes du crash soient éclaircies, a précisé une porte-parole de la compagnie allemande au quotidien conservateur Die Welt.

Les routes survolant la péninsule du Sinaï seront déviées "par la gauche ou par la droite, selon l'aéroport de destination", a-t-elle ajouté.

Le contact avec le charter de la compagnie russe Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet, a été perdu 23 minutes après son décollage de l'aéroport de Charm el-Cheikh (Egypte), samedi à l'aube, alors qu'il volait à une altitude de plus de 30.000 pieds (9.144 mètres).

Selon un responsable de l'autorité de contrôle de l'espace aérien en Egypte, le capitaine s'est plaint d'une défaillance technique des équipements de communication.

L'avion s'est écrasé au coeur du nord du Sinaï, un bastion de la branche égyptienne de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) qui a affirmé samedi sur Twitter avoir abattu l'Airbus en représailles à l'intervention russe en Syrie.

Cette revendication "ne peut être considérée comme exacte", a toutefois rapidement rétorqué de Moscou le ministre russe des Transports Maxime Sokolov.

Les 224 occupants de l'avion, touristes et membres d'équipage, ont tous péri dans le crash.

Les autorités égyptiennes ont retrouvé la boîte noire de l'avion et ce sont elles qui dirigeront l'enquête, selon le BEA français, qui souligne que "la communication sur les avancées de l'enquête de sécurité relève exclusivement des autorités de l'aviation civile égyptienne".

L'enquête du BEA comprend la collecte et l'analyse de renseignements, l'exposé des conclusions, y compris la détermination des causes des accidents aériens.

En Russie, le Comité d'enquête, chargé des principales investigations, a annoncé l'ouverture d'une enquête concernant d'éventuelles violations des règles de la sécurité aérienne.

Plusieurs experts militaires et du secteur de l'aéronautique interrogés par l'AFP estiment que les insurgés de l'EI ne disposent pas de missiles capables d'atteindre un avion à 30.000 pieds (environ 9.000 mètres), mais n'excluent pas la possibilité d'une bombe à bord ou qu'il ait été atteint par une roquette ou un missile alors qu'il redescendait à la suite de défaillances techniques.


 

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